Dans une déclaration sur les libertés religieuses et les droits humains dans le monde, le secrétaire d’Etat des Etats-Unis, Antony Blinken, souligne qu’il met l’Algérie sous surveillance « pour graves violations des libertés religieuses ».
« Un peu partout dans le monde, des gouvernements et des acteurs non étatiques harcèlent, menacent, emprisonnent et tuent même des individus en raison de leurs croyances. Dans certains cas, ils répriment la liberté de religion ou de conviction des individus pour exploiter les opportunités de retombées politiques en leur faveur », déclare Antony Blinken. Poursuivant que « les États-Unis ne resteront pas indifférents face à ces abus ». Est-ce le début d’un changement de doctrine de la part de Washington envers les dictatures ?
Antony Blinken met dans le même sac plusieurs pays dont l’Algérie et l’Arabie. « Je désigne la Birmanie, la République populaire de Chine, de Cuba, de l’Érythrée, de l’Iran, du Nicaragua, de la RPDC, du Pakistan, de la Russie, de l’Arabie saoudite, du Tadjikistan et du Turkménistan comme des pays particulièrement préoccupants en terme de non-respect de la loi internationale sur la liberté religieuse »
Puis d’ajouter : « Je place également l’Algérie, la République Centrafricaine, les Comores et le Vietnam sur la liste des pays pour lesquels une surveillance particulière, est requise pour avoir commis ou toléré de graves violations de la liberté religieuse ».
Concernant l’Algérie, il y a lieu de rappeler les persécutions que subissent les chrétiens. Plusieurs lieux de culte sont fermés sans aucun justificatif. Outre les libertés religieuses gravement compromises, ce sont toutes les autres libertés publiques qui sont remises en cause, y compris celle de circuler.
Le pays vit sous cloche autoritaire depuis l’avènement du Hirak/Tanekra. Les libertés de réunions, d’écrire ou de s’exprimer sont passibles de poursuites judiciaires. Plus de 250 détenus d’opinion croupissent dans les prisons pour leurs idées.
« L’annonce de ces désignations est conforme à nos valeurs et à nos intérêts qui sont : protéger la sécurité nationale et faire progresser les droits de la personne dans le monde. Les pays qui protègent efficacement ce droit et d’autres droits humains, sont des partenaires pacifiques, stables, prospères et les plus fiables des États-Unis, comparés à tous ceux qui ne le font pas », avertit le chef de la diplomatie américaine.
« Nous veillerons à surveiller attentivement le statut de la liberté de religion ou de croyances dans tous les pays du monde, et poursuivrons notre défense des personnes confrontées à la persécution ou à la discrimination religieuse », ajoute le secrétaire d’Etat.
Antony Blinken souligne que les Etats-Unis ne tairont pas les violations des libertés. Ce qui tranche avec Emmanuel Macron qui commerce et cultive un partenariat cynique avec de nombreux régimes, balayant d’un revers de la main la question des droits humains.
Reste toutefois à voir si cette déclaration sera suivie d’effet.
Synthèse Sofiane Ayache