Nous vous informons que la dépouille de Jugurtha Louerguioui dit Frawssen, a enfin été rapatriée en Algérie, aujourd’hui, le 24 janvier 2023. Son enterrement est prévu pour demain 25 janvier à Attouche, en Kabylie, dans la commune de Makouda, wilaya de Tizi Ouzou, informe Riposte Internationale.
Les membres et ami-e-s de Riposte Internationale, expriment ici leur soutien à sa famille et à ses proches. Que Jugurtha Louerguoui repose en paix et que sa terre natale lui soit légère. Rappel Des faits Jugurtha Louarguoui dit Frawassen, a été retrouvé mort le 4 décembre 2022. Son corps flottait dans la Seine à Clichy-La-Garenne (92) en France.
Âgé d’à peine 38 ans, Jugurtha Louerguioui était un jeune père de famille, il laisse trois enfants. Ils vivent actuellement dans son village natal en Kabylie à Attouche. Selon les premiers éléments de l’autopsie, la cause de la mort de Jugurtha est qualifiée de « mort violente ».
L’autorité judiciaire poursuit toujours ses investigations. La levée du corps de Jugurtha a eu lieu le 3 janvier 2023 à l’Institut médico-légal de Paris. Tous les documents usuels et nécessaires à son rapatriement, ont été déposés au préalable aux autorités consulaires algériennes de Nanterre.
Toutefois, ces dernières n’ont pas délivré les autorisations nécessaires à son rapatriement et ont placé le corps de Jugurtha Louarguoui, durant vingt jours, dans un dépôt mortuaire, laissant sa famille dans l’incertitude du devenir du corps du défunt et ajoutant ainsi du malheur au drame qui les a endeuillés.
Condamné arbitrairement à une peine de vingt ans de prison pour son engagement politique, Jugurtha craignant avec raison d’être arrêté et écroué, fut contraint de fuir son pays pour solliciter la protection de l’État français, après avoir transité par l’Espagne en tant que demandeur d’asile persécuté par l’État algérien.
Établi à Paris en situation régulière en tant que requérant d’asile auprès de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) depuis le mois d’avril 2021, discret et apprécié par son entourage, il vivait paisiblement et n’a fait l’objet d’aucun signalement à la police ni d’aucune poursuite judiciaire.
Les circonstances de la mort de Jugurtha Louarguioui, entourées de suspicion, révèlent des raisons légitimes de vouloir quitter l’Algérie à tout prix du fait de la peur avérée qu’engendre les condamnations arbitraires des Algériens pacifistes. Elle, révèle en outre, que les personnes en fuite ne sont pas à l’abri de perdre la vie dans des conditions qui suscitent de graves interrogations.
Le retard mis à autoriser la levée du corps est un indice, s’il en est, du rapport de force et des intimidations éhontées que les autorités consulaires algériennes engagent contre ses citoyens en exil.
A cet effet, à Riposte Internationale, nous demandons aux autorités françaises de faire le nécessaire pour qu’une enquête soit diligentée dans les meilleurs délais avec une interpellation des autorités algériennes.
Nous dénonçons ici avec force, cette dérive du régime et appelons au respect des droits et libertés consacrés par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et des textes qui en découlent.
Nous réitérons ici, notre indignation quant à l’instrumentalisation de la justice, pourtant rejetée par une majorité de magistrats qui ont manifesté au côté du peuple durant le Hirak. Ils revendiquent l’indépendance effective de la Justice qui autrement, priverait les mis en cause de leurs droits à un procès équitable. C’est par cet abus de droit, que Jugurtha Louarguoui a été condamné Pire encore, même décédé, les autorités algériennes, n’ont pas observé le respect et la décence que l’on doit tant à la dépouille de Jugurtha Louarguoui, qu’à sa famille.
Ce mépris affiché par les autorités algériennes, porte atteinte au repos des défunts et empêche sa famille et proches de faire son deuil. Nous condamnons cette attitude et nous appelons les autorités algériennes à respecter le droit de tout citoyen algérien mort à l’étranger et sa famille, à être traités avec respect, dignité et décence et ce, indépendamment des opinions politiques ou de la situation du défunt vis-à-vis de la justice algérienne. Il en va du respect de l’État de droit.
Pour le Bureau Fédéral
Le président Ali Aït Djoudi