Mercredi 13 juin 2018
C’est normal que Pouyanné et Wloszczowski fassent carême avec Abdou !
Le champ de Tin Fouyé Tabankort à Illizi.
Le directeur général de Repsol Didier Wloszczowski et son homologue de Total, Patrick Pouyanné, n’ont, à en croire le PDG de Sonatrach pas mangé de la journée lors de leur passage dans la base principale de Tin Fouyé Tabankort (TFT) mais non pas comme il est dit parce qu’ils travaillaient la nuit mais assurément ils ont fait une bonne affaire.
Ils viennent de reconduire un contrat «tout bénéf» sur 25 ans et sans aucun risque. Le champ très connu par les équipes de Sonatrach est mis en association pour des broutilles de 85,236 millions de dollars pour Total, 73,224 millions de dollars pour Repsol pour un investissement global de 324 millions d’un programme additionnel de recherche et d’exploitation.
La part de Sonatrach est évaluée à 165,54 millions de dollars.
Tout cela est nécessaire pour faire quoi ? Le forage de 11 nouveaux puits, l’installation d’une unité de compression de basse pression en amont de l’usine, et en l’optimisation du réseau de surface et de fonctionnement de l’usine. Ce programme sera réalisé en Engineering-Approvisionnement-Construction par les équipes de Sonatrach qui ont une connaissance parfaite du champ pour l’avoir exploité seules pendant près de 20 ans. Il n’y a apparemment aucun apport technologique de ces associés à part ces petits montants sans importance puisqu’il s’agit uniquement de faire des forages et booster le gisement qui permettront sur une durée de 6 ans à maintenir la production actuelle du bloc 238 du vaste champ de TFT à 80 000 barils équivalent pétrole par jour représentant 3 milliards de m3.
Sonatrach qui acte pour le compte de toute la nation, et qui se trouve actuellement en pleine crise de liquidités, perdra une partie importante de ce programme additionnel qui permettra également de récupérer les réserves en plus estimées à plus de 250 millions de baril équivalent pétrole dont 29,2 milliards de m3 standard de gaz sec.
Rappelons que la production de ce champ a démarré au rythme de 5 millions de m3 /j de gaz humide pour atteindre progressivement le débit nominal de 20 millions de m3/j, soit environ 7 milliards de m3 par an, Ce gaz humide est séparé en gaz sec, GPL et condensats dans l’usine d’extraction du champ, qui comprend deux trains de traitement identiques construits par Brown & Root avec la participation de plusieurs sociétés de service algériennes.
Les condensats et les GPL sont ensuite transportés séparément jusqu’à la côte au rythme de respectivement 2800 tonnes/jour et 2600 tonnes/jour. Le gaz naturel sec est, quant à lui, expédié dans le réseau de transport Sonatrach.
Les investissements déjà consentis pour le développement de ce gisement sont de 1,2 milliard de dollars et ont été fractionnés en deux phases. La première a consisté en la mise en production du gisement le 18 mars 1999 et ce, par la réalisation de deux trains de traitement de 10 millions m3/j chacun, et de respectivement trois lignes d’expédition de gaz, de condensat et de GPL
Lancée en mai 2010, la seconde phase a vu la réalisation d’une station de boosting en vue de maintenir le plateau de production à 20 millions m3/j pendant 5 années. Ce qui est en plus bizarre dans cette affaire c’est le fait que Total, dans son communiqué, diffusé sur son site, le 11/06/2018, parle de prolongation de licence par Alnaft dont la presse algérienne n’a pas soufflé un mot comme si le PDG de Sonatrach la représente.
En tout cas, le résultat est là et s’annonce clair : on investit plus d’un milliard de dollars dans un tas de ferraille à l’étranger pour laisser filer ce qu’il y a entre nos mains.
Si plus précisément Total voulait un partenariat gagnant/gagnant, pourquoi n’irait-elle vers les quartzites de Hamra qui suscitent un grand intérêt pétrolier vu les quantités en hydrocarbures extraites et existantes au sein de cette formation ordovicienne ? Sommes-nous enfin en face d’un avant-goût de cette stratégie SH2030 ?