28 novembre 2024
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Drapeau amazigh interdit : la blessure incurable !

REGARD

Drapeau amazigh interdit : la blessure incurable !

Des manifestants brandissant l’emblème amazigh. Crédit photo : Zinedine Zebar.

Le drapeau amazigh est le seul symbole identitaire positif produit par la société algérienne depuis 1962.

Les « constantes (dites) nationales’’, jamais définies ou adoptées par le peuple, ont été à chaque fois brandies comme oukase par les agents du système FLN pour menacer la société algérienne et réprimer tout citoyen qui tente de « s’ingérer dans les affaires intérieures » de son propre pays !

Le drapeau amazigh, symbole de l’unité nord-africaine, basée sur la continuité d’une histoire multimillénaire faite de luttes et de sacrifices, s’inscrit dans une approche plurielle de la société et la tolérance, sans discrimination aucune, plaçant l’homme au centre d’un environnement nord-africain et méditerranéen pleinement assumé (l’Aza central / signe anthropomorphique, représente l’humain dans sa nudité dans la nature, entre le bleu de la Méditerranée et le jaune du désert saharien.

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La drapeau amazigh, issu du mouvement culturel amazigh, ne peut être assimilé à tout autre symbole exprimant une quelconque supériorité ethnique ou pureté culturelle et/ou linguistique amazighe. Ce n’est pas une svastika nazie, la croix gammée du régime nazi allemand qui a causé au total 50 millions de morts dans le monde, lors de la Seconde Guerre mondiale.

La cinquantaine de citoyens qui croupissent aujourd’hui dans les prisons algériennes, pour un délit imaginaire, « port de drapeau amazigh », dicté par la volonté d’une minorité afin de satisfaire une idéologie arabo-islamiste éculée et de « répondre aux pressions de nations étrangères », pour reprendre le slogan des marches populaires, sont les nouveaux militants pacifiques de l’indépendance algérienne (1).  

Cette décision contre-nature d’interdire le drapeau amazigh dans son propre pays, Tamazgha de Massinissa, est une agression contre la nation algérienne ; elle a causé une blessure incurable. 

Elle est doublement inacceptable car venant de la part de ceux qui sont censés défendre l’indépendance et l’intégrité de notre territoire. L’Histoire le retiendra.

Ainsi, pour mettre fin à ces déviations, les citoyens qui auront la charge demain de rédiger la nouvelle constitution de la République algérienne devront veiller à remettre, dans ce texte fondamental, leur pays dans sa localisation et son appartenance culturelle et identitaire en conformité avec la géographie et son histoire multimillénaire. C’est ainsi que nous pourrons demain  fouler dignement les lieux des combats de Jugurtha. 

L’Histoire avance, hésite parfois, mais ne recule pas. Quels que soient les sacrifices, le drapeau amazigh flottera demain, par la volonté du peuple, à côté du drapeau national, sur le fronton de la Présidence de la République algérienne (2).

C’est une évidence de l’Histoire. Ainsi, la blessure pourrait se cicatricer, mais jamais disparaître…

A.U.L.

Notes et liens :

(1) Hommage aux jeunes Algériens qui avaient été emprisonnés dans les années 1970, sans jugement, pour délit de port de tee-shirt sur lequel était inscrit autour de l’Aza, cette devise en tamazight  : « Anida teddid ay adar, s azar » / (Où mènent tes pas, vers les racines !). Certains sont encore parmi nous, ils peuvent témoigner.

(2) Le futur ministre des affaires nord-africaines de la Nouvelle République aura la charge de proposer à ses homologues d’officialiser le drapeau amazigh au côté des drapeaux nationaux. Un pas symbolique important dans la construction de la grande Tamazgha. Les Européens l’ont fait depuis des décennies.

Auteur
Aumer U Lamara, physicien, écrivain

 




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