Fils de berger, Idir est né en 1949 dans le village d’Aït Lahcène, perché sur les monts du Djurdjura en Kabylie. Il est décédé le 2 mai 2020 à Paris.
Géologue destiné à une carrière dans l’industrie pétrolière algérienne, il finit accidentellement musicien d’envergure internationale. La cause : une chansonnette bricolée à la guitare sèche devenue un tube international au lendemain de sa sortie en 1976 : Avava Inouva.
Idir ne sera jamais géologue. Il finira musicien jusqu’à sa mort et pas des moindres musicien. Il a sortit la musique et le chant kabyle du carcan étroit de la Kabylie pour lui donner sa dimension universelle inscrite dans l’épopée humaine de l’art. Le Djurdjura résonne et la Cordillère des Andes lui retourne l’écho.
Idir est rentré dans la postérité. Il sera à la musique kabyle, ce que Mozart et Beethoven furent a la musique classique européenne.
Idir n’est plus parmi nous. Désormais il repose au cimetière du père Lachaise à Paris, dans la sérénité de celui qui s’endort avec le sentiment du devoir accompli. Il est aux côtés des grands de ce monde qui veillent sur lui : Guillaume Apollinaire, Honoré de Balzac, Maria Callas, Frédéric Chopin, Alphonse Daudet, Eugène Delacroix, Jean de la Fontaine, Paul Éluard, Molière, Yves Montand, Jim Morrison, Jean Moulin, Édith Piaf, Marcel Proust, Oscar Wilde …
La tombe d’Idir est toujours fleurie. Il n’y a pas un jour qui passe sans qu’une personne, toutes religions, croyance ou culture confondue, ne vienne s’y recueillir et déposer un bouquet de fleurs.
El-Hadi Bouabdallah, agronome à la retraite