Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a mis en garde mardi contre l’influence croissante des Frères musulmans en France, évoquant une « menace claire pour la République » et un risque de « submersion » de la société française.
A peine élu à la tête du parti Les Républicains, le très droitier Bruno Retailleau repart en campagne comme ministre de l’Intérieur. S’exprimant devant des journalistes, le ministre de l’Intérieur a commenté les conclusions d’un rapport confidentiel rédigé par deux hauts fonctionnaires, qui sera présenté mercredi en Conseil de défense. Ce document, selon lui, souligne une menace sérieuse pesant à la fois sur la cohésion nationale et les principes républicains.
Bruno Retailleau a dénoncé une stratégie d’« entrisme » menée par les Frères musulmans, qualifiée d’« islamisme à bas bruit », qui chercherait à infiltrer discrètement divers secteurs de la société : associations sportives, culturelles, sociales, entre autres.
« Le but ultime de ce mouvement est de faire basculer toute la société française sous la charia », a soutenu le ministre, soulignant l’incompatibilité de cette ambition avec les valeurs républicaines.
Bruno Retailleau a ajouté que ce mode d’action rend la menace d’autant plus difficile à détecter, car elle s’appuie sur une progression lente et silencieuse.
Déjà le 11 mai, M. Retailleau avait annoncé que le rapport serait au centre du prochain Conseil de défense présidé par Emmanuel Macron. Classé « confidentiel défense », le document ne sera pas rendu public dans l’immédiat, bien qu’une version allégée soit envisagée ultérieurement.
Sophie Primas, porte-parole du gouvernement, a également réagi mardi sur Europe 1 et CNews, estimant que ce rapport « vient corroborer des faits réels » et marque « une prise de conscience face à la réalité du danger ». Ses propos faisaient suite à la publication d’extraits du rapport par Le Figaro dans la matinée.
Pour rappel, cette mission avait été confiée en mai 2024 à deux hauts fonctionnaires afin d’évaluer l’influence de l’islamisme politique et du mouvement des Frères musulmans. Le rapport final devait être rendu à l’automne de la même année.
Rabah Aït Abache/AFP