Le journaliste Saad Bouakba, figure emblématique de la presse algérienne âgée de 79 ans, a été brièvement interpellé ce mercredi à son domicile, avant d’être relâché en fin de journée. L’information, d’abord annoncée par le journaliste Ali Boukhlef et relayée par l’universitaire et militant politique Fodil Boumala, a suscité de nombreuses réactions dans le milieu médiatique et sur les réseaux sociaux.
Selon les premiers éléments rapportés par Boumala, l’interpellation est survenue vers 17 h 45 au domicile de Bouakba, dans le quartier d’Ouled Fayet. La famille du journaliste a confirmé son arrestation sans fournir de détails supplémentaires dans l’immédiat.
La soirée a été marquée par de nouvelles clarifications. Abdelhak Lalegue, responsable éditorial de Vision TV–chaîne privée auprès de laquelle Saad Bouakba a récemment accordé une série d’entretiens retraçant six décennies de carrière et de témoignages sur la vie politique algérien—a confirmé que Bouakba avait été convoqué dans la journée par la brigade de gendarmerie de Bir Mourad Raïs. Le journaliste s’est présenté aux enquêteurs, qui l’ont auditionné dans un cadre qualifié de « tout à fait normal ». Il se trouvait, au moment du dernier communiqué, chez lui entouré de ses proches. Lalegue a précisé que Bouakba devra néanmoins se présenter ce jeudi devant le procureur de la République près le tribunal de Bir Mourad Raïs.
Les raisons exactes de cette interpellation provisoire n’ont, pour l’heure, pas été rendues publiques. L’affaire intervient alors que les récentes interventions médiatiques de Saad Bouakba ont largement circulé, notamment ses propos revenant sur les coulisses de la scène politique et les pratiques du champ médiatique depuis les années 1960.
L’audition prévue demain devrait permettre de clarifier la nature de la procédure en cours. En attendant, la situation reste suivie de près par les milieux journalistiques et les observateurs de la liberté de la presse en Algérie.
Samia Naït Iqbal

