2 mai 2024
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AccueilA la uneAli Mecili : 1940 – 1987, une courte vie mais si dense !

Ali Mecili : 1940 – 1987, une courte vie mais si dense !

Chaque jour qui passe lui donne raison. « On ne peut accepter un tel cauchemar » disait-il. D’un côté un grand pays, une grande nation libérée d’un terrible joug colonial en versant le sang de ses meilleurs enfants et de l’autre côté des hommes, les pires des hommes qui violent sa souveraineté, foulent au pied son Histoire, nient sa culture, bafouent sa dignité, insultent son avenir…

Moudjahed aux premières heures de la révolution algérienne, jeune et brillant cadre de l’ALN, Ali Mecili, c’est de lui qu’il s’agit, n’a jamais abdiqué. À peine l’indépendance confisquée, il rejoint le maquis et devint le bras droit de Hocine Aït Ahmed. Arrêté, emprisonné, torturé, il rejoint la France dès sa libération au lendemain des accords FFS-Ben Bella en 1965 parce Boukharouba perpètre un putsch et rend caducs ces dits accords. Ali ne pouvait pas rester et accepter une telle forfaiture.

Après de brillantes études de droit dans le sud de la France, Ali enfile sa robe d’avocat et ne la quitte plus pour défendre les plus faibles, reprendre le combat politique, libérer son peuple de la chape de plomb qui l’écrase. Un des meilleurs avocats du barreau de Paris, Ali Mecili néglige pourtant les affaires juteuses et choisit de vivre et de s’engager dans ce chemin du rêve politique pour rendre possible l’avènement d’une démocratie.

Son action commence à donner des fruits. Ali a, très tôt, compris qu’à l’atrocité du coup de force, il faut opposer le droit, la réconciliation et la mobilisation de l’opinion nationale et internationale. Il alerte, convainc et mobilise de nombreux cadres, des universitaires, reprend langue avec les anciens maquisards du FFS tous anciens membres de l’ALN, réconcilie Hocine Aït Ahmed avec Ben Bella sorti de prison où l’avait enfermé son ministre de la défense Mohamed Boukhrouba et noue des liens forts avec des partis politiques européens et de nombreuses associations des droits de l’homme. Il initie une ligue algérienne qui sera présidée par Maître Abdennour Ali-Yahia et animée par de grands militants de la cause amazighe d’avril 1980.

L’habileté d’Ali, son efficacité, son intuition du génie commence à le conduire vers le succès. Ses détracteurs, les hommes de l’ombre, les apparatchiks, les machiavéliques du régime ne l’entendaient pas de cette oreille. Le régime de Chadli Bendjedid est caractérisé par le boumediénisme et ses méthodes staliniennes, par la mise en place d’un État policier, l’emploi de la force et de la terreur.

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Ce mode de gouvernance a conduit les plus hautes autorités du pays à prendre la décision fatale, abjecte, infâme : assassiner Ali Mecili, éliminer le faiseur d’espoir. Le 7 avril 1987, un voyou notoire membre de la petite et vile mafia, Abdelmalek Amellou, recruté par les services algériens, guette l’avocat et exécute la basse-œuvre. Ali tombe dans le hall de son immeuble et ne pût être sauvé. Le scandale d’État dure toujours, justice n’est rendue ni en France, ni en Algérie.

Depuis nous ne l’oublions pas, nous lui rendons hommage chaque année comme nous montrons toute notre solidarité à sa famille en exigeant que justice rendue et nous rappelons son action courageuse, digne et prometteuse. Contrairement aux années précédentes, ce dimanche 7 avril 2024, je serai loin de Paris mais tout près de celles et ceux qui iront honorer la mémoire d’Ali. Merci pour votre mobilisation, pour votre compréhension.

Montpellier le 05 avril 2024

Hacène Hirèche

NB : Appel lancé par Riposte Internationale : Dimanche 7 avril à 14h30  rassemblement au Père La Chaise Boulevard Ménilmontant pour un 37ème  hommage et un recueillement.

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