24 avril 2024
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Fettouma Ouzegane, l’ancienne moudjahida, s’est éteinte à Alger

Emprisonnée deux fois sous le parti unique

Fettouma Ouzegane, l’ancienne moudjahida, s’est éteinte à Alger

C’était une femme à poigne qui ne craignait pas de dire ce qu’elle pense. Elle a connu la prison deux fois dans les années 1980. Une femme dont le parcours est semé de luttes depuis la guerre pour l’indépendance. 

Fattouma Ouzegane est née le 24 janvier 1928 à Alger. Elle a rejoint les rangs de la révolution nationale en 1956 aux côtés de son époux Abderrahmane Rebaine. En 1959 (*), elle tentera avec les responsables de la wilaya IV de réorganiser la zone autonome d’Alger. Arrêtée, elle sera torturée à la caserne d’Orléans, actuelle Ali Khodja. L’intervention de Me Vergès et de la Croix rouge internationale lui sauveront la vie et d’être expulsée en France. De là elle a rejoint Tunis et le FLN en exil. 

En 1981, elle reprend la lutte contre le code de la famille voté par le FLN. Avec d’anciennes maquisards, détenues et des étudiantes, elle forme un collectif pour dénoncer ce code qui fait de la femme, une mineure à vie. 

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C’est en octobre 1983 qu’elle est arrêtée avec son fils Ali-Fawzi ainsi que de nombreux autres militants. Ils sont suspectés d’hostilité au régime de Chadli Bendjedid. Elle sera libéré en mai 1984 avec 89 militants à la faveur d’une grâce présidentielle.

Un an plus tard, soit en décembre 1985, elle sera encore arrêtée et jugée comme membre fondatrice  de la première ligue algérienne des droits de l’homme. Les chefs d’accusation retenus contre elle ?  Atteinte à la sûreté de l’Etat visant au renversement du régime et constitution d’association illégale. Il faut rappeler à ceux qui ont oublié qu’à l’époque, il était interdit d’évoquer les droits de l’homme.

La cour de sûreté de l’Etat la condamne à dix mois de prison et à 2500 dinars d’amende. Le procureur avait requis deux ans de prison. Elle sera jugée une deuxième fois avec tous ceux qui avaient bénéficié de la grâce présidentielle en 1984. Mais elle sera acquittée. A la prison de Médéa on lui notifiera une peine supplémentaire de six mois pour outrage à magistrat. Son tort ? Elle a demandé à regagner sa cellule  et refusé d’attendre le verdict du tribunal. « Les décisions se prennent ailleurs, vous ne décidez de rien ! « , a-t-elle lancé aux membres de la cour de sûreté de l’Etat.

La défunte a été inhumée aujourd’hui, vendredi, au cimetière d’El-Alia à Alger.

Y. A.

(*)Les informations publiées dans cet article ont été tirées du livre « Au nom du peuple, le procès de la Ligue des droit de l’homme (cour de sûreté de l’Etat, décembre 1985) » publié par Koukou Edition. 

Auteur
Y. K

 




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