1 mai 2024
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Il faut sauver la maison Algérie !

Algérie
L’Algérie est en danger.

Le jeudi 24 août tombe la terrible nouvelle du recalage de l’Algérie par les BRICS. Arabie saoudite, Iran, Emirats arabes unis, Argentine, Egypte et même Ethiopie intègrent en grande pompe les BRICS mais pas d’Algérie. On parle, on publie, on se lamente. Quelle honte, quel déshonneur ! s’exclame-t-on.

Le pays champion du non-alignement, la « Mecque des révolutionnaires », celui du million et demi de martyrs traité de la sorte ! Même ce malheureux ministre des Finances dans son discours au 15e sommet des Brics s’est lamentablement égaré dans les méandres de la grande révolution. Tout le monde pensant et non pensant est sonné. Mais en vrai personne ne croyait à cette fable du Brics. Soyons sérieux.

Oui effectivement le chef de l’Etat l’avait promis. Il en avait même fait son cheval de bataille jusqu’à élever Poutine au même rang que celui de mère Theresa dans ses rapports avec l’humanité. Crédule, mal conseillé et probablement  intentionnellement mal orienté fut Tebboune. De ce cataclysme, il y a inévitablement de sa personne, particulièrement arrogante et ignorante des réalités.

Car, comment penser que le pays où l’on change l’argent informellement dans un square qui jouxte le tribunal, le commissariat central et l’Assemblée nationale en toute impunité avait une chance de rejoindre cette organisation ?

Par quel miracle pouvait-on croire que la contrée dans laquelle les marchés de l’agroalimentaire et de l’habillement, pour ne citer que ceux-là, sont quasiment totalement informels pouvait rejoindre une organisation aussi ambitieuse ?  De quelle manière expliquer aux autres membres que des dizaines de milliers d’entreprises d’importation avaient fermé leurs portes suite à des décisions bureaucratiques mettant des centaines de milliers d’employés au chômage ? Par quelle dynamique une entreprise d’un pays membre pourrait s’installer s’il fallait détenir une autorisation pour importer ? Comment garantir les investissements étrangers avec une administration instable et inconséquente ? que dire d’un système bancaire moyenâgeux ? L’économie est encalminée et le pays avec. Toute la propagande officielle n’y pourra rien contre cette réalité que les chancelleries et le peuple connaissent.

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Le constat de Saïda Neghza est en deçà de la réalité

Le refus des  BRICS d’intégrer l’Algérie était prévisible et logique. A l’heure actuelle ce n’est point envisageable.

D’abord il faut réformer l’économie, l’école la justice et l’administration. Sans cela point de salut. Mais par où commencer ? Là et la question.

Des experts algériens et étrangers ont tenté de répondre à ces questions mais ils n’ont pas eu d’écho. L’absence de charisme, de pragmatisme, de volonté politique, de vision  et une bonne dose d’ignorance des tenants de la décision à tous les niveaux et dans les différents cercles sont probablement les principales causes.

Saïda Neghza présidente de la CGEA, qu’elle s’est du reste accaparée, a tenté un peu tardivement d’attirer l’attention des décideurs. La Confédération algérienne des entreprises algériennes créée en 1989 par feu Sy Mohamed Arezki Lounis Khodja, moudjahid de la première heure et grand bâtisseur devant l’éternel, se voulait être l’interlocuteur privilégié entre les pouvoirs publics et l’entreprise.

Sur le site web de l’organisation, on peut lire dans l’historique qu’elle fut créée en 1989, et qu’à partir de 2016 elle est présidée par Mme Saïda Naghza tandis que M. Habib Youcefi est désigné président d’honneur. Pas un mot sur ce géant que fut le fondateur de cette confédération ni aucun détail sur la période entre 1989 et 2016. La CGEA privatisée ?!

Il reste que le constat de Mme Naghza est réaliste et même en deçà de la réalité. Si ce n’était l’enregistrement fleuri, largement diffusé, qui a choqué l’opinion par son manque de hauteur, Mme Naghza est dans le vrai.

La banqueroute économique

La situation économique est encore plus catastrophique qu’elle en a l’air. L’Algérie est économiquement en état de mort clinique. Elle est à l’arrêt. Les chiffres réels comme ceux du nombre d’entreprises qui ont fermé boutique ou celui des personnes qui ont perdu leur emploi ou encore celui du nombre de demandeurs d’allocation chômage sont méconnus ou non divulgués.

Le seul chiffre claironné par l’auteur de l’article ubuesque sur la « nouvelle Algérie » et ses prouesses économiques paru sur le site de la légendaire APS est celui de 13 milliards de dollars d’exportation. A prendre avec des pincettes, à dérouler et contrôler sérieusement. Nos responsables et les chiffres ne faisant pas bon ménage. La preuve, la Banque d’Algérie ne publie plus aucune note de conjoncture ! Silence !

Mais qui porte la responsabilité de cette inertie économique ? Si le premier responsable est bien sûr le Président de la République qui a été incapable d’insuffler une quelconque dynamique depuis son accession au pouvoir, les premiers ministres qui se sont succédé depuis 2019 n’en sont pas moins responsables. Djerrad a tenté mais a lamentablement raté son essai comme on dit dans le langage sportif puis s’est volatilisé. Mais Sir Aïmene Benabdarrahmane n’a absolument pas bougé. Immobile et de glace. Il s’est contenté d’être là sans être présent. Grande prouesse pour un premier ministre. L’homme est écrasé par le chef de l’Etat. Il ne parle que pour louer Tebboune. Lamentable !

C’est le propre du fonctionnaire en ces temps de crise. Etre là sans être présent. Car il faut le dire, pour sa défense, il est dangereux d’agir, de réaliser, d’entreprendre dans l’Algérie de Tebboune. Il est plus prudent de demeurer inactif, sans bouger, ne rien signer,  éviter d’attirer le regard afin de ne pas subir le sabre de dame justice.

Les fonctionnaires, énarques bureaucrates de notre « nouvelle Algérie » excellent dans cet exercice. L’objectif étant de préserver emploi, salaire, avantages professionnels et petite cabane à club des pins. Le reste laissons-le à Dieu, répètent sans cesse leurs épouses.

Analystes et experts nationaux et internationaux ressassent que l’Algérie est en danger, régionalement fragilisée, cernée de conflits et divers hostilités. Qu’à cela ne tienne ! Il faut renforcer le « front interne » s’exclame-t-on. Cheikh Bengrina  est là, il y pourvoira. Quoi de plus simple. Autre serviteur insignifiant qui profite de l’incurie générale. L’Algérie se délite.

Que faire ?

Une entreprise sournoise et dangereuse de démantèlement national est à l’œuvre. Oui l’Algérie en tant que telle, dans sa configuration actuelle, comme nous la connaissons, a bel et bien besoin d’être sauvée. Par sa jeunesse, sa diaspora, ses scientifiques, ses artistes, ses sportifs, ses écrivains, ses penseurs, ses politiques dans un sursaut national salvateur encadrés avec une poignée d’hommes d’envergure, des managers qui l’aiment et la chérissent. Sûrement pas par ce sacré cheikh.

Ils viendraient de partout et seraient dirigés par un premier ministre. Il aurait ce type de profil : manager chevronné, connaissant l’entreprise  le tissu économique et surtout le terrain, ayant déjà fait ses preuves, encore en bonne forme physique, âgé entre 55 et 65 ans. L’Algérie n’en manque pas.

Ils auraient pour mission de poser les bases de l’Algérie à l’horizon 2050. Une Algérie plurielle, ouverte sur le monde multilingue en plein essor et développement. Une Algérie comme la rêvait et la souhaitait nos aînés. Pas celle de la haine et de l’enfermement.

Cette génération exceptionnelle de femmes et d’hommes qui ont osé et réussi la délicate et ardue mission de la libérer. Beaucoup d’entre eux ont payé de leur vie pour que vive l’Algérie. Elle en possède les moyens et les potentialités. Il faut la sauver ! C’est la responsabilité et le devoir des générations post-indépendance. Demain, il sera trop tard,

Samia Naït Iqbal

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