Alors que l’administration Trump a annoncé, lundi 14 avril, le gel de 2,2 milliards de dollars de subventions à l’université de Harvard, une nouvelle décision appuie le bras de fer engagé avec le monde académique. Des milliers d’étudiants étrangers ont vu leur visa révoqué de manière soudaine, parfois sans explication. Rien qu’au Texas, ils sont plusieurs centaines à faire face à une possible expulsion, menaçant ainsi leurs études et leur avenir.

En grande banlieue de Houston, on rencontre Naina – un nom d’emprunt. À 26 ans, cette étudiante indienne vit aux États-Unis depuis quatre ans. « Légalement », insiste-t-elle. Après un master en ingénierie mécanique, elle décroche un emploi dans une entreprise américaine et y travaille deux ans, comme le lui permet son visa. Jusqu’à un appel téléphonique, il y a dix jours :

« J’ai reçu un appel m’informant que mon visa était révoqué. Ce qui veut dire que mon permis de travail, valable jusqu’en février 2026, est aussi annulé. Je ne sais pas pourquoi. Tout ce qu’on m’a dit, c’est que c’était lié à une activité criminelle. »

Alors, Naina se creuse la tête et tente de comprendre ce qui pourrait lui être reproché : « J’ai eu un accident de voiture en 2024. J’ai dû payer 80 dollars d’amende parce que mon permis de conduire était expiré… Quelques excès de vitesse. Et j’ai été condamnée à suivre un stage d’éducation civique pour un délit mineur, mais la mention a été effacée de mon casier. »

Des visas révoqués pour des infractions mineures

Pour Matthew Thomson, avocat spécialisé en immigration depuis 30 ans, la situation est inédite : « C’est vraiment le chaos. On leur ordonne de quitter le pays pour des infractions routières ou pour avoir présenté une fausse carte d’identité – un étudiant de moins de 21 ans qui veut acheter une bière, par exemple. Des choses extrêmement mineures. Et dans au moins deux cas sur trois, les étudiants ont été arrêtés, mais jamais condamnés. »

Si Naina est décidée à se battre coûte que coûte pour inverser la décision, de nombreux étudiants étrangers ont préféré jeter l’éponge.

RFI

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