« Pour ces antinationaux religieux et qawmiyine, diviseurs du peuple, notre amazighité linguistique aussi réelle et légitime, qui est l’un des piliers fondamentaux de la nation algérienne, n’existe pas, puisqu’ils nient même l’évidence de cette dernière et ne reconnaissent que la nation arabe », Mostefa Lacheraf
Alors que l’Etat algérien par la voix des ses officiels ne cesse de revendiquer par juxtaposions des structures centralisées du gouvernement des hommes, la profondeur historique du peuplement amazigh, de pseudo-intellectuels nient cette évidence pour justifier les chimères d’un arabité que même les gens d’Arabie rejettent au nom de la pureté du Logoi au même titre que l’appointement des Barbares et des civilisés chez les anciens Grecs.
De même que l’ethnicité des tribus Banu Hilal nomadisant en Egypte est discutée par les spécialistes au point qu’on se résout à incriminer la rivalité toute maghrébine entre les Fatimides et les Zirides dans le désastre « écologique » qui est pourtant nuancé par les historiens.
Par ailleurs, une des conséquences majeures du déferlement humain aurait été l’arabisation de la population amazighe qui a pourtant été un long processus historique selon les linguistiques.
Pour preuve, la résilience de la langue amazighe est d'une historicité implacable qui détonne par l'ampleur de son vitalité millénaire.
Mise à part la téléologie musulmane, rien et absolument rien d’une quelconque trace d’un Orient ancien, s’empreinte à l’identité du peuplement amazigh de l’Afrique du Nord et du Sahara.
Les découvertes récentes en paléoanthropologie réexaminent les aires de circulation des hommes au Sahara durant la longue transition entre la Paléolithique supérieur et le Néolithique.
Cette thèse accrédite l’hypothèse d’une filiation continue entre l’Iberomaurusien et le Capsien. De surcroît, la Figure 1 de l’article paru le 2 avril 2025 dans la revue Nature montre bien la conjecture de Michel Brunet (cours au Collège de France) sur l’immensité de l’aire de la circulation des hominidés entre le lac Tchad et les rivages de la grande Syrte durant plusieurs millions d’années.
Du reste, la paléoanthropologie ne cesse de faire reculer les dates de la présence humaine en Afrique du Nord et au Sahara (travaux des équipes de Mohamed Sahnouni et de Jean Jacques Hublin).
Quoique les bonnes offices des chefferies amazighes aient contribué à l’installation des navigateurs phéniciens et des Grecs sur les rivages de la Méditerranée, il n’en demeure pas moins que l’érosion identitaire du devenir punique en Afrique du Nord est constitutif d’un brassage ethnoculturel et prend la forme inhérente à la production de la puissance de la cité-Etat qui ferait dire à l’historien français Gabriel Camps que même Hannibal est le fruit du métissage phénico-berbère.
En outre, la question démographique et du brassage des populations restent ouverts parce qu’aucune d’étude ne valide la thèse du remplacement de l’écrasante majorité des Autochtones par le phénomène allogénique.
Toutefois on peut admettre l’idée que cette terre africaine n’a jamais été promise comme l’a été le Levant pour les Israelites mais au moins, il faut accepter le rôle de l’hospitalité amazighe dans l’accueil de vagues successives de refugiés venant d’Orient, de Grèce, d’Espagne, etc.
Pour ainsi dire, la charge médiatique du journal télévisé du 2 mai 2025 contre les dirigeants des Emirats arabes unis, devenus adversaires géopolitiques qu’invoque la présentatrice, est à la mesure des images sublimées d’une Algérie millénaire où tant d’œuvres et de héros sont célébrées à l’orée d’un nationalisme effréné.
Comme cela ne suffit pas, une litanie de discours dithyrambiques rappelle la résistance multiséculaire et la bravoure d’un Jugurtha qui voulait vendre Rome, d’un Takfarinas défiant l’autorité romaine, de la Kahina et les illustres résistants au colonialisme français.
D’un coup, l’existence de l’Algérie, comme société et nation, se légitime dans le discours par l’évocation du millionième des martyrs. Pour ainsi dire, l’existence de l’Etat algérien est donc vouée à la remémoration des personnages allant de Massinissa, le roi de la Numidie, au dernier des combattants de la guerre de libération nationale en passant par une des grandes figures targuies ayant combattu l’armée coloniale dans le grand Sud algérien.
Le défilé des noms à usage kaléidoscopique est certes une manœuvre de la contre-propagande du régime algérien envers ses ennemis. Par bien des aspects, la guerre des ondes par la voix off des réseaux sociaux illustre parfaitement la bataille de l’influence menée par des Etats rivaux.
Alors que la problématique amazighe relève de l’ordre sémiologique de l’Etat national qui, rappelons-le, a été minorée dans la définition de l’identité nationale durant des décennies, les propos de l’intellectuel algérien aussi confondant qu’il le soit ne font que répéter l’écrit sur la question berbère du feu président Benyoucef Benkhadda. Même si cet écrit s’inscrivait dans une logique du rapport de forces par la marginalisation des militants berbéristes au sein du mouvement national, la teneur des propos de l’intellectuel algérien, de plus égaré dans ses propos contradictions lorsqu’il affirmait en 2018 être un « Berbère Chaoui », est surprenante lorsqu’il dit face à la caméra émiratie que l’amazighité est une opération de déstabilisation de la France.
Par ponctuation, il annonce que les Amazighs sont des Arabes sans qu’il ne fasse la démonstration d’une ethnogénie probante.
Eu égard à l’ancienneté du peuplement de l’Algérie et de l’orientation de la recherche historique, cet intellectuel de plateau de télévision, nie ce qu’il est réellement en se dissolvant dans le salut compensateur d’un nationalisme arabe moribond et il abjure l’historial de l’Algérie même s’il se dit historien alors qu’il est après tout qu’un mythomane.
Fatah Hamitouche
Bravo Mr Fatah H. pour cet article qui remet un peu les pendules à l’heures à la place d’un savoir scientifique, les Algériens ont des mythomanes pas seulement sur le plan historique, il en est ainsi dans tous les domaines à l’image des « Tebbouniennes ».
Le peuple Algérien est juste un troupeau de moutons qui ne sait même pas par qui il est dirigé ni qui sera son prochain président et surtout son chef d’état major, qui eux même ne le savent pas parce que désignés suite un arrangement entre gangs….en fait, l’Algérie est comme un bateau en plein océan qui ne sait ni d’où il vient ni là où il va, si les passagers ne se réveillent pas, il va couler.