Vendredi 8 novembre 2019
Après le 12 il y a le 13, M. Tebboune !
Abdelmadjid Tebboune avec Saïd Bouteflika (aujourd’hui en prison). C’était au temps où Tebboune ne jurait que par Bouteflika.
Beaucoup de partisans des élections présidentielles du 12 décembre ignorent, ou font semblant d’ignorer, qu’après le 12 il y a le 13, et que par conséquent le nouveau président, si président il y aura, se trouvera forcément devant une situation pour le moins inextricable.
Les partisans des élections pensent naïvement qu’il suffit d’élire un président le 12 décembre pour voir la vie en rose. C’est au nouveau président, expliquent-ils l’air pédant, de faire le grand ménage dans la maison Algérie.
Le nouveau président disposera-t-il d’une baguette magique ? Les partisans des élections ne le disent pas, mais n’en pensent pas moins ! C’est que ces partisans ne voient pas plus loin que le bout de leurs nez.
Ce qui est sûr, en tout cas, c’est que ce n’est sûrement pas par l’un des candidats proclamés que la deuxième république arrivera en Algérie.
Si Abdelmadjid Tebboune est élu le 12 décembre, ce qui relève du possible, ce sera un cinquième mandat sans Abdelaziz Bouteflika, comme dirait le premier venu. L’homme, un pur produit du système, fera tout simplement ce qu’on lui a dit de faire : perpétuer le système, parce que c’est une question de vie ou de mort politique.
Mais après le 12 il y a le 13, jour de hirak, et le nouveau président découvrira avec effroi qu’il aura abouti à la croisée des chemins. Pour rester inflexible devant un hirak intransigeant, le nouveau président pourrait même garder l’actuelle constitution, seule à même de lui permettre d’avoir le dessus et de gouverner comme bon lui semble, comme Abdelaziz Bouteflika.
Gouverner comme bon vous semble n’a rien à voir, toutefois, avec la bonne gouvernance. La preuve : en vingt ans d’autocratie pure et dure, Abdelaziz Bouteflika a mis seulement en place une bande de malfaiteurs qui a pillé l’Algérie du million de martyrs.