Dans un entretien sans concession, accordé au site diasporadz, Atmane Mazouz, président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) n’a pas ménagé Abdelmadjid Tebboune auquel il dénie le titre de président de la république.
Eh oui pour être président de la République, il faut être élu par le peuple. Et non coopté par un général. C’est ce qu’affirme clairement le très courageux président du RCD dans cet entretien à charge contre Tebboune.
A la question que peut un président de la république », Atmane Mazouz avance cette réponse : « Pour nous, l’actuel locataire d’El Mouradia est le chef de l’État. Il n’est pas président de la République du moment qu’il a été désigné. Il ne jouit d’aucune légitimité. » Sur le fond, tous les observateurs connaissent les conditions dans lesquelles se sont déroulées les présidentielles de décembre 2019. Si l’on s’en tient aux chiffres officiels auxquels peu de personnes accordent du crédit, l’actuel locataire d’El Mouradia a été « élu » avec 4 947523 voix sur plus de 24 millions d’électeurs. C’est dire qu’il ne jouit d’aucune profondeur populaire ni légitimité. Pas seulement. Son intronisation, il l’a doit au défunt général Ahmed Gaïd Salah qui a misé sur lui pour garder le pouvoir.
Plus explicite, Atmane Mazouz ajoute : « Dans une République, c’est le peuple qui est souverain, c’est lui seul qui peut donner mandat, en particuliers au plus haut sommet de l’Etat. L’actuel locataire du palais présidentiel est issu d’un coup de force conduit par l’ancien chef de l’état-major. ». Il qualifie cette présidentielle de 2019 de « farce électorale ». Elle « s’est jouée sans le corps électoral (moins de 7% officiellement). C’est un président de fait. Pour nous, il n’est pas président de la République mais un simple chef de l’Etat », tonne le président du RCD.
Cette prise de position particulièrement courageuse est sans nul doute la seule à poser les termes et les limites du débat sur la présidentielle de septembre.
Atmane Mazouz rappelle les errements économiques et l’arbitraire qui règne dans l’Algérie de Tebboune. Contrairement à Louisa Hanoune et toute la cour du pouvoir qui applaudit à tout va la moindre décision de Tebboune, cet opposant estime qu’on ne peut organiser une vraie élection dans les conditions actuelles.
Yacine K.
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