S’il est vrai que l’accord signé entre Sonatrach et le consortium ENI/Oxy/Total Energies est l’un des plus gros depuis ces deux dernières décennies, à l’évidence ce genre de contrat n’augmente pas les réserves comme souhaite un pays dont le domaine minier, vaste de 1,750 millions de km2, n’est exploité qu’à peine à 40%.
Ce contrat comme le stipule le communiqué de Sonatrach prévoit un programme de travaux évalué à 4 milliards de dollars pour un objectif d’ores et déjà cafouilleux pour le moins que l’on puisse dire.
En effet, pour Sonatrach «le montant d’investissement global prévu pour la mise en œuvre de ce plan de développement et d’exploitation est estimé à près de 4 milliards de dollars US et permettra à terme une récupération additionnelle de plus de 1 milliard de barils équivalents pétrole d’hydrocarbure, ce qui augmentera le taux moyen de récupération ultime à 55%».
Donc, la partie algérienne et les experts qui ont débattu l’événement sur les plateaux de télévision affichent un satisfecit notable de ce contrat du type Enhanced Oil Recovery (EO). Probablement ils ont suivi le communiqué de Sonatrach qui le déclare officiellement dans ce site Web (01).
La directrice d’Oxy, à l’issue de la cérémonie de signature quant à elle parle d’un contrat d’un gisement en développement alors que le bloc 404 et 208 le sont depuis « belle lurette » Le géant Italien Eni ne fait en aucun cas allusion à l’EOR mais insinue plutôt de constituer dans son pays un hub de gaz pour toute l’Europe. «En juillet 2022, nous avons signé avec Sonatrach, Oxy et Total Energies un nouveau CPP pour les blocs 404 et 208 en Algérie. Ces blocs sont situés à terre dans le bassin de Berkine. Le contrat créera également l’opportunité d’une valorisation future de quantités importantes de gaz associé qui pourrait devenir disponibles à l’exportation, contribuant ainsi à la diversification des approvisionnements en gaz vers l’Europe. »(02)
Total Energies qui s’est associé en juin dernier avec le Qatar pour exploiter le plus grand champ de gaz naturel dans le monde (03), n’en parle même pas à l’exception des médias français qui considèrent ce contrat comme « un retour en force de Total Energies en Algérie » sans rentrer dans les détails considérant cela comme un placement très rémunérateurs pour ses actionnaires sans risque.
Qu’en est-il au niveau politique ?
Lundi 18 juillet à l’issue de la signature de nombreux accord, le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, a considéré le 4e sommet algéro-italien comme instituant une nouvelle étape dans la coopération bilatérale. Il a eu la primeur de divulguer lui-même ce fameux contrat pour le lendemain 19 juillet 2022 en annonçant le montant de 4 milliards de dollars «qui permettra d’alimenter l’Italie en très grandes quantités de gaz naturel» (04).
Apparemment pourtant, il y a une confusion qui déroutent les observateurs.
En effet, s’agit d’un « package » de travaux dans les blocs 404 et 208 dont l’exploitation est en cours et qui sont principalement producteurs de brut ou les autres niveaux producteurs de gaz de schiste le Tight situé dans le Berkine profond ?
En tout cas dans les blocs 404 et 208, il n’y a pas de gaz naturel mais du gaz associé entre autre celui qui a permis de booster le taux de récupération jusqu’à 58% dans le bloc 404 que l’associé n’a pas à toucher mais reste contractuellement la propriété de Sonatrach.
Rabah Reghis
Renvois
(02)- https://www.eni.com/en-IT/eni-worldwide/africa/algeria.html