4 mai 2024
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Ahmed Gaïd Salah : un soutien « franc » au gouvernement Bedoui

DECRYPTAGE

Ahmed Gaïd Salah : un soutien « franc » au gouvernement Bedoui

Le vieux général, et ce n’est pas la première fois, semble juger les revendications populaires de « l’exigence du départ collectif de tous les cadres de l’Etat, sous prétexte qu’ils représentent les symboles du système », «d’irrationnelles», «voire non objectives et irraisonnables».

Pour Ahmed Gaïd Salah, «il s’agit d’un virage dangereux et malveillant dont la visée est de déposséder les institutions de l’Etat de ses cadres qui ont eu le mérite  de servir leur pays à tous les niveaux, avec intégrité et dévouement que nul, sous entendu le peuple puisque c’est lui qui le revendique s’arroge le droit de se substituer à la justice en leur proférant des accusations et en réclamant leur départ».

Si l’on se réfère donc au 13 derniers vendredis et mardis, le mouvement de dissidence populaire réclamait le départ des « B » entendu par là Bensalah, Bouchareb et surtout le gouvernement Bedoui dans son ensemble parce qu’il avait une mission claire et nette de reconduire le système.

Pour le peuple, il n’y a aucun doute, ils représentent bien les symboles du système en place. Ce qui pourrait être contradictoire avec les propos du général, c’est qu’ils ont été « placés » par un pouvoir occulte extraconstitutionnel que le général lui-même a dénoncé comme une « Issaba » qui a confisqué la souveraineté du peuple pour ses propres intérêts.

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Comment peut-on aujourd’hui faire confiance à une équipe, habituée de longue date au bourrage des urnes et espérer aboutir à des élections libres et indépendantes ?

Il rejette catégoriquement le dialogue direct avec l’institution militaire et décline donc cette main tendue fortement populaire pour lui déléguer le pouvoir d’exercer la souveraineté du peuple à sa place pour installer une instance afin de conduire la transition. Peut-être que cela se comprend car aux yeux des partenaires étrangers, l’instance militaire évite qu’on la taxe de mener un coup d’Etat pour « Sissifier » le systéme politique à l’égyptienne.

Pourtant, le peuple dispose d’un droit constitutionnel, conformément à l’article 7 et 8 d’exercer sa souveraineté par « l’intermédiaire des institutions qu’il se donne ». Le général recommande donc au mouvement de dissidence populaire de désigner ses représentants pour le dialogue avec le pouvoir en place mais en aucun cas avec l’armée. On est donc en face d’une impasse politique et le dernier mot  revient au détenteur de la souveraineté nationale, c’est-à-dire « le peuple. »

Maintenant au point où nous en sommes, on est en droit de se retourner en arrière pour se demander de quel droit aussi l’instance militaire avait tracé une feuille  de route du temps où Bouteflika était président ? Si on suit cette logique et, sauf exception d’une association avec une puissance étrangère pour mettre en péril l’indépendance et la souveraineté nationale auquel cas l’institution militaire conformément à ses prérogatives contenues dans l’article 28 de la constitution avait le droit d’intervenir.

Si donc il y avait le péril décrit plus haut, Saïd Bouteflika, Tartag, pourquoi pas aussi le général Toufik, Louisa Hanoune et bien d’autres s’il y en a, avaient aussi le droit de se concerter pour trouver une solution à la crise, alors qu’est-ce qu’ils font en prison maintenant ? Bouteflika est vivant et pourrait venir en chaise roulante au tribunal militaire de Blida pour attester qu’il a bien délégué son conseiller spécial du nom de Saïd Bouteflika de chapeauter tout cela, c’est aussi son droit ! Pourquoi pas ? Le président était en poste, il était aussi le ministre de la Défense nationale, le chef des armées n’avait pas non plus le droit de prendre la parole en public et s’immiscer dans les affaires politiques et donc il est en faute et mérite donc d’être relevé de ses fonctions.

Eh oui ! Si on suit le discours d’aujourd’hui bien sûr ! Pour le reste, on pourrait aller au-delà de ses spéculations, mais malheureusement ce n’est ni le moment ni les circonstances parce qu’il y a de plus urgent.

En voulant éviter un vide institutionnel, on évolue en plein dedans

L’opération de clôture  de dépôt des candidatures  arrivera à échéance vendredi prochain sans pour autant que l’opinion publique vive ce qu’elle a vécu lors des dépôts des candidats  d’avril dernier, caméras, déclarations des uns et des autres quelquefois même des sketches avec des candidats bouffons.

Pour cette échéance du 4 juillet, le décor est toute autre, comme si les candidats manifestent leurs intentions mais se cachent comme aussi si se porter candidat est devenu un complexe. Ce contresens  flagrant est dicté par les vendredis du mouvement de la dissidence populaire qui exige le départ de toute la clientèle de Bouteflika. Ils scrutent la moindre intention des uns et des autres qui tentent de s’agripper d’une manière ou d’une autre à l’ancien « système » par un subterfuge en faisant marcher les citoyens derrière ce sursaut subite  judiciaire pour lutter contre la corruption et des arrestations contre des prétendus complotistes contre le commandement de l’armée.

Tout porte à croire que le ministre de l’Intérieur qui a communiqué ce chiffre de 74 dossiers de candidature n’a fait que ruser pour montrer que les opérations se déroulent les plus normalement du monde. Mais les faits cachent une impasse dans laquelle s’est engouffré par entêtement l’ensemble des ailes du pouvoir : présidence, gouvernement,  opposition favorable à cette mascarade et surtout l’armée, prise dans son propre piège.

Pourquoi ? Tout le monde sollicite l’armée pour dialoguer sans lui indiquer un artifice juridique constitutionnel pour formaliser ce dialogue qui n’est pas de son ressort. On a tout de même recensé un candidat, Abdelaziz Belaid, président du Front El Moustaqbel qui n’a pas caché son intention de se porter candidat pour la présidentielle du 04 juillet prochain. Probablement aussi Ali Ghediri et Belkacem Sahli.

Le premier, le fameux général qui s’est porté candidat à la présidentielle du 17 avril dernier et qui  s’est déclaré publiquement en faveur du respect strict de la procédure dictée par l’article 102. Le second quant à lui semble tenir le bâton par le milieu si l’on suit ses propres déclarations : Il faut aller aux élections sans les «2 B » en supportant Abdelkader Bensalah jusqu’au 7 juillet sans indiquer avec précision comment ?

Maintenant, il a l’intention de geler sa candidature.  Pourtant les deux ne rateront pas l’occasion pour le forcing s’il aura lieu. La démarche tant défendue par Gaïd Salah ne pas sortir de la transition constitutionnelle pour élire un président le 4 juillet prochain semble s’éloigner de plus en plus pour devenir pratiquement irréalisable. Plusieurs maires, ont manifesté le vendredi dernier pour exprimer leur ferme opposition d’encadrer cette élection que le mouvement de dissidence populaire refuse  dans la forme et dans le fond. Pour eux, ils sont élus par ce peuple qui déserterait les urnes.

Pourquoi donc s’entêter à le faire ? Plus de 400 communes sur les 1500 que compte le pays sont dans la même position. De nombreux magistrats dont le club ont eux aussi annoncé leurs refus de participer à l’organisation de cette présidentielle pour ces juges. «Une élection ne se limite pas au jour du vote, il s’agit de toute une logistique et d’une préparation qui débute par la confection des listes électorales et s’achève par la proclamation des résultats.

Or, jusqu’à ce jour, les mécanismes et les conditions pour garantir la transparence de l’élection présidentielle sont inexistants», indiquent-ils. De nombreuses tentatives du gouvernement Bedoui dénotent d’un échec attendu de cette élection du 04 juillet et que son report est inévitable alors ! Il est fort probable que Bedoui et Bensalah déclarent forfait  avant même la fin de Ramadan.

Auteur
Rabah Reghis

 




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