2 mai 2024
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Algérie: au bout du tunnel, le silence ou la mort ?

L’Algérie, des morts un peu partout, des incendies en forêt, des noyades en mer, des morts sur l’autoroute, des enfants à l’abandon, des dirigeants qui délirent, des citoyens qui se chamaillent, des femmes qui se lamentent, un drapeau planté sur un puits de pétrole. Pour le gouvernement algérien, après le pétrole, c’est toujours du pétrole. Alors, il creuse et continue de creuser. Des problèmes à ne plus en finir.

 

Formant ainsi un long tunnel dans lequel, nous nous enfonçons chaque jour davantage. Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. « Vivre dans un tunnel », c’est avoir l’esprit très préoccupé, par des choses futiles. Cette vie dans le tunnel conduit souvent les personnes vivant dans la pauvreté à prendre des décisions regrettables : « La rareté développe la rareté », car ces comportements enfoncent encore plus les personnes dans la pauvreté et l’urgence.

Nous pouvons donc remplacer dans nos esprits la phrase « les pauvres sont des incapables » par « la pauvreté détruit les capacités de chacun, mais ces capacités peuvent renaître si la pauvreté cesse ».

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De même, on peut remplacer « les pauvres n’ont pas de volonté » par « ce n’est pas une question de volonté, mais de capacités ». Si l’objectif est de supprimer la rareté de ressources à laquelle les pauvres sont confrontés, une réponse peut-elle être de leur accorder des aides d’urgence ? Pourquoi pas, à deux réserves près. Comparées au droit commun, les aides d’urgences ont au moins deux limites : elles sont censées être temporaires, donc incertaines dans la durée et donc pas optimales pour permettre de sortir vraiment du tunnel ; et, comme elles ne sont pas le droit commun, elles peuvent susciter une stigmatisation à l’égard de ceux qui bénéficient de ces traitements à part.

La pauvreté est une violence telle qu’elle réduit ses victimes au silence. Celles-ci ne peuvent faire comprendre ce qu’elles endurent au reste de la société, qui projette sur elles tout un tas de représentations faussées et de préjugés. Les personnes victimes de la pauvreté finissent par intégrer elles-mêmes une partie de ces préjugés. « La pauvreté, c’est être traité comme moins que rien, et l’accepter », dit l’une d’elles. « La pauvreté, c’est avoir besoin d’aide, mais avoir trop peur d’être jugée comme une mère incapable pour la demander », dit une autre. « La pauvreté, ce n’est pas seulement dans les poches, c’est dans la tête », dit encore une autre. « C’est une sorte de comble et la plus grande victoire des riches qu’ils imposent à tout le monde et aux pauvres eux-mêmes leurs préjugés. Nous pouvons bien les mépriser, mais nous finissons par penser comme eux et les imiter ». Il est vital de s’attaquer aux préjugés qui nourrissent le mépris dont souffrent les victimes de la pauvreté : vital pour la société, afin que ces préjugés cessent d’empêcher la recherche de vraies solutions ; et vital pour les personnes elles-mêmes, car ce mépris impacte leurs capacités et les enfonce encore plus dans la misère. « La pauvreté, c’est être traité comme moins que rien, et l’accepter », disait une personne.

Pour réussir, il faut travailler dur, car rien n’est facile dans la vie. L’accès à un emploi décent est encore très conditionné à la possession d’un diplôme ou de certificats professionnels, alors que pour de nombreux métiers de production, un emploi pourrait être proposé plus rapidement aux personnes.

Si les personnes confrontées à la pauvreté subissent quotidiennement ces conséquences négatives qui les y maintiennent (le fait de vivre dans un tunnel, méprisé, sans les acquis de l’éducation traditionnelle et en mauvaise santé), comment espérer en sortir ?

Répondre à cette question demanderait encore beaucoup de temps… Une chose semble cependant importante : il vaut mieux proposer aux personnes des solutions qui se situent dans le tunnel, ou pas trop en dehors. Sinon, elles ne s’en saisiront pas. Il existe une solution immédiate, dans le tunnel, qui répond aux besoins pressants : un emploi décent, immédiat, sans condition préalable (de formation, de santé…) et qui correspond aux désirs et capacités de la personne. Une autre « solution » semble importante : l’accès à la culture. Avec la culture, on se situe hors du tunnel de l’urgence.

La culture ne permet pas de sortir du tunnel, mais elle permet d’oublier un moment qu’on s’y trouve Les citoyens font rarement confiance au gouvernement, même quand ses mobiles et ses actions sont irréprochables. A ce jeu on risque de perdre tout appétit de savoir, préférer dans certains cas ne pas savoir, de peur que la vérité soit au-delà du supportable.

Avoir peur de s’informer, c’est un peu avoir peur de la liberté de pensée ; aussi embarrassés par l’information que par la liberté, certains préfèrent que d’autres décident à leur place. Le fait que beaucoup de gens pensent manifestement ainsi en dit long sur notre système d’éducation. A la longue l’ignorance menace beaucoup plus sérieusement la société que le savoir. Elle leur porte aussi tort personnellement, car en les coupant du pouvoir, en les privant de la capacité d’opérer des choix véritables, elle limite leur existence et s’oppose à la réalisation de leurs potentialités. Toutes les sociétés qui ont atteint, et conservé, la prospérité à l’époque moderne y sont parvenues en dispensant le plus largement possible l’éducation et la formation ; la plupart des États devenus riches grâce à des ressources naturelles comme le pétrole – richesse quelque peu fragile, ainsi qu’on l’a vu récemment -ont utilisé cette aisance à des fins éducatives, manière de reconnaître que le savoir représente une ressource plus fiable et durable que les ressources pétrolières et gazières.

Dr A. Boumezrag

 

4 Commentaires

  1. Ce procès du pouvoir et l’éducation des Algeriens est injuste ! L’islamisme est la bonne voie et avoir un pays peuplé à la fois d’anglophones et d arabophones, comme les frangins du Moyen Orient, c’est le top niveau mondial !
    D’ailleurs, il faut écouter le devin et Généralissime Saïd Chanegriha  » l’Algérie avance à grand pas vers l’Excellence « 

  2. noir c noir il n y a plus d espoir gris c gris c finit dans la vie ….(vieille chanson américaine copiée par la France ) il faudrait quand même AIMER SON PAYS et arrêter votre chariot puant qui essaye de le désintégrer a toutes occasions.l algerie subit/grandit/evolue/independante/la reine d afrique a tout les niveaux. pas content …prenez un balais et allez nettoyez devant votre porte…laissez nous aimer notre ‘BLED’ ou une grande partie de nos familles ont offert leurs vies pour avoir l espace et l independance dont on jouit tant bien que mal aujourd’hui. un jeune pays avec un immense potentiel ne vous deplaise. 123 …

  3. « Laissez nous aimer notre ‘BLED’ » – Le Bled pour vous et l’enfer pour nous. Oui vous etes allergiques a tout ce qui touche a vos interets. Donc selon vous on doit passer car il y a rien a voir. Camoufflons tout et tout va tres bien madame la marquise et surtout le passe partout « un jeune pays avec un immense potentiel ne vous deplaise. 123 … » C’est bon tout est compris.

  4. Que de blabla pour ne rien dire. Comme d’habitude, un long palabre digne des années Boumediène Une suite de lieux communs complètement indigestes et éloignés des réalités de ce pays.

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