Jeudi 20 mai 2021
Détenus d’opinion : la durée de détention cumulée est de 24 ans
24 ans 03 mois et 11 jours, une nouvelle statistique accablante de durée cumulée des détentions d’opinion et politique.
En Algérie, au 19 mai 2021 on évalue une progression de 60% des arrestations des activistes pacifiques incarcérés en comparaison à la date 12 mai passée, 6 wilayas de plus, pour atteindre au total 130 détenus d’opinion répartis dans 27 wilayas.
La durée de détention cumulée atteint un seuil insupportable: 8879 jours soit, 24 ans 03 mois et 11 jours.
Alger est classée en tête de liste des détenu-e-s d’opinion incarcérés (56), suivie par Sétif (23) et la 3ème position est départagée entre Chlef (6) et Bordj Bou Arreridj (6).
Les wilayas de l’ouest :Oran (4); Mostaganem (4); Relizane (4) sont passées en 4ème position.
Cette nouvelle carte montre que la répression s’est intensifiée à Alger avec une progression de plus de 11% des incarcérés (15 détenus de plus) . L’épicentre de la répression s’est déplacé de l’ouest vers l’est où on observe un accroissement encore plus important à l’est du pays (35%), enregistré par Sétif et Bordj Bou Arreridj (26 détenus de plus abrités uniquement par ces 2 wilayas).
Il y a lieu de s’alarmer de la situation répressive et de s’indigner face au pouvoir en place qui enchaîne des records d’arrestations et assume clairement l’instrumentalisation de la justice à l’échelle nationale en prenant en otage des détenus qui sont des citoyens algériens, qui ont juste exprimé leurs opinions politiques avec un pacifisme et une résilience admirables, en étant engagés dans le mouvement des libertés et des droits (Hirak, Tagrawla).
Désormais, l’organisation des élections législatives du 12 juin prochain, censées donner une image de stabilité pour un pouvoir en quête de légitimité aussi bien à l’intérieur du pays et surtout à l’extérieur vis à vis des partenaires étrangers et de la communauté internationale, tourne en un véritable fiasco. Dans un contexte intenable et contrasté, le régime algérien tente par tous les moyens de chasser le naturel totalitaire mais il lui revient inévitablement au galop.