La boucherie de Bibi et le silence des bébêtes

Six bombes viennent de s’abattre sur un quartier de Jabalia, ville située à 4 kilomètres au nord de Gaza city d’une forte densité de population.

Les images et témoignages transmis par la chaine qatarie Al jazzera sont d’une insoutenable cruauté. Des dizaines de maisons effondrées, des corps éparpillés çà et là. Des centaines de victimes innocentes sont dénombrées pour le moment dont une grande partie sont des femmes et des enfants. Inimaginable ! Une vraie boucherie. Le jeune envoyé spécial perd la tête et le nord. Il ne comprend plus, il ne sait plus : il balbutie et tourne en rond devant une caméra éberluée.

وسط صراخ الأطفال.. صحفي يوثق اللحظات الأولى لمجزرة جباليا اليوم في #غزة #حرب_غزة #فيديو pic.twitter.com/JJ9y1G0EEl

— الجزيرة فلسطين (@AJA_Palestine) October 31, 2023

Il y a déjà plus de trois semaines que des innocents se font massacrer sous le regard impuissant complice ou indifférent de la communauté internationale.

Cette entreprise, menée par Netanyahu ou Bibi pour les intimes, égale en sauvagerie les pires nettoyages ethniques perpétrés par les plus grands tyrans à travers l’histoire….

من بين جثامين الشهداء.. مؤتمر صحفي لمستشفى الإندونيسي بعد مجزرة جباليا#حرب_غزة #فيديو pic.twitter.com/t9oAQ2wtTj

— الجزيرة فلسطين (@AJA_Palestine) October 31, 2023

Si le mutisme des médias et l’immobilisme des gouvernants occidentaux peut trouver une explication dans les alliances tissées par Israël avec l’Occident depuis plus de trois quarts de siècle et l’influence de la diaspora juive à travers le monde, celui des nations arabes est intolérable. Inacceptable ! Il renseigne sur leur couardise devant le terrible supplice palestinien.

Tandis que Bibi extermine les enfants de Gaza que fait Mohamed ben Salmane, prince héritier et premier ministre de l’Arabie saoudite, terre qui a vu naître le prophète Mohamed, qui abrite la Mecque, Médine et grand défenseur de l’Islam ?

Il fait la fête à la soirée d’ouverture de Ryadh Season 20223 le 28 octobre retransmise partout dans le monde comme un cynique qui se respecte.

Le Hamas compte libérer des otages étrangers «dans les prochains jours»

Où sont les chefs d’Etat arabes pendant qu’on extermine du Gazaoui ? Où sont leurs ministres des Affaires étrangères ? Où est cette Algérie fière et révoltée ? Et l’opinion arabe, à part constater, que fait-elle ? Que peut-elle faire d’ailleurs ? Que peuvent réellement les Arabes devant pareille tragédie ? Pas grand-chose …

Abou Obaida est le porte-parole militaire des kataïb el Qassam (brigades El Qassam). Le turban palestinien de couleur rouge lui couvrant le visage il vient délivrer son message au monde diffusé par la chaine qatarie El Jazeera.

La  voix jeune, claire vibrante et alerte, il rappelle les atrocités commises par Israël et met en garde l’armée israélienne dans le cas d’une invasion terrestre. Il se dit interpellé sur la passivité des pays arabes et sur leur incapacité à apporter à la cause quelque soutien que ce soit.

Emboitant le pas à ce dernier, quelques heures après, le porte-parole du ministère de l’Information du gouvernement de Gaza, un quadragénaire lors d’une conférence de presse aux abords d’un hôpital, s’adresse aux dirigeants arabes en leur rappelant qu’ils n’ont même pas été fichus d’acheminer une ambulance à Gaza.

Le lendemain, le porte-parole du ministère de l’Intérieur de Gaza, la quarantaine interpelle les nations arabes en leur disant que le moins qu’ils puissent faire c’est ôter le drapeau israélien et d’arrêter la normalisation avec l’Etat hébreu.

Tous ces porte-paroles jeunes et dynamiques contrastent avec Netanyahu ou Gantz qui animent des conférences de presse un peu plus rétro….

Au moment où l’Occident se range sans conditions et aveuglément aux côtés de Bibi les bébêtes se font discrets.

Saisissant cette occasion du silence coupable arabe, Erdogan, digne fils de l’empire ottoman relève le défi, jette le gant et par là même met à nu le déshonneur arabe.

Guerre des 6 jours en 1967, guerre du Kippour en 1973, guerre du Koweït en 1990-1991 et guerre d’Irak : les grands jalons de la déconfiture de la nation arabe comme pensée dans les années 60. Le simulacre d’unité arabe, factice et fragile se fissure et tend  inévitablement vers l’explosion sous le regard moqueur du monde.

Elle s’est mise elle-même sous terre, celle du quartier de Jabaliya baignant dans le sang des 400 victimes palestiniennes, sous 6 bombes israéliennes d’une tonne chacune. Il est temps d’ouvrir les yeux les bébêtes et de s’occuper de Bibi…

Djalal Larabi