25 avril 2024
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La Cop, pas top !

REGARD

La Cop, pas top !

« Nos enfants n’auront pas le temps de débattre des changements climatiques. Ils devront vivre avec les effets. De simplement nier le problème trahit l’esprit de notre pays. » Barack Obama

La conférence de Nations-Unies sur le climat, appelée usuellement Cop 26, est en train de refermer ses portes à Glasgow en Écosse. Elle a réuni les gouvernements de quelques 200 pays qui ont consenti à s’engager à appliquer les recommandations de l’ONU sur les changements climatiques. Une réunion considérée à tort comme celle de la dernière chance comme avant chaque conférence sur le climat depuis le début de ces cénacles.

Une affirmation qui revient sans cesse dans la bouche des politiques et des journalistes alors que la dernière chance est déjà enterrée depuis fort longtemps. Les grands médias et les politiques qui s’y rendent comme pour monter les marches du festival de Cannes ne font que mettre en scène un mélodrame et un ressenti traumatique autour du climat au lieu de passer à l’action. Ce qui donne comme résultat beaucoup d’amertume et peu de mise à l’épreuve des mauvais élèves. 

La responsabilité dans la lutte contre le réchauffement climatique ne relève pas d’un seul pays ou d’un groupe de pays mais de l’ensemble des nations qui peuplent cette planète chaque jour plus fragilisée que la veille. Elle concerne surtout la totalité des populations de chaque pays. Il est difficile pour les gouvernements qui se croient à la pointe de ce combat de partager le poids de ces responsabilités avec ceux qu’ils considèrent comme étant des cancres.

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À la télévision comme à la radio ou dans la presse écrite, un doigt accusateur est pointé essentiellement sur l’immense empire du Milieu. La Chine n’est pas seule à être regardée comme étant un des pays les plus pollueurs de la Terre. Elle est accompagnée de la Russie, de l’Inde et du Brésil.

Loin de moi l’idée de me transformer en avocat de Xi Jinping, de Vladimir Poutine, de Narendra Modi ou de Jaïr Bolsonaro mais les autres pays devraient se regarder le matin dans un miroir lorsqu’ils se réveillent. 

La France a pu monter en gamme dans son industrialisation effrénée il y a presque deux siècles. Elle fabrique des voitures, des sous-marins, des avions supersoniques, des bâtiments flottants qui sillonnent les mers et les océans. Il y a plus de 200 pays dans le monde mais la France a réussi à accumuler plus de 3% de la richesse mondiale.

Souvenons-nous de ces délocalisations sauvages des entreprises françaises au Maroc ou en Roumanie et même plus loin ― délocalisation des entreprises et donc délocalisation de la pollution.

Il faut également mettre en avant que la Chine est sans conteste le plus grand pollueur mondial mais il faut souligner que la Chine est également le premier producteur de l’énergie renouvelable.

Ce serait aussi de jouer au cafard perfide que de ne pas voir que l’Europe importe la moitié de son gaz de Russie et que ce contingent peut augmenter dans les années à venir avec la construction de l’énorme gazoduc qui va traverser la mer Baltique jusqu’à Greifswald en Allemagne à partir des plaines de Vyborg. Ce serait tout aussi hypocrite de ne pas évoquer ces importations massives de soja qui ont pour point de départ le Brésil qui déforeste à tour de bras. 

Dans le domaine du climat comme en toute chose, il faut raison garder et ne pas oublier les pays sous-développés qui non seulement n’ont aucune responsabilité dans le réchauffement climatique mais le subissent de plein fouet. C’est vers les plus pauvres que les nations riches devraient se tourner et tendre la main. Sinon, nous assisterons au plus dramatique des spectacles. En un mot comme en cent, la Cop écope !

 

Auteur
Kamel Bencheikh, écrivain

 




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