C’est l’exacte et affligeante image que renvoie la « nouvelle Algérie » d’Abdelmadjid Tebboune et son mentor le général-major Saïd Chanegriha. Ces derniers dirigent le pays dans le sens contraire des aiguilles d’une montre.
« Je ne reconnais plus mon pays, tout le monde a envie de se barrer d’ici, nous avons perdu les raisons d’espérer avec ces gens-là», nous confie un écrivain qui vit la moitié de l’année en Algérie et l’autre en Europe. «Je parle de personnes qui ont des situations stables, des chefs d’entreprises, des universitaires, des médecins, des potes que je connais depuis plus de 30 ans, là ils en ont ras-le-bol de ceux qui nous dirigent mais aussi de la voie prise par le pays », poursuit cet intellectuel.
Ces propos ne sont pas une révélation pour ceux qui connaissent la situation dans laquelle macère l’Algérie depuis l’arrivée au pouvoir de Tebboune. Le pays va très mal. C’est le moins qu’on puisse dire. La jeunesse est brimée, bridée, embastillée, empêchée de rêver, d’aimer, d’espérer. Les prisons sont remplies d’activistes patriotes dont le seul tort est de croire à une autre Algérie, un pays respectueux du droit de s’exprimer, d’écrire, de se rassembler…
- « On est dans la gouvernance punitive », reconnait en privé un journaliste.
Des centaines de milliers de jeunes Algériens sont placés sous la surveillance policière. Avec plus de 200 prisonniers d’opinion, des centaines d’autres Algériens sous interdiction de quitter le territoire national et un état d’exception qui ne dit pas son nom, on ne peut arguer qu’on vit dans un Etat de droit.
« L’Algérie de Tebboune » : de nouvelles arrestations et condamnations
Les fariboles quotidiennes débitées sur les médias publics et autres presse tenue sous perfusion à coup de milliards de l’Anep ne trompent personne. A un an de la fin d’un mandat particulièrement mortifère, Abdelmadjid Tebboune (78 ans) et Saïd Chanegriha (78 ans) ainsi que le président du Sénat, Saïd Goudjil (93 ans au compteur !) ne lâchent rien. Tebboune entend rester à la présidence. De fait il constitue l’assurance-vie des deux autres.
Eloignés des réalités, ils obstruent l’horizon de plusieurs générations d’Algériens en faisant prendre des risques inconsidérés au pays. En effet, ces trois dinosaures et leurs conseillers ne semblent rien comprendre ni à ce qui agite la société algérienne, encore moins l’espace régional. La défiance de l’Algérie des colonels au pouvoir à Bamako illustre l’impéritie, voire la non-maîtrise des nouveaux enjeux. Mais il n’y a pas que le Mali malheureusement !
C’est un gouvernement décérébré, sans boussole qui tient les manettes du pays. Le duo au pouvoir dirige le pays dans le sens contraire des aiguilles d’une montre.
« J’ai le sentiment que le peuple algérien est monté sur le Titanic, s’alarme notre écrivain. Je ne sais quand aura lieu le choc ! ». Croisons les doigts.
Yacine K.