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Des images dans le ciel, les constellations (2e partie)

Constellations

Deux constellations sont les meilleures approches de la pédagogie du ciel pour les débutants.

La famille Ourse, professeur et guide de l’espace

C’est avec la Grande et la Petite Ourse qu’on commence l’apprentissage car il suffit de repérer l’étoile du Nord (Polaris) avec une boussole, aujourd’hui intégrée dans les smartphones. Ce sont des constellations circumpolaires, c’est-à-dire qu’elles sont présentes dans le ciel en tout moment de la journée et de l’année.

Cette particularité vient de leur proximité avec l’étoile polaire et sont donc très proches de l’axe de rotation de la terre.

Ne soyez pas déçus car vous ne verrez pas Winnie l’ourson. En fait, les tracés des lignes imaginaires par les peuples antiques n’étaient qu’une ébauche ou une partie seulement de la représentation symbolisée des objets, animaux ou dieux. Pour visualiser Zeus, un aigle ou un ours, il faut y rajouter une très forte dose d’imagination, ce que le ciel est tout à fait indiqué à produire avec son art du mystérieux et du symbolique.

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De ce fait, ce fragment de l’image, un peu comme un squelette incomplet, est appelé « la petite casserole » pour la Petite Ourse et la « grande casserole » pour la plus grande de la famille Ourse. On voit effectivement l’image d’une casserole avec son manche.

Les Babyloniens regroupaient sept étoiles dans la constellation de la Grande Ourse qu’ils nommèrent le Grand chariot. Puis les romains, de la même manière, la nommeront plus tard, les Sept bœufs, Septem Triones. Ce nom donnera le terme de septentrional puisque la constellation est au Nord.

Facile à repérer, prendre la direction du Nord, juste à côté, essayez de repérer des étoiles regroupées sous une forme de casseroles inversées.

Partez de celle qui est la plus basse, la Grande Ourse, puis remontez vers Polaris (l’étoile polaire) pour visualiser la Petite Ourse.

Ces deux constellations nous permettent de retrouver bien d’autres, comme Cassiopée. Ce sont ainsi les références du ciel, comme des guides auxquels vous vous adressez pour suivre le chemin.

Hélas, je n’ai pu les voir distinctement à l’œil nu que deux fois dans ma vie. Pour ceux qui ont lu le premier volet de la série, ce fut avec notre professeur, un soir dans la cour de l’internat de Bouisville. Il faut dire, qu’à cette époque, il se situait dans une zone totalement dénuée d’habitations et de lumière, à flanc de colline.

Mais les jumelles et autres lunettes astronomiques (devenues moins chères) sont des outils modernes fabuleux qui devraient permettre une observation plus facile.

Comme la famille Ourse est le point de départ de toute approche du ciel par le débutant, elle nous servira d’exemple pour comprendre comment se passe un processus de projection mythologique par les peuples antiques. Ici, comme souvent, c’est la mythologie grecque qui en est l’origine.

La mythologie racontée par le ciel

Zeus rencontre Callisto (dont le nom signifie « la plus belle »). Le plus puissant des dieux était descendu de l’Olympe pour visiter la forêt d’Arcadie où se trouvait la belle.

Pour la séduire, Zeus employa une ruse en se transformant en la déesse de la chasse, Artémis. De cette liaison que les Grecs antiques ne désapprouvaient pas d’un voile d’immoralité, Callisto tomba enceinte.

La déesse de la chasse, déesse vierge, fut furieuse lorsqu’elle s’en aperçut. Par sa colère Callisto fut transformée en bête, une ourse.

Mais comme les légendes sont toujours multiples, une autre raconte que c’est Héra, épouse de Zeus, qui fut en colère par jalousie. La vengeance d’Héra s’accomplit lorsque le fils de Callisto, Arcas, un vaillant chasseur, poursuivit une ourse, par la volonté de la femme de Zeus, qu’il ignorait être sa mère. Il tira de son arc une flèche qui n’atteignit pas le corps de la mère qui s’enfuit.

Pour les protéger, Zeus intervint et les envoya dans la voûte céleste. Cependant la colère d’Héra ne baissa pas et elle demanda à Océan et Thétis que les deux ours ne se reposent jamais (ainsi les constellations seront circumpolaires) ni qu’ils se baignent dans les eaux (ils ne seront donc pas l’image d’une constellation du zodiaque, couvrant l’horizon).

Elle leur demanda également que soit placé entre les deux animaux, un dragon (devenu une constellation), soit le fameux serpent qui gardait les pommes d’or de la déesse dans le jardin des Hespérides et qui fut écrasé par le pied d’Héraclès.

En conclusion, ces belles images tracées dans le ciel par l’imagination des humains, gorgées de mythes et de légendes, sont au fond de la poésie pour celui qui dispose aujourd’hui d’une culture et d’une instruction pour les remettre à la place qu’elles occupent dans l’histoire.

Hélas, certains se replient dans leur inculture pour ne voir que blasphème et exprimer un reniement des évidences cosmologiques.

Boumédiene Sid Lakhdar, enseignant

 

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