Al Sissi, l’Empereur du Caire, vient d’être consacré de nouveau par le Parlement qui lui a remis le sceptre, l’épée, la main de justice et l’orbe impérial en même temps que lui a été placé sur la tête la couronne de l’Empire.
Abdel Fattah Al Sissi n’est pas l’enfant de la dynastie nassérienne, il n’est pas également l’enfant d’un Pharaon mais il est de naissance noble puisqu’il fut maréchal de l’armée. Il ne lui restait que la marche de l’empereur.
Le peuple l’a acclamé avec une résonnance assourdissante des klaxons. Les Klaxons des voitures du Caire sont célèbres et s’entraînent toujours à acclamer le nouveau souverain.
Un renversement d’empire en chasse un autre, les traditions de complots familiaux dans les dynasties des pharaons de l’Egypte ancienne est une pratique constante.
Al Sissi est entré dans le Panthéon des grands et son score de 89,6 % est supérieur à celui du Tsar de toutes les Russies, Poutine. Même si certains roitelets africains ont l’insolence de prétendre à des scores plus élevés, leur importance est insignifiante.
L’Empereur, par son statut, ne pouvait être contesté dans sa troisième candidature pour encore six ans. Déjà, certaines voix commencent à envisager une modification de la constitution pour un mandat à vie. Si l’Egypte revendique l’héritage d’une grande civilisation, elle reste néanmoins en Afrique et se doit, à défaut d’éternité de ses demi-dieux, suivre les coutumes locales pour allonger leur survie.
Quel grand gâchis pour ce très beau pays dont l’histoire a duré trois mille ans, avant l’émergence de Rome. Même si le cliché hollywoodien nous a vendu une civilisation de beauté et de raffinement alors que la violence barbare en était le quotidien, il reste toujours des éléments d’avancée de l’humanité par l’apparition des grandes civilisations.
L’Egypte aurait pu choisir d’être digne de ce passé et être l’un des leaders entraînant dans la modernité et la prospérité le monde arabo-musulman du fait de cette histoire et de l’importance de sa population.
Elle a choisi le chemin qu’ont emprunté tous les pays arabes, celui de la clownerie de régimes militaires aussi ridicules que dangereux.
Sid Lakhdar Boumediene