Vendredi 28 août 2020
De la presse et du droit d’être informé
Il y a des moments où l’on se dit qu’il va falloir tout effacer pour mieux recommencer.
Cette expression reflète à elle seule, on ne peut plus clair, le désarroi dans lequel se trouve être confrontée la grande majorité de notre société laquelle n’ayant pas fini de subir les humeurs de femmes et d’hommes politiques ayant occupé des poste de responsabilité au sein d’un système qui a jeté ses bases bien avant le recouvrement de notre indépendance en 1962.
Mais le système me diriez-vous n’étant pas incarné justement par ces femmes et ces hommes dont la préoccupation première aurait été de faire une saine application des textes et lois devant nécessairement aboutir en une parfaite cohésion sociale du moins, eu égard au rôle non négligeable en matière d’information dévolu aux médias sur l’action des gouvernements?
Forcément, oui, mais de nos jours il n’est pas rare de constater à notre grand regret qu’une bonne partie de ses éditorialistes professionnels de la presse tant écrite, parlée qu’audiovisuelle s’est reconvertie en commerçants prêts à vous faire prendre les vessies pour des lanternes.
Cette situation de caporalisation des organes de l’information par les pouvoirs publics n’est pas l’apanage de notre système politique uniquement mais propre à l’ensemble des pays où l’arbitraire et l’antisociale font le lot quotidien des sociétés majoritairement sous-développées.
Et c’est justement dans ces périodes de difficulté, de doute et de reniement, que des femmes et des hommes choisissent leur camp pour être enfin libre de penser et de dire les choses crues, qui fâchent, tout en ayant le cœur net d’avoir accompli leur devoir…de conscience.
Nous avons vécu des périodes de terreur sans précédent qui demeurent gravées dans la mémoire collective sans compter sur l’esprit téméraire de ces professionnels de l’information, qui pour la plupart d’entre eux l’ont chèrement payé, à l’image de Said Mokbel et de Tahar Djaout pour ne citer que ceux-là lesquels n’ont pas eu la chance d’être soutenus ni par la société et encore moins par les pouvoirs publics.
Mais peut-on encore continuer à y croire en cette forme de journalisme qui interpelle les consciences par sa résistance à vouloir informer l’opinion sans pour autant abdiquer face à l’arbitraire ?
La réponse est sans appel puisque des journalistes sont malmenés, jugés, et jetés en prison sans aucune forme de procès, pour le seul tort d’avoir exercé leur métier de vouloir informer l’opinion publique en toute honnêteté ni aucune autre forme de partialité.
Faisant contre mauvaise fortune bon cœur pour pouvoir apporter un changement tant au niveau des mœurs sociales qu’au niveau des textes de loi consacrant véritablement la liberté de la presse, seule garante d’une réelle pratique journalistique, dans cette nouvelle république tant acclamée par la volonté populaire.