23 avril 2024
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C’est un leurre d’attendre un attrait des investisseurs pour  la loi 19-13  

C’est un leurre d’attendre un attrait des investisseurs pour  la loi 19-13

Tout porte à croire que depuis 2019, date de la signature de la nouvelle loi sur les hydrocarbures 19-13, aucun engouement effectif n’est manifesté chez les majors investisseurs sinon des promesses en vain à ce jour sauf de nombreux Memorandum of Understanding (MOU) sans lendemain.

Pourtant les avantages consentis par cette loi aux investisseurs sont nombreux au détriment de la partie algérienne. On peut citer  entre autres cette baisse de la fiscalité de 20% qui constitue un manque à gagner au trésor public dans un pays où le taux de succès à grimpé de 17% dans la décennie 1962-1970 à plus de 30% 2011-2020. La moyenne mondiale se situe autour de 20%. Il se trouve désormais que ces investisseurs savent où aller dans un domaine minier vaste de 1,750 millions de km2 exploité à 4% et prospecté et recherché à 36% soit 60% de libre. Depuis 1986, les investisseurs préfèrent camper près des installations et des gisements existants (Near Fields). Depuis la promulgation de loi 86-14 instaurant le régime du partage de production, 80%  des 10 milliards de dollars investis par les étrangers dans le cadre de cette loi, sont dans cette situation qui a donné des résultats appréciables. Sonatrach par contre, en a investi le double pour un bilan décevant durant la même période.

Pourquoi les investisseurs n’iront pas au-delà des gisements existants

 Selon une analyse publiée sur le site Euractiv.com (01) en février 2020 et qui se confirme à ce jour,  une soudaine interruption de l’exploitation pétrolière pourrait éventuellement réduire de moitié les projets en cours de développement. Pourquoi ? Les géants du pétrole notamment américains comme ConocoPhillips, BP, ExxonMobil et Chevron qui guettent depuis fort longtemps les moindres occasions dans le domaine des hydrocarbures en particuliers et l’énergie en général et qui ont compté sur leur énormes investissements consentis dans des projets de sables bitumineux et surtout de gaz des roches- mères argileuses, restent les plus exposés  à cette surprenante chute de la demande que pourraient entraîner des régulations climatiques tardives.

En termes simples soutient le groupe de réflexion Carbon Trucker, un Think- tank dont les conclusions sont très écoutées dans le monde de l’énergie et de l’environnement « les compagnies pétrolières qui s’appuient sur le statu quo pour planifier leurs futurs investissements risquent de voir la valeur de leurs nouveaux projets réduite de moitié en raison d’une politique plus stricte.

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Elles risquent de se retrouver avec des actifs bloqués, s’ils partent du principe que les gouvernements ne prendront pas des mesures énergiques pour limiter le changement climatique. Donc  les projets pétroliers développés avant 2025 pourraient ne jamais générer la valeur attendue si les réponses politiques ne sont pas anticipées. »

Avec l’entrée en vigueur depuis décembre 2019 d’un nouvel exécutif européen insistant de faire de ce continent l’un des premiers climatiquement neutre d’ici 2050, les sociétés pétrolières européennes ne sont pas non plus épargnées par les conséquences de cette réglementation stricte inscrite dans une loi contraignante et  complique leur tâche un peu plus avec l’entrée en vigueur de la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans une échéance beaucoup plus proche, celle de la fin de la décennie en cours.

Ce groupe de réflexion estime que les investisseurs devraient demander un taux de rendement plus élevé aux sociétés qui développent des projets onéreux tels que l’exploitation de sables bitumineux. Ces projets comptent également parmi les plus polluants et sont les plus sensibles à la volatilité des prix.

En outre, le risque de se retrouver avec des actifs bloqués demeure, quelque soit la fluctuation des prix du baril en haut ou en bas. L’expérience du passé dans le domaine pétrolier et gazier montre que lorsque l’entreprise dispose de projets moins coûteux, automatiquement le risque qu’ils comportent est plus faible et leur rendement reste plus élevé. C’est certainement ce qui attire le plus les capitaux dans ces circonstances.

Il est vrai que les compagnies pétrolières ont coutume  de faire dans les pays pauvres ce qu’elles ne font pas chez elles mais cette dernière décennie a montré que les réseaux sociaux les poursuivent même en dehors de leurs frontières d’où leur réticence de prendre ce risque très capitalistique.

Contrairement à l’approche que développe le Géant Total par exemple par des effets d’annonce comme par exemple montrer son intérêt pour les blocs  schisteux algériens, elle travaille de paire avec les décideurs politiques européens pour contenir les menaces climatiques d’ici 2025 en réorientant  ses investissements avec moins de risque pour éviter les situations comme celle d’In Salah en Algérie.

Elle n’est pas la seule en Europe, Eni et Equinor sont considérés comme les moins exposés aux risques climatiques, car ils ont commencé à diversifier leurs portefeuilles en investissant dans les énergies renouvelables ou les stations de recharge pour véhicules électriques.

Ce rapport cite l’exemple de la compagnie pétrolière d’État, Saudi Aramco, qui affiche de faibles coûts de production et qui reste l’une des moins exposées, avec une sensibilité au prix du pétrole inférieure d’environ 30 % à celle du reste de l’industrie du secteur.

À l’inverse, la valeur des projets pétroliers existants et modélisés d’ExxonMobil est d’environ 40 % plus sensible au prix du pétrole que le reste de l’industrie de production pétrolière. Cela devrait amener les géants du pétrole à repenser leurs stratégies d’investissement. La pression croissante de l’opinion publique concernant le changement climatique et la baisse des coûts des technologies pour les énergies renouvelables obligeront chaque compagnie pétrolière à agir en fin de comptes même en dehors de ses frontières. Il faut dire aussi que les réseaux sociaux sont très contagieux.

Rabah Reghis

Renvoi 

(01)-https://www.euractiv.com/section/energy/news/investors-warned-against-sudden-handbrake-on-high-polluting-oil-projects/

Auteur
Rabah Reghis

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