19 mars 2024
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Burkina Faso : le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba destitué

Damiba

Le chef de la junte au pouvoir au Burkina Faso, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, destitué vendredi par le capitaine Ibrahim Traoré, a  accepté de démissionner dimanche 2 octobre, ont annoncé des chefs religieux et communautaires. 

« Suite aux actions de médiation » menées par ces chefs entre les deux rivaux, « le président Paul-Henri Sandaogo Damiba a proposé lui-même sa démission afin d’éviter des affrontements aux conséquences humaines et matérielles graves« , écrivent-ils dans un communiqué.

Première rencontre entre le nouveau patron de la junte et les secrétaires généraux des ministères

Le capitaine Ibrahim Traoré a expliqué aux secrétaires généraux, chargés d’expédier les affaires courantes, l’urgence qu’il y a à changer de méthode de travail. Aucun dossier ne doit trainer dans les tiroirs, chaque responsable ministériel aura un point focal au sein de l’équipe du Mouvement patriotique pour la restauration et la sauvegarde pour la conduite des affaires.

« C’est une continuité de l’administration, mais avec une autre allure », a précisé le capitaine Ibrahim Traoré dès le début de la réunion. « Il faut vraiment changer le rythme. Tout est urgent dans le pays, de la sécurité à la santé, la défense, l’humanitaire, l’action sociale, les infrastructures… Tout est urgent », souligne le chef de la junte.

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Le capitaine Ibrahim Traoré demande qu’on lui transmette le répertoire de tous les véhicules pick-up au niveau des ministères, même ceux qui seraient en panne, au plus tard ce mardi. « Tout ce qui pourra contribuer au combat et localement trouvé, nous irons nous battre avec », fait-il savoir. Sur place, il interpelle le secrétaire général du ministère de la Sécurité sur la situation de la route nationale N1, bloquée depuis hier par des manifestants.

Il ne sera plus question de trainer avec les dossiers dans les tiroirs. « L’année est déjà finie, dans les trois mois qui restent, nous devons pouvoir faire ce que nous devrions dans les douze mois », prévient le nouvel homme fort. Le capitaine Ibrahim Traoré précise que chaque secrétaire général aura un point focal au sein de l’équipe du MPSR pour le suivi des dossiers.

Le nouveau chef autoproclamé de la junte appelle à cesser les violences contre la France

Le capitaine Ibrahim Traoré a appelé dimanche à cesser les actes « de violence et de vandalisme » contre la France, dans un communiqué lu à la télévision nationale. L’Institut français de Ouagadougou attaqué samedi par des manifestants hostiles à la France a subi des « dommages importants », a déploré pour sa part le ministère des Affaires étrangères français. « C’est d’autant plus regrettable qu’il s’agissait d’un des principaux centres culturels de la ville, qui abritait la Bibliothèque Georges Méliès, qui était très fréquentée des Burkinabés », selon le ministère.

Putsch : situation incertaine au Burkina Faso

 Des gaz lacrymogènes tirés devant l’ambassade de France

L’ambassade de France à Ouagadougou a été prise pour cible par des manifestants dimanche pour la deuxième fois en deux jours. Quelques dizaines de manifestants ont mis le feu à des barrières et jeté des pierres contre le bâtiment. Des grenades de gaz lacrymogène ont été tirées pour les disperser, selon un journaliste sur place. Ils soutiennent les militaires auteurs d’un coup d’Etat, vendredi. Samedi, ces derniers accusent la France d’aider le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qu’ils ont renversé, à préparer la reprise du pouvoir.

 La France déjà visée samedi

Des manifestants s’étaient déjà réunis devant l’ambassade de France en fin de journée, et un incendie s’était déclaré. Un autre feu avait été allumé devant l’Institut français à Bobo-Dioulasso, la deuxième ville du pays. Le ministère français des Affaires étrangères a condamné les violences et appelé les Français à « rester chez eux jusqu’à nouvel ordre ».

 Paris dément les accusations des putschistes

Samedi, ces derniers ont affirmé que l’ancien chef de la junte s’était réfugié sur la base de Kamboinsin, où des militaires français forment l’armée burniabé, et d’y préparer une « contre-offensive ». Ce dernier l’a démenti dans un communiqué sur Facebook, sans dévoiler où il se trouve. Le quai d’Orsay a fait de même, et sa porte-parole Anne-Claire Legendre a décrit les manifestants comme « manipulés par une campagne de désinformation à notre encontre ».

 Un coup d’Etat à l’issue incertaine

Des militaires emmenés par le capitaine Ibrahim Traoré ont annoncé avoir pris le pouvoir vendredi, renversant le colonel Damiba, lui-même à la tête du pays depuis un précédent coup d’Etat en janvier. Mais dans un communiqué, samedi, l’armée a affirmé ne pas soutenir le nouveau putsch et a minimisé les événements, les qualifiant de « crise interne » faisant l’objet de « concertations ».

 Le spectre de la rivalité entre la France et la Russie

Des drapeaux de la Russie ont été brandis, vendredi et samedi, par certains des manifestants appelant au départ du colonel Damiba, critiqué pour son impuissance à mettre fin aux attaques jihadistes au Sahel. Sans citer la Russie, les putschistes ont affirmé samedi leur volonté « d’aller vers d’autres partenaires » que la France pour lutter contre le terrorisme. Un discours rappelant celui de la junte militaire du Mali voisin, qui a fait appel aux mercenaires du groupe russe Wagner et a poussé l’armée française au départ.

Avec RFI/Francetv

 

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