Le président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a été arrêté lundi et était détenu dans une caserne de Ouagadougou, au lendemain de mutineries dans des camps militaires de ce pays en proie à la violence jihadiste.
« Le président Kaboré, le chef du Parlement (Alassane Bala Sakandé) et des ministres sont effectivement aux mains des soldats » à la caserne Sangoulé Lamizana de Ouagadougou, a déclaré à l’AFP une source sécuritaire, information confirmée par une autre source des services de sécurité. Selon certaines sources, une déclaration est attendue dans les prochaines heures.
🇧🇫 ALERTE – Coup d'État au #Burkina Faso. Le président Roch Marc Christian Kaboré a été arrêté et est détenu par des soldats mutins, au lendemain de mutineries dans plusieurs casernes. Des militaires encagoulés ont pris position devant la télévision nationale (AFP / France 24). pic.twitter.com/jRjIrAEMN9
— Infos Françaises (@InfosFrancaises) January 24, 2022
Le président Kaboré, au pouvoir depuis 2015 et réélu cinq ans plus tard sur la promesse de faire de la lutte anti-jihadiste sa priorité, était devenu de plus en plus contesté par une population excédée par les violences jihadistes et son impuissance à y faire face.
Un journaliste de l’AFP a constaté qu’une dizaine de soldats encagoulés et armés s’étaient postés lundi matin devant le siège de la Radio télévision du Burkina (RTB) qui diffusait des programmes de divertissement, a constaté l’AFP.
Des soldats se sont mutinés dimanche dans plusieurs casernes du Burkina Faso pour réclamer le départ des chefs de l’armée et des « moyens adaptés » à la lutte contre les jihadistes qui frappent ce pays depuis 2015.
Des tirs avaient été entendus en fin de journée près de la résidence du chef de l’Etat et un hélicoptère avait survolé la zone tous feux éteints, selon des résidents.
Ces mutineries sont survenues dans une Afrique de l’Ouest de plus en plus déstabilisée par les jihadistes qui frappent aussi le Mali et le Niger voisins et où des coups d’Etat se sont récemment produits, au Mali et en Guinée.
Plusieurs manifestations de colère ont eu lieu depuis plusieurs mois dans plusieurs villes du Burkina Faso pour dénoncer l’incapacité du pouvoir a contrer les attaques jihadistes que se multiplient, souvent interdites et dispersées par les policiers anti-émeutes.
Soutien aux mutins
Tout au long de la journée de dimanche, des manifestants ont apporté leur soutien aux mutins et ont dressé des barrages de fortune dans plusieurs avenues de la capitale, avant d’être dispersés par la police, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Des tirs ont été entendus pendant plusieurs heures dimanche dans plusieurs casernes du Burkina Faso, dont celles de Sangoulé Lamizana, Baba Sy et la base aérienne à Ouagadougou. Avec AFP