Dans une annonce de ce matin, presque quotidienne, un important stock de drogue a été saisi ainsi que l’arrestation de plusieurs trafiquants. Si ce fléau est mondial, l’échec de l’Algérie est fracassant dans ses deux volets, la répression et la prévention, le tout dans une hypocrisie insolente.

Pour l’approche par la répression, aucun pays au monde n’a jamais réussi à endiguer le trafic d’une substance hautement dangereuse et illégale qui ravage l’ensemble des sociétés humaines.

Tout a été fait et plus on en fait, plus le trafic se développe à une vitesse prodigieuse. Si le phénomène de la prise de stupéfiant est vieux comme le monde, ce n’est que dans notre époque contemporaine qu’il est devenu non seulement massif mais menaçant pour toute la population, soit au regard de la santé publique soit à celui de la criminalité. 

Comme toujours dans le cas d’une affaire humaine, on est face à un choix binaire, répression ou prévention ? La réponse spontanée de bon sens est d’affirmer qu’il faut les deux.

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Hélas, ni une politique ni l’autre n’ont jamais réussi à venir à bout du fléau mondial encore plus dévastateur qu’une pandémie car il est permanent. De plus, il concerne toutes les couches de la population, dans sa composante générationnelle ou sociale.

Les politiques de lutte contre le trafic ont atteint des sommets de dispositifs de répression policière et judiciaire. Nous avons à faire à une véritable guerre mondiale contre des trafiquants qui n’ont peur de rien et utilisent des procédés tout aussi guerriers jusqu’aux armes lourdes.

Dans les années soixante-dix avait débuté un débat portant sur la question de la légalisation. Certains pays ont été pionniers en la matière comme la Hollande puis plus tard l’Espagne ou quelques États américains. L’objectif est double, éradiquer le trafic et sa violence meurtrière aussi bien que celui de préserver la santé publique. 

Dans ce second cas il était attendu de la légalisation un meilleur contrôle du niveau de dangerosité des composants et, autant que possible, une étude de la sociologie des consommateurs pour adapter les mesures d’éducation et de prévention.

Dans la même idée, on a cru à l’approche par l’éducation scolaire ou par des campagnes médiatiques. C’est un échec retentissant à la hauteur des espoirs et des financements sans fond. Par ce dernier constat une conclusion générale s’impose en matière de drogue, la morale et la crainte de la déchéance physique jusqu’à la mort sont aussi inefficaces qu’un moustique sur la peau d’un éléphant.

L’Algérie, sur ses grands chevaux a échoué lamentablement sur les deux tableaux. Son système répressif est renforcé à outrance, voulant donner à la population l’impression que l’Etat est efficace et qu’il ne laissera rien passer. Les saisies et les arrestations sont systématiquement médiatisées avec tambours et trompettes.

Les pays démocratiques en font de même, c’est incontestable. Mais la différence est que l’Algérie a la prétention de montrer ostentatoirement sa puissance répressive et ses gros muscles. Force est de constater qu’il n’en n’est rien et qu’elle n’échappe pas aux échecs des pays démocratiques comme elle essaie de le faire croire.

Si l’échec est flagrant dans ce volet, il est fracassant dans le second. Le régime algérien s’est toujours vanté que sa politique et ses valeurs morales sont un rempart contre la déchéance des populations occidentales. 

Et la première des valeurs qu’elle brandit est la morale que transmet la religion d’état. Elle est convaincue ou essaie de se convaincre qu’il est impossible dans un pays où la religion est profondément le dogme divin de voir la consommation de drogue faire des ravages. La religion est selon eux le rempart à toutes les dérives perverses de la société.

Non seulement cela s’avère un mensonge, ce qui d’ailleurs était connu, mais l’endoctrinement religieux et nationaliste massif de son système éducatif n’a pas plus de crédibilité dans la lutte contre la drogue pour les générations futures.

Puis encore, l’ordre moral exhibé par ce régime totalitaire n’a jamais empêché les propres enfants des dirigeants et autres puissants de le contredire avec autant de sûreté que donne la puissance de protection du pouvoir.

Je me souviens qu’à l’époque de Boumediene, le trafic de drogue par beaucoup d’officiers militaires basés sur la frontière marocaine était un secret de polichinelle. Seule l’herbe avait le laissez-passer pour traverser la frontière. 

Le régime algérien ne pourra berner que les crédules de sa propagande ou ceux qui créent des diversions pour camoufler d’autres corruptions et tyrannies. 

L’Algérie est un rempart contre la drogue comme une brindille d’herbe sèche voulant arrêter la puissance d’un cours d’eau. 

Boumediene Sid Lakhdar

1 COMMENTAIRE

  1. Les organisateurs du narco-trafic en Algéie sont d’abord et avant tout les services de l’État : DRS, gendarmerie, police, et ANP. Surtout ette dernière. Tout un chacun a dans sa famelle un appelé, parti net et qui revient au bout de 2 années de service dit national, la clope au bec et la peau verdatre et les gencices noires à force de canabis frelaté.
    Eton l’a vu tout récemment : le fils du président Teboune et dedans et sans son papa il seraiten prison à l’hdire qu’il est. À Paris et les autres capiales européennes, il est notoire que ce sont les rejetons des nababs algériens qui organisent beaucoup de réseaux de contre-bande d tout genre, dont le trafic de drogue.

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