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Khelil, la grippe d’Ouyahia, la bronchite de Bouteflika et la « hayhouha » de Haddad

Cacophonie

Khelil, la grippe d’Ouyahia, la bronchite de Bouteflika et la « hayhouha » de Haddad

Quel est le point commun – à part celui d’être abhorré par le peuple et de porter une moustache grise et touffue – entre Ouyahia et Bouteflika ? Un p’tit effort ? Non ? Rien ? Vous donnez déjà votre langue au chat ? Vous préférez ma langue de vipère ? Pourtant c’est évident ! L’un a annulé un rendez-vous international à cause d’une « bronchite » et l’autre un rendez-vous en interne à cause d’une « grippe » ! C’est tiré par les cheveux ? Il y a mieux : les deux hommes sont épris du même homme. Comment ? Vous ne le saviez pas ? C’est l’histoire d’amour qu’ils vivent avec « khelilhoum », ses hauts et ses bas, les jours fastes et les jours sans, la satisfaction ou la déception. Les fortunes sont diverses, au sens propre comme au figuré! Jugez-en.

Il y a d’abord le déchirement qu’a vécu le président, en se séparant (bien malgré lui ?) de son meilleur sigisbée, enseveli à l’époque, faut le rappeler, sous un amas de scandales fétides et de boules d’esclandres puantes.

Trois interminables années, où l’œil espérait le visage ! Ah, l’amour : ça fait pousser des ailes, ça fait voler au bord d’un jet et ça envoie droit se cacher sous le parapluie bienveillant américain en attendant que passe l’orage. L’amour transcende, fait combattre le diable Toufik, défier les dragons tapis dans le néant. Ça fait des géants en papier dont le triomphe a permis le lavage du « Khelil », au cycle de justice délicat, le rinçage à l’eau bénite des zaouïa, et un séchage à l’ombre bienvaillante du marabout Ouyahia.

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Ah, Essi Ahmed, et ses paroles d’évangile. C’est lui, rappelez-vous, qui nous a appris que la justice qui a été injuste envers un non justiciable, a rendu justice en proclamant un « non-lieu » dans l’affaire jamais jugée (en tout cas publiquement) de la Sonatrach !

« Beaucoup d’injustices ont été commises dans l’affaire de Chakib Khelil. Laissons le temps faire les choses. Le moment venu tout éclatera au grand jour », absout Ouyahia d’un geste papale, celui qui a été recherché ainsi que son épouse par l’Interpol ! Un énorme service rendu par le très officiel Premier ministre du pays. Toute une dot ! Des avances déclinées, à la surprise du prétendant, peu de temps après, par une attaque frontale d’une rare violence.

« Celui qu’on aime trop, nous punit souvent de son ingratitude… », disait le poète. C’est ainsi qu’Ouyahia, trouva un semblant de réconfort dans une chanson d’amour de Hadj M’rizek, dans laquelle, il déplore l’ingratitude de sa dulcinée.

« Sir ya Naker Lahcen, Lyam tchit ourak belqhar, Ouyban el Bourhane Fik, Ya men Khan Hbibou » (Dégage ingrate, les jours qui te restent seront pénibles, s’abattra sur toi le châtiment, toi qui a trahi ton bien-aimé », voilà à quoi a renvoyé, par deux fois, le chagriné Premier ministre, les journalistes qui l’avaient interrogé sur la charge de Chakib Khelil. L’amour est parfois cruel, et ses histoires finissent mal…en général, nous dit une autre chanson !

Chagrin d’amour, répudiation proche ou ordre du souverain, la conséquence est qu’Ouyahia, n’ira pas rencontrer le lendemain, le FCE de Haddad, simulant une « blessure diplomatique ». « Pourquoi toute cette « hayhouha » (entendre « hayhaya » (brouhaha)), s’indignait Haddad face caméra, en voulant expliquer l’absence du Premier ministre. « Je l’é u o tiliphone à un heure, et il m’a dit qu’il avé la gribbe! », diagnostiquait Ali Haddad que sa langue fourchue empêche apparemment de prononcer les verbes apaisés que lui dictent sa cervelle. Vite comme ça, il rappelle un peu Nicolas Sarkozy, qui avait un tic nerveux, qui faisait que son épaule ne pouvait rester en place lorsqu’il parlait. Djamel Debbouz l’expliquait par le fait que sa propre épaule sursautait à chaque mensonge que prononçait sa bouche ! Sacré Djamel ! Ça doit être aussi ça pour notre Haddad national.

Dans cette interminable série des feux de l’amour, version cauchemardesque, exhibant la voracité des Ouyahia, Bouteflika, Khelil et Haddad, c’est tout un peuple qui se sent grippé, époumoné, cocufié, sans pouvoir faire assez de « hayhouha » pour les dégager !

Auteur
Hebib Khalil

 




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