19 avril 2024
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Censure : « la nouvelle Algérie » n’aime pas le cinéma libre

Après la cascade d’abus judiciaires dont sont victimes les activistes et militants politiques, « la nouvelle Algérie » vient d’étoffer son triste palmarès en matière de répression de la liberté d’expression. Cette fois, l’arbitraire s’abat sur le monde du cinéma.

En effet, plusieurs réalisateurs dont les films étaient à l’affiche du Festival international  du cinéma  d’Alger dédiés aux films engagés qui a débuté samedi 2 décembre 2022 et se terminait samedi 10 décembre ont été victimes de cette ultime manifestation de l’autoritarisme débridée et décomplexé inauguré depuis son « intronisation » par le président Tebboune.

De fait, ces retraits en  cascade donnent   à ce Festival International du cinéma d’Alger (FICA) qui est à sa 11e édition, des  allures de  mauvais vaudeville. Plusieurs films programmés ont été tout simplement interdits d’écran  suite à des injonctions  qui ont déconcerté plus d’un, car ne sachant  pas les raisons de cette censure  qui ne veut pas dire son nom. Pourtant, la ministre de la Culture et des arts avait prononcé le discours  d’ouverture du festival et le programme était bouclé plusieurs jours à l’avance.

Dans un communiqué rendu public (voir fac-similé), les organisateurs expliquent que la décision de la déprogrammation du film El Akhira/La dernière reine de Adila Bendimerad est du ressort du Ministère de la Culture et des arts qui, en vertu de la réglementation en vigueur relative aux visas d’exploitation cinématographique, dispose de prérogatives  d’autoriser ou non la diffusion en avant-première  de tous les films ayant bénéficié d’aide financière de l’Etat (production algérienne ou en coproduction).

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Victime  de cette décision qui prend la forme d’une lettre de cachet version algérienne appliqué à la création intellectuelle et artistique, Adila Bendimerade dont le film El Akhira/ « La dernière reine » qui s’attaque à un épisode peu connu de l’histoire de l’Algérie, celui de  l’occupation ottomane de notre pays, ne cache pas sa déception et son incompréhension.

L’actrice algérienne et coréalisatrice avec Damien Ounouri de ce film de reconstitution historique qui a reçu jeudi en Arabie saoudite l’ »Award de la meilleure actrice » au Red Sea International Film Festival de Djeddah s’explique via un post paru sur page Facebook sur cette déprogrammation. « La veille, toute l’équipe du film « El Akhira, La dernière Reine » et le public ont appris, choqués, l’annulation de la diffusion en Algérie du long métrage.

En effet, « La dernière reine d’Alger » était programmé en clôture du Festival international du cinéma d’Alger, samedi 10 décembre. Mais il a été tout simplement annulé car le ministère de la Culture et des Arts et donc « ne l’a pas présenté en avant-première ». C’est ce qui a été annoncé par le Comité d’organisation dans ce communiqué relayé mercredi par plusieurs médias et acteurs, dont ceux du film récompensé à Djeddah. Tous ont exprimé leur mécontentement suite à cette décision qu’ils ont qualifiée de « déplorable »

Victime lui aussi de la même  décision, le cinéaste algérien Merzak Allouache s’exprime à son tour sur l’interdiction de diffusion qui est faite à son film.

En effet, « La famille » le dernier opus de Merzak Allouache qui devait être projeté dans le cadre du « Focus femmes » du Festival International du film d’Alger, jeudi 8 décembre,  à 18h, au Palais de la Culture Moufdi Zakaria a été tout simplement déprogrammé.

« Du cinéma « engagé au cinéma « dégagez »… Désolé pour les cinéphiles algériens qui n’ont pu voir plusieurs films déprogrammés par ce festival de la honte. Je suis rentré chez moi. En attendant des jours meilleurs. Pauvre cinéma algérien… », lâche avec rage l’auteur du mythique Omar gatlatou… » dans un post publié dans la matinée  de ce samedi  sur sa page Facebook.

Le désaveu est d’autant  plus patent que Marzak Allouache officiait comme président  du jury des films long métrage de la 11e édition du FICA.

Samia Naït Iqbal

11 Commentaires

  1. C’est logique, les adeptes d’Hussein Dey et de Barabarosse et Xirdain avec leur pedigree à faire envier les hyènes sont au pouvoir. Ils n’aiment pas qu’on leur rappelle de qui ils tiennent

  2. Des films pourquoi faire sans des salles de cinéma???….la mise à mort du cinéma Algérien n’a jamais pu connaître pire période mais il a commencé bien avant, chez moi à Sidi-Aich ils ont transformé la salle de cinéma en tribunal ou même un caricaturiste est condamné à 10 ans de prison pour atteinte à l’unité nationale et à Tebboune et mm de terrorisme….Le plus grand mal que ce pouvoir de voyous ce n’est pas tant la dilapidation des richesses du peuple mais bien sur le plan humain à travers le massacre de la culture, les valeurs, l’identité etc….pour ne pas éveiller les consciences et progresser, ce que le pouvoir aime c’est abrutir le peuple par la construction de mosquées à outrance et de prison si tu refuses la régression. Ce pouvoir maléfique est à l’oeuvre depuis 62 pour détruire l’Algérie et clochardiser le peuple que malheureusement en bonne partie baigne dans l’ignorance pour laisser faire et parfois même complice car très facile à manipuler. Je tiens à rendre hommage à tous hommes et femmes libres Algériens qui résistent à ce colonialisme qui ne dit pas son nom et bon courage.

  3. Au-delà de ses enfumades, la colonisation française n’a rien avoir avec celle des mercenaires et pirates ottomans. En quittant, la « Barbarie », les ottomans n’ont rien laissé derrière eux. Ils avaient vendu le pays aux nouveaux conquérants, les Français et, s’il vous plaît, avec un mode d’emploi pour pénétrer le pays profond. Et quand les rejetons de Vercingétorix quittèrent, à leur tour, eux aussi, l’ « Algérie », ils laissèrent derrière eux, un pays moderne, sur pieds, clés en main, avec de nouvelles villes, des hôpitaux et des écoles « indigènes » utiles. La cerise sur le gâteau : Les rejetons de Vercingétorix ont même ouvert grandement leur métropole aux indigènes algériens. Et c’est dans les bidonvilles de Nanterre qu’est né le nationalisme algérien qui a donné les héros que nous connaissons.

  4. La Nouvelle Algérie n’aime pas le cinéma. Alors là le cinéma libre elle le voue aux gémonies. Censurez moi ce cinéma libre que je ne saurai tolérer! Dixit la paire Tebboune-Chengriha, juges, parties et tutti quanti!

  5. Les Algériens ne connaissent pas leur histoire, elle n’est pas enseignée dans les écoles au-delà de Novembre 1954…La guerre d’Algérie ne commence pas en 1954, mais bien avant !
    Les Algériens ont pris les armes en 1954, il y avait eu d’autre formes de luttes et c’est parce que ces différentes formes de luttes n’ont rien donné que l’unique solution c’était « la guerre » …Par un pur hazard, ma mère qui a 89 ans, analphabète… m’a entendu parler des exactions coloniales à partir de 1830, et m’a pour la première fois de ma vie dit: avant les Français, il y avait les Turcs, des sauvages…Les Algériens ont été maltraités par ces hordes de Turcs, la religion ne les as pas gênés…Il ne faut jamais l’oublier…

    • Mais Mr Bekkar, vous ne semblez pas avoir compris. Les Français sont des koufars, même s’il leur arrive de faire du bien c’est par calcul machiavélique. Quant aux Turcs, ils sont membres de la Oumma et tout ce qu’ils ont fait, même de plus atroce, ce n’était que pour notre grand bien, nous égarés que nous étions. Après tout ils sont musulmans comme nous donc ils ne peuvent nous vouloir que du bien quand bien même nos parents qui ont goûté à leur médecine les traitent de sauvages. Pour preuve Erdogan, grand ami et grand défenseur d’Israël devant l’Eternel, a toujours été accueilli avec les plus grands des honneurs en Algérie que ce soit par Tebboune ou ses prédécesseurs. Avec un peu plus de zèle dans le cas de Tebboune, cependant. Quant aux divers contrats mirobolants accordés par Tebboune & Co aux entreprises turques avec rétro commissions a qui de droit, ce n’est qu’un juste droit de reconnaissance pour services rendus. Lesquels? Je ne saurais dire!

      • J’ajouterai que le roi de jordanie, le dernier a être accueilli a alger en roi des rois est en normalisation avec Isarel depuis 1994. J’espère qu’il n’a pas oublié son chèque.

  6. « La Nouvelle Algérie n’aime pas le cinéma » – Est ce qu’elle aime quelque chose en dehors de faire du mal ? Tout ce qui pourrait divertir le peuple ou lui donner un peu de répit ou d’évasion de sa misère quotidienne est haram. Pour la junte le peuple doit souffrir continuellement et doit être conditionné a tel point que c’est lui même qui demandera sa propre punition quotidienne. Pour les naifs et les endormis – qui espèrent toujours – (comme ces Canadairs qui n’arriveront jamais ou ce TGV chimérique) et qui ne veulent pas comprendre encore, sachez que la junte est en train de se venger du peuple car il a demandé sa liberté en 2019. « Comment des esclaves consentants puisssent oser demander leur liberté ? Bla yemmahoum qu’ils vont le payer ». Et c’est exactement ce qui se passe dans tous les domaines. On est en train de payer car on a arrêté le 4ieme mandat de boutef pour ouvrir la porte a pire, du jamais vu ou vécu. Ils savent toujours arriver au bon moment. En 1954, le peuple s’est sacrifié pendant qu’ils se cachaient au Maroc; ils sont sortis en 1962 et ont pris le pays en otage. En 2019, le peuple est sorti pour arrêter le mandat d’un zombie et en 2020, une nouvelle branche du même arbre cannibale est sortie pour prendre en otage le peuple et ce qui reste du pays.

    • Malheureusement, on n’a pas pu arrêter le 4è mandat malgré l’incapacité avérée sur les plans physique, mental et tutti quanti du mandataire de la junte. Le Hirak a mis fin au rêve de ceux qui voulaient imposer au peuple un 5è mandat de la honte totale. Ce fin de règne que tout un peuple appelait de ses voeux fut, malheureusement, kidnappé par le sergent Garcia et sa clique qui nous imposèrent, par un glacial 12 décembre 2019, leur Frankenstein tout droit sorti des laboratoires des Tagarins. Et depuis ce triste jour, le peuple algérien continue de subir la répression sauvage que lui infligent sans état d’âme les clones deuxième génération de la issaba version Boutéflika. En effet, Tebboune, Chengriha et tous leurs affidés ne sont que les clones de la issaba boutéflikienne qu’ils font zâama semblant de combattre pour mieux la régénérer.

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