Jeudi 29 novembre 2018
Algérie, le système et le journaliste
Que peut faire un journaliste d’investigation dans un Etat de non droit sous un Pouvoir non patriotique et despotique ? Attendre dans son bureau que l’information lui vienne d’un clan qui instrumentalise sa plume contre un autre clan ? Faire des mots croisés en attendant Godot? Se cogner la tête contre les portes fermées? Ou bien avaler son encre et rejoindre en exil, tous les naufragés de l’écriture?
Non, sérieusement, le pouvoir a réussi à s’offrir une société à son image par les moyens de l’argent et de la religion.
Il l’a intégré à son système fondé sur une idéologie arabo-musulmane qui prêche l’arriération et le despotisme, assise désormais sur une économie de bazar et de rapine.
Ce système offre aux algériens des rêves de fortune facile et d’accès à de hautes fonctions sans passer par le travail et le mérite. Les uns, (majoritaires) s’illusionnent, quant aux autres, (minoritaires),qui décrochent le gros lot, il aura fallu qu’ils piétinent le ventre de leurs mères.
A la puissance ainsi démultipliée du pouvoir, il faut opposer une force unie, consciente, organisée et déterminée, capable de le détruire et de changer la société au lieu de la suivre dans ses dérives.
A chaque fois que la société descend d’un cran, on entend des voix prétendument conscientes et lucides nous dire » Non, ce n’est pas grave, il n’y a pas de quoi s’inquiéter ». Certains arrivent même à y voir des signes de progrès dans cette descente aux enfers, inouïe !
Enfin, il n’appartient pas au journaliste de sauver l’Algérie, mais d’y contribuer certainement. Encore faut-il qu’il sache poser son point de mire avec précision sans tomber dans le rôle de pantin ni celui de justicier.