18 avril 2024
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Balancée en mer par des passeurs, une harraga algérienne de 8 ans émeut l’Espagne !

Ritedj, la fillette algérienne de 8 ans, décédée dans un bateau ce week-end.

Le drame de la harga a un nom, un prénom et un visage angélique : Ritedj Hamadouch. Cette fillette, née à Oran le 9 septembre 2014, fait partie de la liste des six à sept disparus d’un bateau qui a dérivé après avoir quitté les côtes d’Oran.

Les circonstances de leurs disparitions choque toute l’Espagne, puisqu’ils auraient été balancés vivants par dessus bord par les passeurs pour, probablement, économiser l’eau et les vivres.

Kheira, la mère éplorée de la jeune fille, a survécu miraculeusement au drame, selon des témoignages recueillis par une ONG et la police espagnole. L’inconsolable maman « a payé environ 7 000 euros » pour le passage des deux dans un bateau en fibre de verre, avec un moteur Yamaha de 60 chevaux. Le reste des candidats à l’immigration clandestine ont payé « environ 5.000 euros par personne » entassés dans un bateau dans lequel voyageaient entre 15 et 16 personnes.

Ce qui revient à dire que cette mafia de passeurs sanguinaires a empoché 70 000 euros d’un coup pour un seul voyage !

Mais il n’y a pas que cela qui choque en Espagne. Mercredi 22 mars, les harragas sont partis d’une plage d’Oran. La destination était à Alméria, une ville espagnole à plus de 200 kilomètres d’Oran. Le parcours de neuf heures n’a jamais été bouclé par les 16 membres d’équipage : 15 Algériens et 1 Marocain, dont cette fille, sa mère et un mineur de 16 ans.
« Il semble qu’ils aient eu une panne de moteur et aient dérivé à environ 25 kilomètres des côtes algériennes », comme l’expliquent des sources du Centre international d’identification des migrants disparus (CIPIMD).

Les passagers sont restés en mer pendant dix longues journées, endurant quotidiennement une chaleur étouffante et la forte baisse des températures à la tombée de la nuit. Ils n’avaient ni nourriture ni eau. En effet, certains se sont retrouvés déshydratés et d’autres en hypothermie.

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« Ils n’ont pas pu contacter leurs proches pour demander de l’aide car ils n’avaient pas de couverture sur leurs téléphones portables », comme l’explique le CIPIMD. Un yacht a vu le bateau ce vendredi et a alerté le Secours Maritime Espagnol .

Lorsque Maritime Rescue a localisé le bateau, il n’y avait que 9 harragas : aucun signe de la petite Ritedj, 8 ans. Sa mère, Kheira, était dévastée. Il y aurait 6 à 7 disparus.

La Croix-Rouge a pris en charge 5 des rescapés, avant d’être transférés au Centre d’Assistance Temporaire aux Etrangers (CATE). Les quatre autres ont dû être admis d’urgence à l’hôpital Santa Lucía de Carthagène. Deux sont en observation et deux autres aux soins intensifs : Kheira, la mère de Ritedj, et un mineur de 16 ans. « L’un de ceux qui sont arrivés est le passeur et aurait jeté par-dessus bord des gens qui étaient encore en vie. D’autres membres l’auraient aidé et sont désigné comme étant les responsables du drame et vont être inculpés d’homicides », a expliqué une source policière à El Espagnol.

Le détenu est un Algérien de 25 ans , qui répond aux initiales AZB, avec une expérience de la conduite de petites embarcations et qui devra faire face aux accusations des crimes présumés de traite des êtres humains et d’homicide.

L’Unité centrale des réseaux d’immigration clandestine et des faux documentaires (Ucrif) a déjà ouvert une enquête pour clarifier ce qui s’est passé dans le bateau, alors qu’ils sont restés à pendant dix jours dans la mer. Les enquêteurs devront préciser si le skipper s’est débarrassé de plusieurs passagers ou si certaines personnes ont sauté à la mer, à cause du désespoir.

L’Ucrif doit également clarifier les circonstances de la mort de la jeune fille : si Ritedj aurait été jetée par-dessus bord par le skipper ou si elle est tombée à la mer, par épuisement, puisqu’un bénévole d’une ONG assure à El Espagnol que la jeune fille s’est retrouvée dans l’eau après s’être évanouie et un harraga, qui a sauté pour tenter de la sauver se serait noyé aussi.

La côte d’Almería n’était qu’une étape de plus pour l’équipage de ce bateau, car certains d’entre eux avaient des parents en Suisse, en France, à Murcie et à Alicante. Preuve en est ce que raconte une bénévole d’une ONG : « Kheira se rendait avec sa fille, Ritedj, à Paris, pour rencontrer son autre fils qui est là depuis des années. La mort tragique de cette fillette de 8 ans devrait inciter les autorités du gouvernement espagnol et algérien à agir, puisque l’arrivée de plus de bateaux est attendue dans un proche avenir compte tenu des bonnes conditions météorologiques.

En effet, un porte-parole de la Délégation du Gouvernement espagnole confirme que depuis le 23 mars, 9 bateaux ont été interceptés sur la côte murcienne, avec un total de 128 immigrés , en dehors de ce dernier bateau où entre 6 et 7 immigrés sont morts.

K.H.

4 Commentaires

  1. la Harga, c’est, No Way, Sans issue. La solution est interne pour ne pas dire intrinsèque. Elle est d’ordre philosophique plus que politique. Cela consiste à s’affranchir des dogmes; tous les dogmes.

  2. Le problème de la « harga » existe là où les gens sont privés de circuler librement.Je suis sûr que si les gens pouvaient circuler librement il n’y aurait pas tous ces drames au quotidien de pauvres diables qui veulent rejoindre l’Europe (l’Eldorado) sur des barques en payant l’équivalent de 5000 € pour une traversée de quelques 200 km…La plupart meurent noyés,mais tout le monde s’en fout.A croire que c’est un jeu…Mais ces « damnés de la terre » victimes de la bêtise humaine en grandeur nature.

  3. Combien d’autres enfants algériens ont péri comme Ritedj Hamadouch. Pendant ce temps, Tebboune tout souriant au bord de la béatitude, déroulait le tapis rouge, avec invitation officielle à assister aux Jeux Méditerranéens, à Matthew Hill un jeune américain de Miami. Rappelez vous, Matthew a même eu droit au JT du soir de l’Unique. C’est dire! Même dans leurs rêves les plus fous, Ritedj Hamadouch, Allah yarhamha, et les autres damnés de son âge n’auraient pu imaginer pouvoir un jour bénéficier d’une telle sollicitude. Aussi, ont-ils décidé de chercher une vie meilleure ailleurs, au péril de leur vie, malheureusement. Le tableau de Francisco Goya montrant Saturne dévorant son enfant serait à ne pas douter la parfaite représentation de l’Algérie tebbounienne. Saturne, selon la mythologie grecque, « pour éviter que ne s’accomplisse la prédiction selon laquelle il serait détrôné par l’un de ses fils, dévore chacun d’eux à la naissance ».

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