Totalement absorbé par la tiraillerie médiatique sur le cas d’Abdelkader Haddad, l’ex-général-major du contre-espionnage algérien, et ce, depuis le mois de mai dernier, l’opinion publique ne semble pas être intéresser par ce qui se passe réellement autour et au-dessus des barques des harragas de toutes catégories. La Méditerranée a été de tout temps un réel champ de bataille inter-impérialismes.
Peut-être une récente petite tomographie des lieux, mettra les esprits au beau fixe sur une réalité, celle-là bien plus dangereuse encore. C’est ainsi que nous apprenons sur TheObjectivemédia.com basé à Madrid et de la plume de Jorge Mestre (1) en date du 23/9/2025, que dans la nuit du 17 septembre, un « hélicoptère militaire américain a décollé du destroyer USS-Rosevelt (DDG-80) qui avait quitté la base navale de Rota (Espagne) la veille, et a survolé pendant plus de trois heures la Méditerranée occidentale et à très basse altitude face à la côte espagnole et à 150 km des côtes d’Alger».
L’hélicoptère en question, un Sikorsky MH-60R Seahawk a tracé un itinéraire étrange qui pourrait être lié « à la mystérieuse évasion il y a près d’une semaine du général algérien Abdelkader Haddad, ex-chef du renseignement intérieur (DGSI)». Le même hélico US volant très bas à 60 m de hauteur, et à une vitesse relativement lente, s’est approché des côtes de la région de Chlef à environ 40 km au large. Ne restant jamais complètement immobile à un seul point, note The Objective média.com, ses mouvements répétitifs «ont dessiné un circuit ovale – ce que l’armée appelle une piste de course – qui est souvent utilisé dans les missions de recherche ou de surveillance».
Au milieu de cette «mission», rappelle le même journal, le schéma de cet hélico de surveillance « a changé et a commencé à se déplacer vers l’est. Le dernier point enregistré est encore en pleine mer, après 10 heures et demi du soir». Il a ensuite disparu du radar, précise Jorge Mestre, l’auteur de l’article. Le type de vol de cet hélicoptère, s’inscrivait selon les experts consultés par le journal espagnol, dans ce qui est appelé « l’overwatch, c’est-à-dire la couverture aérienne de ce qui se passe en mer, soit en surveillant un couloir, en guidant de plus petits bateaux, soit en servant de répéteur de communications», tout en précisant que les données disponibles « ne nous permettent pas de confirmer de manière concluante qu’il s’agissait bien d’une opération d’évasion».
Est-ce un exercice de patrouille de routine ? Un porte-parole de la 6e Flotte américaine, contacté par The Objective, a catégoriquement nié que le destroyer ait été impliqué dans « une quelconque extraction en mer et que l’hélicoptère n’ait rempli qu’une mission de routine». Cette dernière, coïnciderait-elle avec la visite au port d’Alger du sous-marin russe Novorossiyesk et de son remorqueur Jakob Grebelskii ?
Le sort de cet ancien officier algérien de la lutte anti-terroriste est un peu moins intéressant face aux enjeux géostratégiques qui menacent nos côtes, tout comme en 1827. C’est toute une région qui s’agite sous notre aveuglement ou notre laisser-aller. Peut-être, mais la défection d’un ex-responsable du contre-espionnage algérien rappelle bien une certaine époque de la pseudo-guerre «froide».
Mohamed-Karim Assouane, universitaire
(1)- Jorge Mestre
Jorge Mestre (Valence, 1973) est professeur d’université, analyste international et consultant en négociation. Il est titulaire d’un diplôme en journalisme et d’un diplôme en relations internationales de la London School of Economics, ainsi que d’une maîtrise en diplomatie mondiale de l’Université SOAS. Il a travaillé au Conseil de l’Europe dans les domaines de la diplomatie parlementaire et des droits de l’homme, et en tant que journaliste et correspondant politique pour OK Diario et THE OBJECTIVE. Dans le domaine universitaire, il enseigne les relations internationales et dirige un master conjoint avec l’ONU, formant des professionnels d’Europe, d’Afrique, d’Amérique et d’Asie en leadership, négociation et prévention des conflits.
Conneries. Certes, le régime ne reflète en rien la société réelle ni ses besoins. Paradoxalement, cette ambiguïté offre aux ennemis du pays une opportunité : celle de bavarder à loisir, rêvant d’une petite révolution arabe sur une terre profondément amazighe. Le renard, dit-on, lorsqu’il ne parvient pas à s’infiltrer dans le poulailler, glisse sa queue à travers les interstices et l’agite pour effrayer les proies qu’il n’a pu atteindre — mimant ainsi en lui-même l’instinct de prédation. Voilà le non-dit de cette soupe froide qu’on nous vend comme un gazpacho.
Alors dites nous si ce soi disant général est toujours dans la nouvelle algérie ou disparu ?
Les seuls vrais ennemis du pays qui sont en train d’isoler le pays sont aux commandes
Ceux qui ne connaissent pas l’humour noir de notre Djarnane iraient croire que c’est par pure ironie que le modérateur, d’habitude aussi tatillon qu’un percepteur du fisc ottoman, a rangé cet article dans la rubrique Idées.
Iben, moua, toutes ces élucubrations fantasques me poussent à mener les miennes au-delà du côlon — et même jusqu’au jéjunum, s’il le faut.
Je me demande si les Amerloqueoqueq sont devenus si miros qu’ils en viennent à se comporter comme des choufs de banlieue, à frôler nos côtes à 60 mètres du plancher des sardines. Eux qui sont capables de nous faire une rectoscopie depuis la lune — la vraie, pas celle qu’on voit dans nos poèmes nationaux. Ils peuvent compter les puces qui gambadent dans son côté sombre, et on voudrait nous faire croire qu’ils ont besoin d’un vol en ovale au large de Chlef pour espionner un ex-général-major ? Balivernes en formation serrée !
Le scénaghyoul proposé ici par notre éminent analyste ne tenterait même pas un James Bond en fin de droits. Sans Mossad, sans CIA, sans DGSE, sans Martiens : que reste-t-il à sauver ? Le suspense ? Même pas.
Qu’on me pardonne, mais une opération d’exfiltration en hélico au-dessus de la Méditerranée pour un général de l’ex-DGSI, c’est un peu comme vouloir sortir Said Bouteflika de sa cellule en deltaplane : spectaculaire, certes, mais difficile à crédibiliser.
Et puisqu’on parle de fiction, pourquoi s’arrêter là ? Et si, finalement, ce n’étaient pas les Américains ? Et si les Martiens, lassés de tourner autour de la Terre, avaient décidé d’intervenir pour libérer nos esprits captifs ? Voilà une hypothèse qui, au moins, aurait du panache.
Mais non. À la place, nous avons droit à un thriller diplomatique sous Valium, où un Seahawk en promenade devient un messager des ténèbres.
Et le Matin-Dized, toujours prompt à flairer la moindre anomalie gravitationnelle, nous en fait des colonnes entières.
À croire qu’entre deux cafés et trois titres recyclés de The Objective Media, nos chroniqueurs cherchent désespérément à ranimer la Guerre Froide avec un briquet vide.
Alors oui, tant qu’à voir des complots au large de Chlef, autant y mettre du cœur : qu’on convoque les Martiens, les Atlantes, et pourquoi pas les Vikings, tant qu’on y est. Eux au moins auraient l’élégance de nous coloniser avec panache.
Et pendant qu’on y est, reparlons donc de 1827 — cette date que notre éminent “objectiviste” convoque, l’air grave, comme si c’était hier. 1827, vous dites ? L’année où la flotte turque, si l’on en croit certains visionnaires sous amphétamines, aurait arraisonné des Martiens en transit vers la Casbah ? Allons donc ! La bataille de Navarin, qu’ils appellent ça — où les Ottomans se sont fait hacher menu par les Européens pour avoir voulu jouer aux corsaires célestes. Mais dans notre folklore revisité, les galères ottomanes auraient sans doute tiré sur des soucoupes volantes, et les janissaires, entre deux razzias, auraient négocié un traité de non-agression avec Alpha du Centaure.
Alors oui, c’est vrai, 1827 fut une grande année : celle où nos rivages ont vu passer plus de fantasmes que de frégates. Et depuis, chaque fois qu’un hélico américain tourne en rond au large de Chlef, il se trouve un chroniqueur pour y voir la revanche de Navarin ou le retour des Martiens.