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Entre la Nouvelle-Zélande et l’Algérie, il n’y a pas que la distance géographique

Opinion

Entre la Nouvelle-Zélande et l’Algérie, il n’y a pas que la distance géographique

 Jacinda Ardern, 37 ans, première ministre de la Nouvelle Zélande.

La Première ministre de Nouvelle-Zélande vient d’annoncer qu’elle était enceinte et qu’elle prendrait quelques semaines pour accoucher puis reprendre son poste de Premier ministre du pays. Oui, cela est possible, à des années lumière de notre Code de la famille.

Alors que la femme algérienne est une demi-part, une portion de citoyenne engoncée dans une terrible chape vestimentaire moyenâgeuse, voilà que cette dame et ce pays nous stupéfient par une remarquable décision.

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Non seulement la nouvelle nous réjouit et surprend bien des pays modernes dans le monde mais cela constitue certainement une avancée considérable pour l’image de l’humanisme et de la démocratie.

Si ces autres pays modernes ont encore un très long chemin à parcourir pour parvenir à cet exemple qui vient d’être donné au monde, nous avons l’impression que les algériens vivent dans une autre planète où l’abrutissement religieux et mental les a coupés de toute lumière.

Quoi de plus naturel que ce que vient d’annoncer cette femme politique puisque ce n’est ni plus ni moins la conséquence directe et sans détour du premier article de la déclaration des droits de l’Homme. Nulle femme ne saurait être privée de son droit à assumer de hautes fonctions d’État par le simple fait d’être mère ou sur le point de l’être.

L’état de maternité n’est pas une affaire féminine mais celle d’un couple et donc doit être assumé par l’ensemble de la population comme un état naturel et non un risque, un drame ou une sanction.

Il faut dire que la Nouvelle-Zélande fut le premier pays à reconnaître le droit de vote aux femmes, soit en 1893. La France, pays supposé des droits de l’Homme, ne l’a accordé qu’au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.

Comme il est normal et naturel que cela se passe, le couple a pris ses dispositions privées pour que l’époux puisse prendre la relève en interrompant sa carrière dans l’audiovisuel, le temps de la prise en charge du nouveau né durant les mois qui suivront.

L’argument selon lequel une charge aussi lourde que celle de Premier Ministre est incompatible avec une interruption de grossesse est absurde. Un accouchement n’est pas une hospitalisation qui paralyse les dispositions mentales de la personne et le rétablissement est, de nos jours, incroyablement rapide vu l’excellence des conditions médicales. L’Intérim sera assumé par le Vice Premier ministre, un point c’est tout.

Tout cela n’est pas possible en Algérie, non ?

Pourtant, nous avons un homme gravement malade au pouvoir qui ne peut assumer aucune prise en charge du pouvoir présidentiel si ce n’est bégayer quelques mots, trembler comme une feuille et avoir le regard aussi lointain que celui d’un mort vivant.

Nous avons donc plus qu’une interruption pour grossesse au sommet de l’État mais une vacance de pouvoir de plusieurs années. Qui a trouvé à y redire ?

Auteur
Sid Lakhdar Boumediene

 




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