30 avril 2024
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Evaluation des élèves : de la fabrication de l’échec à la production de l’excellence

REGARD

Evaluation des élèves : de la fabrication de l’échec à la production de l’excellence

Chaque fin de trimestre et après les compositions, on remarque la ruée des parents d’élèves vers les établissements scolaires pour s’enquérir  du niveau de leurs enfants et tenter de remédier aux différentes lacunes et carences concernant l’apprenant.

Ce rituel dénote sûrement l’intérêt des parents à l’égard de leurs chérubins. Dans la présente chronique, je voudrais soulever le phénomène du culte des notes qui ne cesse d’envahir notre société en étalant sa dangerosité ainsi que   son effet délétère sur le rendement personnel de chaque enfant. 

La majeure partie des Algériens savent que le niveau scolaire est émaillé de médiocrité, tout le monde s’aperçoit que notre école est malade de ses programmes, pour preuve nos universités ne font que produire des masses incommensurables d’infirmes moraux, tout ce résultat n’est que le fruit d’un système éducatif basé sur la quantité au détriment de la qualité.

Un abrutissement indicible émanant de cette politique éducative a ruiné les foules estudiantines algériennes. Tel un cataclysme collectif, la bêtise idéologique a hautement gangrené l’intelligence algérienne, comme si tout ce résultat est préalablement pensé.

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L’élève algérien est fondamentalement réduit à un sujet dénudé de toute capacité d’analyse, démuni de toute compétence de critique, outre un bagage linguistique des plus infimes. Le gonflement des notes a été longtemps la recette, à la fois, la plus efficace et la plus répandue qui immunise certaines écoles contre les reproches et les réprimandes  provenant et de la société et de la tutelle.

La note, en tant qu’outil d’évaluation est devenue le souci primordial des parents, allant jusqu’à soudoyer la personne de l’enseignant pour le seul bas objectif de hisser fautivement leur enfant au-delà des autres.

Un esprit concurrentiel a pris la forme d’un réflexe chez quelques parents qui ne voient en la note qu’un recours salvateur sans oser estimer ses contrecoups dévastateurs sur leurs enfants. Or, la véritable évaluation repose sur des critères beaucoup plus complexes, que seule une véritable étude   des conditions, des situations, des cas peut estimer la valeur exacte du rendement de l’enfant. Évaluer est une opération  qui ne doit pas échapper à la vigilance continue de l’éducateur, elle n’est jamais le produit éphémère  des élèves, elle doit se baser sur l’ensemble des activités et des efforts fournis par ces derniers.

A vrai dire, il n’y a eu  jamais consensus sur la façon d’évaluer l’enfant, toutes les consignes, toutes les méthodes imposées ou proposées par la tutelle sont toutes entachées de manque et d’insuffisance, eu égard à la complication de l’exercice  de l’évaluation.

La note, comme seul procédé d’évaluation dans notre pays, persiste à être une méthode qui stigmatise la faiblesse des uns en louant l’excellence des autres.

L’évaluation ne doit nullement se constituer en un moyen de torture morale, elle doit être un atout motivateur, correcteur voire incitateur à l’éveil et à fortiori à la relance des aptitudes réelles des enfants. 

L’État et à sa tête le ministère de l’Education doit recourir aux nouvelles formules de l’évaluation utilisées dans d’autres pays et en finir avec les méthodes archaïques qui glorifient la note au grand dam de la connaissance.    

Auteur
Rachid Chekri

 




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