L’armée israélienne a une nouvelle fois montré son mépris total pour le droit international en ouvrant le feu à balles réelles sur une délégation diplomatique étrangère, en pleine visite officielle à Jénine, dans le nord de la Cisjordanie occupée. Cette visite était organisée par l’Autorité palestinienne, dans un cadre pacifique et coordonné.
Parmi les diplomates pris pour cibles figuraient des représentants de pays tels que la France, le Royaume-Uni, l’Espagne, le Canada, la Russie, la Turquie, le Brésil, l’Inde, l’Égypte, le Chili et le Japon, selon l’agence palestinienne Wafa. Aucun avertissement clair n’a été émis avant les tirs, que l’armée israélienne s’est contentée de qualifier a posteriori de « coups de semonce », sans justifier ni la dangerosité de la délégation, ni l’absence de procédure diplomatique appropriée.
Face à cet acte grave, les condamnations internationales ont été immédiates et nombreuses. Le Japon a exprimé son « profond regret », appelant à ce que « de tels incidents ne se reproduisent pas », tandis que le Canada a jugé l’attaque « totalement inacceptable ». La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a rappelé que toute atteinte à l’intégrité physique de diplomates constituait une violation des conventions internationales. Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a exigé une « enquête minutieuse », bien que la crédibilité de telles démarches soit mise en doute par les précédents d’impunité dont bénéficie régulièrement Israël.
Plusieurs pays européens – dont l’Allemagne, l’Espagne, la Belgique, l’Irlande, les Pays-Bas et la Roumanie – ont condamné fermement les tirs. Certains, comme la France, l’Italie, le Portugal et l’Espagne, ont annoncé la convocation des diplomates israéliens en poste. Même des nations d’Amérique latine, telles que l’Uruguay et le Mexique, ont exigé des explications claires.
De son côté, l’Autorité palestinienne a qualifié l’attaque de « crime odieux », rappelant qu’Israël agit en toute illégalité sur un territoire occupé, et ce, en violant non seulement la souveraineté palestinienne, mais aussi les normes fondamentales du droit diplomatique international.
L’armée israélienne, loin de reconnaître sa faute, a tenté de justifier l’incident par un « écartement de l’itinéraire approuvé », sans fournir de preuves concrètes. Une explication jugée absurde par de nombreux observateurs, d’autant plus que la sécurité des diplomates aurait dû être garantie dans une zone sous surveillance militaire constante.
Ce nouvel incident s’inscrit dans un contexte de pressions internationales accrues sur Israël, notamment en raison de sa campagne militaire meurtrière dans la bande de Gaza. Selon le ministère de la Santé du Hamas – dont les données sont jugées fiables par les Nations Unies – plus de 53.655 Palestiniens, en majorité des civils, ont été tués dans les bombardements israéliens depuis le 7 octobre 2023. Une tragédie humanitaire que beaucoup qualifient désormais de massacre.
Alors que des enfants, des femmes, en clair des civils sont tués chaque nuit sous les bombes israéliennes à Gaza, et que les diplomates étrangers ne sont même plus épargnés, une question se pose avec urgence : jusqu’à quand la communauté internationale laissera-t-elle Israël fouler aux pieds le droit international sans conséquences réelles ?
Rabah Aït Abache