Dimanche 15 août 2021
Incendies en Kabylie : les dégâts incommensurables
Le temps qu’il nous faut pour reconstruire, replanter et renaître à nouveau sera long. Le niveau de vie en pâtira.
L’Economie en repli, la rareté des produits de première nécessité provoquera une inflation gigantesque. Nos cheptels décimés, nos réserves en fourrage presque nulles. Nos oliveraies mettront des dizaines d’années pour arriver à une production égale à celle qu’a perdue notre région.
Nous serons en proie à une insécurité alimentaire, source de malaises sociaux. Cela se soldera par un exode massif vers d’autres régions du pays ou vers d’autres pays du monde; des fléaux sociaux tel que la drogue, la délinquance, les kidnappings pour se disputer les maigres ressources de la région. La société se déshumanisera, les vieux ne se reconnaîtront plus dans les futures valeurs qui ne seront que des tentatives d’adaptation au nouvel environnement.
Cette Kabylie qui était un lieu de vie, un espace d’identité sera fantasmée et figée dans le temps. On admettra moins les modifications qu’on y voudra apporter. On chantera les temps immémoriaux où il faisait bon vivre. Et on maudira cet épisode qui nous embarque dans un inconnu su d’avance.
Après 1962, il fallait à l’Algérie des cadres et des compétences pour édifier et diriger un jeune État qui se voulait affranchi des griffes de l’ancienne puissance coloniale. 60 ans après, nous subissons toujours le retard causé et nous nous éreintons à le combler.
Nous avions gagné l’indépendance mais les affres, les blessures, les occasions perdues pour aller plus dans la modernité, nous rattachent au sous développement.
Les conséquences de ces feux qui ont décimé la Kabylie entière et d’autres régions du pays seront incommensurables. Le pays entier devrait se considérer en état de guerre.
Il faudrait des plans audacieux pour mener à bien cette guerre d’arriération et de retour à un état de sous développement.