Mira Moknache et Lila Bouremani ont été relâchées ce jeudi soir, après avoir été arrêtées par la police ce matin, selon le CNLD. Elles ont tenté de manifester dans le cadre du printemps amazigh.
L’universitaire et la militante, Mira Moknache, a été arrêtée ce jeudi 20 avril à Béjaïa, quelque heures après la diffusion de son live réalisé devant l’université Abderrahmane Mira de Béjaïa et dans lequel elle annonçait qu’elle marchera aujourd’hui 20 avril pour le double anniversaire, celui du Printemps berbère 1980 et le Printemps noir 2001.
La courageuse universitaire, digne fille de moudjahid, n’a pas accepté l’interdiction des manifestations par les autorités. Engagée et déterminée, Mira Mokhnache n’a jamais flanché malgré les nombreuses poursuites dont elle fait l’objet.
Elle effet, Mira Moknache est poursuivie dans plusieurs affaires et elle a été condamnée en première instance dans certaines.
Dans un post Facebook, Lila Bouremani écrit : « Une tenue traditionnelle qui m’a coûtée une arrestation, 6 heures au central de la police de Bejaia avec une amie. Je ne savais pas qu’il était interdit de porter une robe kabyle et de circuler avec dans une ville kabyle ; ça c’est mon identité et j’en suis fière. C’est grave là où on en est arrivé aujourd’hui ».
L’Algérie de Tebboune est là. Le décor est planté.
A Tizi-Ouzou, le père de Massinissa Guermah, Khaled Guermah, a été empêché de se recueillir et de déposer une fleur à la place des Martyrs de Printemps Noir, située au centre ville de Tizi-Ouzou. Il a été poussé et refoulé jusqu’à la station des transports publics pour le sommer de prendre le fourgon vers son village, Béni Douala. Insoutenable mépris pour ce père qui a vu son fils assassiné à la fleur de l’âge par des gendarmes.
Rappelons que Massinissa Guermah est ce jeune lycéen assassiné par des gendarmes dans une brigade de gendarmerie d’Ath Douala le 18 avril 2001. Ce crime a été l’étincelle qui a enflammé la Kabylie pendant deux ans. 128 jeunes Kabyles ont été assassinés par des gendarmes et éléments des services de sécurité pendant les manifestations. Près de 500 autres ont été blessés. Certains handicapés à vie.
Sofiane Ayache