19 avril 2024
spot_img
AccueilPolitiqueBricolage et précipitation dans l’introduction de l’anglais au primaire 

Bricolage et précipitation dans l’introduction de l’anglais au primaire 

Ecole

Aujourd’hui, la décision précipitée d’introduire l’enseignement de la langue anglaise dès le primaire sera une excellente initiative si tous les moyens nécessaires et indispensables sont rassemblés. 

Je tiens tout d’abord à donner mon avis en tant que pédagogue, enseignant de mathématiques ayant vécu la même expérience lors de l’arabisation générale de l’enseignement en 1987. Cette décision n’a pas été prise dans un objectif scientifique mais surtout idéologique. Aujourd’hui après 60 ans d’indépendance, je me pose toujours la question pourquoi l’opération d’arabisation et de remplacer la langue du colonisateur par l’anglais n’a pas été prise en 1962. Aujourd’hui, on ne serait pas là à se poser la question:

Dans quelle langue doit-on enseigner pour que nos enfants aient les mêmes chances de réussir dans leur pays ou à l’étranger ?

Est-ce que tous les révolutionnaires de l’époque étaient au service de la France comme le prétendent certains pseudos syndicalistes, car ils ont laissé leur butin de guerre linguistique dans l’éducation alors qu’ils avaient les moyens d’effacer la langue française de l’éducation ?

- Advertisement -

J’ajouterai suivant cette logique, les pays anglophones colonisés devaient aussi, changer leur première langue d’enseignement pour montrer qu’ils ne sont pas colonisés.

En tant que pédagogue, je conçois qu’aujourd’hui, que celui qui ne maîtrise pas l’anglais est un analphabète scientifique, mais comment y remédier sans faire encore plus de mal à l’éducation qu’on en a fait depuis 1987.

Nous devons éviter de refaire les mêmes erreurs que celles qui ont été commises lors de l’arabisation aveugle.

Notre objectif est de voir nos enfants réussir dans les matières scientifiques grâce à la langue de Shakespeare, qui est désormais celle du futur car elle donne plus de perspectives de recherches scientifiques.

Nous ne devons pas nous cacher la face, ce n’est pas la langue française qui a échoué en Algérie dans le domaine scientifique, mais c’est la langue arabe.

Je dis cela car beaucoup de scientifiques algériens, je citerai entre autres Elias Zerhouni, Taha Merghoub, Abdelkader Mohamed, etc., ont bien été formés avant l’arabisation dans l’école algérienne et font le bonheur des Etats-Unis. Ces noms ont étudié en Français comme première langue alors où est l’erreur.Pour ceux qui ont vécu le bilinguisme avant 1987, et qui sont restés au pays en enseignant les matières en langue arabe, vous diront les difficultés auxquelles ils furent confrontés et comment ils ont réussi, mais il ne faut pas mentir, l’enseignement se faisant à 50 % en « Daridja » qui la langue maternelle de la plupart des enseignants, ceux qui ne maitriser ni l’une ni l’autre durent quitter le pays pour s’installer en France et enseigner là-bas. Les victimes de ces décisions idéologiques et politiques furent les élèves qui sont toujours des cobayes. L’arabisation aveugle, sans études, poussèrent les décideurs à obliger les enseignants à ne plus utiliser les lettres latines en mathématiques, là aussi sans raison et sans études. Les élèves subirent les erreurs linguistiques et l’application de la « Daridja » dans les matières scientifiques pendant tout le cycle moyen et secondaire, pour qu’à l’université, ils doivent se plier à l’obligeance de suivre la plupart de leurs cours scientifiques en langue française.

Il a fallu plus 20 après, pour revenir à l’arabisation avec l’application des lettres latines en mathématiques. Aujourd’hui, le bilan est devant nous et l’échec de cette politique de décisions dans la précipitation continue sans études puisque la décision de changement linguistique a été prise.

Aujourd’hui, 99 %, des enseignants ayant assisté à l’arabisation aveugle, sont sortis en retraite et leur vécu de celle-ci, devrait inciter les décideurs à préparer soigneusement ce passage linguistique.

Cette nouvelle orientation de la politique linguistique du pays soulève quelques interrogations notamment sur le degré de préparation de l’école algérienne pour intégrer et réussir l’enseignement d’une nouvelle langue dès le primaire.

Les décideurs devraient expliquer les fondements de cette décision. La société dans sa globalité doit connaître toutes les modalités et les raisons de cette décision, car si celle-ci est politique, elle a son aspect pédagogique.

L’Etat a décidé de passer à l’anglais comme première langue d’enseignement à la place du français, dès la 3e année primaire, cette action politique a ses arguments auxquels nous ne pouvons, nous opposer.

Mais, sur l’aspect pédagogique, nous avons notre mot à dire.

Cinq paramètres essentiels qui caractérisent tout système éducatif, qu’on appelle base pédagogique : les enseignants, les programmes (les contenus), les moyens (locaux, ateliers pour des groupes restreints avec des instruments sonores pour améliorer la phonétique), la formation et les élèves doivent être étudiés soigneusement en absence de toute euphorie et précipitation. Ce qui n’est pas le cas.

Des interrogations doivent être posées aux responsables de cette action :

  1.  Le ministère, a-t-il dit combien il y a d’enseignants d’Anglais, compétents, cela s’entend ? Sont-ils suffisants dans les 58 wilayas ?
  2. Le ministère a-t-il conçu les programmes et leurs volumes horaires depuis longtemps ?
  3. Le ministère a-t-il prévu tous les moyens nécessaires à cette entreprise (locaux adaptés et matériel pour les travaux de groupes) ?
  4. Le ministère a-t-il prévu la formation des enseignants du collège et du secondaire pour enseigner les matières scientifiques en anglais ?
  5. Le ministère a-t-il préparé les élèves et leurs parents à cette entreprise?

On laissera les réponses au ministère et aux politiciens de cette décision, pour nous répondre. Nous, on se contentera de voir la réalité du terrain.  

  • Le nombre des enseignants « dépasse 510.000 » répartis sur les trois paliers éducatifs.  
  • Le nombre d’élèves au primaire en 2020, est de 4 852 322 élèves. 
  •  Si l’on considère qu’une classe doit contenir 30 élèves cela fera environ 161 000 classes dans le primaire. 
  • Si l’on considère que dans le primaire, il existe cinq (05) niveaux, alors cela donnera elles environ 97 000 classes de la 3ème à la 5éme année cela, représentera 2 910 000 élèves. 
  • Si chaque enseignant, recruté d’Anglais, s’occupera d’au moins quatre classes, nous aurons besoin à la rentrée 2022-2023 de 20 000 enseignants d’Anglais qu’il faudra répartir en septembre dans les meilleures conditions sur les 58 wilayas et à qui il faudra pour la plupart assurer le logement, 
  • Nous aurons aussi besoin de 2 910 000 nouveaux manuels. 

Ces 20 000 enseignants, sont supposés maîtriser l’enseignement de l’anglais et ne pas être de simples traducteurs. Ils doivent obéir à une formation en parallèle pour ne pas jouer avec l’avenir des enfants qui doivent connaître les abc de langue de Shakespeare. L’autre problème est celui de l’hébergement, car il faut couvrir les 58 wilayas.
Nous aurons besoin de près de 3 000 000 de manuels prêts à être imprimé ou bien va-t-on importer ces livres. Ces 3 millions de livres, doivent être livrés dès septembre. Et d’autres millions de livres devront être livrés, pour la rentrée scolaire 2025-2026, pour le cycle moyen pour la première année moyenne non pas, uniquement en Anglais mais aussi en mathématiques, en sciences physiques et en sciences naturelles. C’est pour voir comment le marché est juteux pour celui ou ceux qui en profiteront.

Cette situation est du déjà vu et représente des sommes colossales, qu’il faudra investir et nous avons assisté à ce scénario en 1987 lors de l’arabisation et dans les années 2 000, lors du passage vers les lettres latines en mathématiques, ce qui coûta des milliards aux caisses de l’état et qui rapporta de grands bénéfices aux imprimeurs et aux éditeurs de ces livres sans qu’aucune enquête ne soit ouverte, sur le comment ont été ces marchés et à qui ils ont profité.

Nous aurons besoin aussi d’infrastructures disposant d’assez de locaux pour des travaux de groupe.

Nous continuons à bricoler, à nous précipiter dans les décisions sans études ni arguments convaincants et à avancer la charrue avant les bœufs. Cela ne s’arrêtera jamais, surtout si cela rapportera des milliards. Vu l’expérience de l’arabisation, beaucoup de pédagogues restent pessimistes sur la réussite de cette décision.

Au moment où les enseignants attendaient cette année la réforme de l’éducation, celle du baccalauréat, le retour à l’enseignement technique, celui de la formation professionnelle et l’établissement d’un nouveau statut des travailleurs, voilà qu’on annonce le changement linguistique qui nous occupera et qui cette fois opposera francophones, arabophones et anglophones. Ce débat stérile, divisera encore une fois la famille de l’éducation après les avoir divisé par la création de multitudes de syndicats, certains parmi eux ne représentent qu’un cachet.

Déjà certains syndicalistes qui n’ont peut-être que peu enseigné, ont commencé à donner leurs avis sur le sujet et qui accusent les défenseurs de l’école algérienne d’être au service de la France alors que leurs propres enfants vont étudier en France. Le débat ouvert est beaucoup plus accusateur que constructif ou pédagogique, il permet à ces beaux orateurs, habitués à créer de telles polémiques de faire reculer le pays au lieu de le faire avancer. Je pense qu’il ne faut plus leur répondre, car le sujet, aujourd’hui, est de peser le bon et le mauvais de cette décision et avons-nous les moyens de notre politique.

Si on veut introduire l’anglais pour uniquement effacer la langue française quels que soient les moyens même si cela est néfaste pour l’avenir de l’enfant, je dirai non. Par contre si tout est étudié, si tous les moyens sont mis pour la réussite de cette entreprise en évitant les erreurs du passé alors nous seront tous ensemble.

L’entreprise de cette décision est risquée, ne nous permet pas d’hypothéquons encore une fois l’avenir de l’enfant algérien prenons les bonnes décisions pédagogiques en dehors de toute idéologie ou politique et évitons de faire de nos élèves des cobayes comme par le passé.

Bachir Hakem
Professeur de mathématiques à la retraite

15 Commentaires

  1. Momo,

    Les chiens aboient et la caravane passe, oui Mr Bachir, d’accord les étudiants d’avant l’arabisation font le bonheur des entreprises étrangères, pour les arabisants comme dirait l’autre font du commerce. Tout cela juste pour une fois de plus mettre le Thamazighth sous le tapis. qui en parle pour cette rentrée? combien de maître recruté?… Pour le reste comment croire les politiciens de pacotilles qui ne pensent qu’à leurs égaux, et leurs enfants sont en France pour étudier dans la langue de Molière! Pauvre de toi mon beau pays.

  2. L’auteur de cet article fait une totale abstraction de la langue Tamazight en Algerie! Pour ce « digne » Broufessour, tamazight n’existe pas et n’as pas de droit de citer. Juste incroyable comment certains Algeriens et Algeriennes haissent leur propre moelle epiniere.
    Il ya une regle tres simple que les gens adeptes de la langue des colons britanniques ne comprennent pas : Une langue n’as jamais fait avance un pays mais c’est son peuple et son intelligentia qui vont le faire avancer dans, preferrablement, la ou les langues du terroir.
    La Jamaique utilise bien l’Anglais tout comme Haiti utilise le francais , n’est ce pas ??
    Les pays du Moyen Orient utilisent l’anglais aussi , mais l’etat du terrain est catastrophique sur tous les plans, heureusement que les pompes a petrole et gaz fonctionnent pour certains.
    Les Japonais , les Hollandais, les Allemands se sont bien developpes dans leur langues; Ceux qui font avancer ces pays avec leurs cervelles , des fois publient leurs papiers en anglais pour plus de raisonnance mais au fond d’eux meme ils reflechissent et decouvrent dans la langue de leur mere patrie! Alors pourquoi nous sortir cette histoire de l’anglais , langue absolument etrangere a l’Algerie. Nottre pays n’as aucune connection historique avec la langue anglaise!
    Aussi dans quelle langue vas t on parler avec les millions de gens d’origine algerienne installes en France ????
    Cette histoire d’anglais a l’ecole primaire ne vas faire qu’une victime : la langue tamazight.
    C’est gros come un elephant dans une salle!

  3. Yaweldi ils doivent trouver des sujets de dicsussion des cafés maures pour meubler l’été 2022 et pousser l’espace temps vers le 6ie mandat. Chaque été a son « tube » a la mode du moment. Apres le TGV alger – tamanrasset, la ligne aérienne alger – caracas et le meilleure systeme de santé d’afrique sans bouteille d’oxygene bien sur, et la meilleure force de frappe qui ne peut s’offrir un Canadair pour éteindre le feu, on met l’anglais dans la liste des sujets qui cultivent la parlotte, domaine , notre domaine par excellence. Inutile de discuter sur l’introduction de l’anglais dont personne ne sait s’ils sera utilisé comme outil de travail pour remplacer l’arabe et/ou le francais ou autre chose ou tout simplement comme « langue étrangere » – juste pour pouvoir acheter son beignet a si keddour street ou demander sa rue si on est perdu au quartier de zoudj ayoune. Le reste ? « I have no clue on what’s going on ! » – j’ai déja oublié ma propre langue. Malgré que je ne sais meme pas s’ils ont des programmes fins prets pour chaque niveau ou suffisemment d’enseignants qualifiés pour la prodiguer ni comment feront ils a l’univesité dont les étudiants font des cursus arabisés ou par miracle, ils doivent poursuivre leurs études universitaires en francais. Imaginez des indous qui font le primaire et le secondaire en anglais mais doivent faire leur université en chinois. C’est ce que l’on apelle dans les milieux éclairés « sauter du coq a l’ane ». Je ne sais s’il faut rigoler ou pleurer ou les deux a la fois.

    • J’ajouterai que pour boucler la boucle, apres les BRICS on doit sérieusement penser a faire parti du Commonwealth. Apparemment on peut faire parti dans tout. Il faut juste vouloir et hop, on est dedans par a grace de dieu et allah ouakbar. Again .. .Je ne sais s’il faut encore rigoler ou pleurer ou les deux a la fois pour exprimer ma joie.

  4. « Il a fallu plus 20 après, pour revenir à l’arabisation avec l’application des lettres latines en mathématiques. » il en faudrait 20 ans de plus, le temps necessaire pour « consommer 4 mandats pour enfind que tout est du khorti.On ne melange pas la politique a l’éducation, l’un des 3 piliers principaux de tout état de droit. En Inde, une ancienne colonie anglaise, tout est en anglais et ils ont quand meme réussit a avoir la bombe atomique, lancer des satellites dans l’espace, 100% indiens et avoir a Bangalore, leur « silicon valley ». Ils sont toujours des indous, aiment leur pays et parlent plus de 500 langues et dialéctes.

  5. « Il a fallu plus 20 après, pour revenir à l’arabisation avec l’application des lettres latines en mathématiques. » il en faudrait 20 ans de plus, le temps necessaire pour « consommer 4 mandats pour enfin dire que tout est du khorti.On ne melange pas la politique a l’éducation, l’un des 3 piliers principaux de tout état de droit. En Inde, une ancienne colonie anglaise, tout est en anglais et ils ont quand meme réussit a avoir la bombe atomique, lancer des satellites dans l’espace, 100% indiens et avoir a Bangalore, leur « silicon valley ». Ils sont toujours des indous, aiment leur pays et parlent plus de 500 langues et dialéctes.

  6. Pour rester dans l’air du temps, j’ai envie de dire: what’s all the fuss about? En Algérie on n’est quand même pas à une expérience mortifère près. Dans le domaine de l’économie on a bien dilapidé des milliards de dollars pour, entre autres, le développement d’une industrie automobile de gonflage de pneus (une expérience UNIQUE au monde avec les résultats que l’on connaît). Pourquoi pas dans le domaine de l’éducation qui est déjà dans un état lamentable? Compte tenu de la lune de miel du couple Algérie Nouvelle-Italie, on aurait dû opter pour l’Italien au lieu de la langue de William Shakespeare. Cela facilitera au moins les meilleurs contacts avec la mafia pour mieux piller l’Algérie et la mettre à genoux once and for all. Peut-être bien que d’ici quelques années on se retrouvera à parler du remplacement de l’Anglais, qui est aussi une langue de colonisateurs, par l’Italien. Shit! l’Italien aussi est une langue de colonisateur au même titre du Français, de l’Anglais et de … l’Arabe! À ce rythme de démence avancée, il n’est pas du tout exclu que dans un avenir pas si lointain que ça on finisse par imposer aux Algériens d’autres expériences dans le domaine de la religion. C’est impossible me diriez-vous? Never say never. La solution? Généraliser l’enseignement de la langue tamazight the one and only one viable option left for the safeguard of Algeria. Ar tufat!

  7. Bref, pour résumer la situation, je reprendrai cette expressiou d’un illustre incouni : tant que l’armée de Oudjda et Ghardimaou demeure aux commandes, Riène ne se crée, Riène ne se perd, Riène ne se transforme!
    Sitou…

  8. Je vis dans un pays anglophone depuis presque 45 ans et à ce stade de ma vie je maîtrise l’anglais un peu mieux que le français. Pourtant je dis que “this is madness. Mind-boggling madness !”
    En ayant une bonne connaissance fu français, l’apprentissage de l’anglais devient un jeu d’enfant. Ma femme et mes enfants, tous nés aux USA, me demandent souvent de leur expliquer un mot en anglais, leur propre langue natale, et pourtant ils ont tous une instruction universitaire. Ma femme a même été journaliste pendant dix ans dans un des plus grands quotidiens américains. Pourquoi? Comment pourrais-je avoir un vocabulaire plus riche qu’eux en anglais, moi qui suis venu d’Algérie à l’âge de 25 ans ? Pas possible, diriez-vous! Je suis un fanfaron ! Pourtant, c’est simple: c’est grâce à ma connaissance du français avant que je quitte le « vieux pays ». Beaucoup de mots anglais viennent du français; certains du français moderne, et seule la prononciation est différente en anglais. Le domaine politique, culturel, légal et scientifique en est truffé. D’autres viennent du français ancien et ne sont pas transparents à première vue, comme le mot “challenge” qui vient de “challongier”. D’autres sont transformés et ne ressemblent plus au français dont ils proviennent, comme “cash” qui vient de “caisse”.
    Un petit exemple pour illustrer dans le domaine du droit: le mot “tort” (tort en anglais.) C’est un mot purement légal en anglais. On l’explique longuement aux étudiants en droit, et il faut un certain temps pour que ça s’enregistre dans leur cervelle. Mais pour un francophone, quoi de plus simple que le sens de “tort”?
    Un ami américain m’a dit un jour: “I have got a word you couldn’t possibly know !” (J’ai un mot que je suis sûr que tu ne connais pas !) C’était le mot “crepuscular”. Pour lui, ce mot très rare en anglais, personne sauf un specialiste de la langue anglaise ne pouvait le connaître. Quand je lui ai immédiatement répondu: “it is related to twilight” il a presque défailli. Je lui ai alors expliqué que ce mot venait probablement du français et qu’en français c’est le mot le plus usité, même par les analphabètes.
    Il faut savoir que l’anglais contient 80% de mots empruntés à d’autres langues, je dis bien 80%, et une énorme majorité provient du français. En plus des mots de vocabulaire, il y a un nombre incalculable d’expressions traduites du français ou gardées telles quelles, en français.
    Les locuteurs d’anglais, surtout les américains, n’ont absolument aucun sens de la fierté quant à l’origine des mots qu’ils utilisent, au contraire des francophones ou des arabophones. C’est ce qui fait la richesse de l’anglais. Ils entendent un mot, et s’il leur plait, ils l’adoptent sur place.
    Logiquement, il faudrait grader le français et ajouter l’anglais plus tard, mais que signifie le mot « loqique » pour les truands ignarissimes du Pouvoir algérien ?

    • @Kichi Duoduma: Votre post est tout simplement une parfaite démonstration de la complémentarité que certaines langues ont entre elles; dans votre cas, l’anglais et le francais. En gros, plus on parle de langues, plus on découvre les bénéfices. Normalement le plus important est de trouver le meilleur chemin qui nous menera vers la science et le progres. Chez nous quand l’hypothese initiale est : »Etes vous contre la langue de dieu ? », Si on suit cette logique illogique, si dieu avait une langue, j’extrapolerai donc qu’il parle arabe et que l’arabe est sa premiere langue. Et si ce dieu parlait arabe comme premiere langue, il ne peut etre qu’un arabe. Je ne vois donc aucun brin de lumiere pour prendre le chemin du progres quand on a affaire a des idées pareilles quand meme le bon dieu, la force qui régit les univers et les galaxies et je ne sait quoi d’autre, est privatisé et transformé en atome moyen oriental.

      • L’introduction de l’arabe classique et l’hostilité à la langue française chez nous a deux raisons que je vois:
        1 – Les premiers membres du Pouvoir militaire en 1962 étaient en grande majorité analphabètes ou alors ils ne connaissaient qu’assez d’arabe classique pour lire le Coran. Ils voyaient les gens qui avaient une éducation en français comme une menace à leur sens de leur propre valeur. Comment peut-on gouverner des gens plus intelligents que soi-même? Il fallait tirer toute la société par le bas pour la niveler en dessous d’eux. Pour ça, il faut dire qu’ils ont bénéficié de la sympathie des classes paysannes et ouvrières, illettrées, pour lesquelles le français était la langue de l’ennemi qui venait juste de quitter le pays.

        2- Avec les revenus pétroliers, le Pouvoir voyait les gens éduqués comme une menace à leur position et à leur légitimité. Il leur fallait abrutir le peuple afin de profiter en paix des revenus de la rente. L’arabe et l’islam étaient des instruments éfficaces pour atteindre ce but. Ça leur a pété à la gueule dans les années 90, mais ils peuvent gérer cette sorte de problème beaucoup plus efficacement qu’un problème venant de larges masses éduquées au plus haut niveau sur terre, comme l’était la génération d’étudiants des années 1960-1970. Pour le Pouvoir, ce genre d’éducation était une bombe qui risquait de leur enlever leurs privilèges.

        • Et pourtant aujourd’hui, en Aout 2022, le chercheur algérien Belgacem Haba vient de lancer une … université PRIVEE -SVP-, AGREE PAR L’ETAT !!! ou les outils de travail seront le francais et l’anglais !!! Mange ton coeur ya si keddour avec tes savattes trouées ! Pendant que la populasse patine dans le noir, la superstition et la sorcellerie et la langue de dieu dont les seules débouchées sont et seront – au choix – : 1/ Imam de village s’il y a de la place; 2/ Chomeur faisant la sieste quotidienne dans la mosquée du coin, attendant le couscous de la « waada » du vendredi ou, – last but not least – 3/ Harraga dans une pirogue de fortune.
          Et on me dira que ceux qui voudraient maintenir le francais etc. ne sont que « des hizb franca qui veulent maintenir le colonialisme ». Quel khorti !!! Si parler une langue est synonyme de faire parti d’un hizb quelconque, pourquoi adherer aux institutions internationales ou il y a milles et une langues ou ne pas tout simplement s’isoler du monde pour se « prémunir » de faire parti d’un « hizb » quelconque. Apparrement c’est halal de faire parti du hizb de mohammed ben salman le coupeur d’humains et de l’arabie saoudite. La, c’est halal tant qu’on reste dans le trou. Meme ce MBS utilise les langues etrangeres dans son royaume-prison.
          Pour conclure, la vérité est la suivante: Si on est riche en Algérie, on est autorisé a étudier dans toutes les langues du monde, celle des esquimaux inclue. Si on est pauvre, rien n’est meilleur que la langue de dieu sinon on serait taxé d’appartenir a un hizb des habitants de l’amazone. En fait c’est pour que le pauvre demeurre toujours un khommas illéttré qui fera, avec plaisir, la chaine pour aller a l’abattoire. Un khommas qui a et aura toujours peur de son ombre.

          https://www.algerie360.com/le-chercheur-belgacem-haba-lance-la-1re-universite-privee-en-algerie/?utm_source=a360&utm_medium=accnews

  9. Plus de 60 après la bande qui a pris le pouvoir en 1962 a toujours peur que le peuple s’émancipe de sa tutelle. Les hommes de ce Pouvoir savent très bien que l’arabe est inutile. Ils l’utilisent comme un instrument pour maintenir la majorité du peuple dans l’ignorance, c’est tout. Pour leur propre progéniture, ils ne vont pas se contenter d’une scolarité en arabe. Certainement pas ! Leurs enfants à eux sont dans les meilleurs établissements des kouffar.
    Peu de gens le savent, mais les USA, plus grand pays anglophone et grâce auquel l’anglais est devenu la langue dominante dans le monde depuis quelques décennies, n’ont pas de langue officielle. Officiellement, il n’y a pas de langue officielle aux USA. Dans la réalité, sur le terrain, l’anglais est bien la langue la plus usitée presque partout, mais elle n’a pas le statut de langue officielle, comme aucune religion n’a le statut de religion officielle du pays. N’importe qui peut utiliser la langue qu’il veut pour enseigner, publier, diffuser. C’est à toi de te débrouiller si tu veux faire quelque chose dans une langue autre que l’anglais. C’est le marché qui décidera si tu réussis ou non. Si tu veux créer une chaîne de télévision ou un journal dans la langue des peuls, des pygmées des kabyles, libre toi. Si tu réussis, tant mieux pour toi, sinon c’est toi le perdant. D’ailleurs, dans les bureaux du gouvernement US, les formulaires donnent l’option d’utiliser à peu près n’importe quelle langue.

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

ARTICLES SIMILAIRES

Les plus lus

Les derniers articles

Commentaires récents