20 avril 2024
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La laïcité en Algérie : un impératif, une justice

TRIBUNE

La laïcité en Algérie : un impératif, une justice

« Ce qui constitue la vraie démocratie, ce n’est pas de reconnaître les égaux, mais d’en faire » Gambetta.

Cette nouvelle république tant souhaitée, si elle se veut pérenne, ne devra en aucune manière reconduire les mêmes erreurs et dénis que la précédente, si tant elle en était une.

La démocratie, la citoyenneté, la liberté ne seront que des affirmations vaines et sans consistances, si elles ne s’adjoignent pas la laïcité. Ce mot, chez nous est chargé de tous les maux, diabolisé, méphistophélique, démoniaque, luciférien, tous ces termes usités lors de leurs harangues par ces anges intégristes.

Et de menacer leurs ouailles, enfants et bien sûr, tous ceux qui voudraient les croire et accorder quelque crédit à leurs affirmations et théosophies de ce qui les attendraient outre-tombe si par malheur ils adhérent à cette philosophie hérétique prônée par tous ces infidèles schismatiques.

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 ceux qui sont sincèrement convaincus, nous leur rappelons que la religion est tellement sacrée qu’il faut la mettre à l’abri des manipulations des hommes sans scrupules et sans honneurs, pour la souiller à des fins égoïstement matérielles, comme ce fut le cas jusqu’à maintenant.

Seule donc la laïcité pourrait lui redonner ses lettres de noblesses, son éclat d’antan en la mettant dans ces lieux naturels que sont les siens, hors de toutes récupérations politiques et autres charlatanismes.

Si la laïcité est aussi kofr qu’ils le prétendent, elle permet néanmoins à l’homme de se libérer de tout assujettissement philosophique, religieux, et d’aucuns parmi ceux qui la pratiquent et préconisent n’avaient eu recours à la violence et autres génocides pour l’imposer. Et encore moins un faire-valoir pour s’accaparer totalitairement du pouvoir, ou amasser scandaleusement en son nom des fortunes colossales, comme nous le constatons malheureusement même maintenant.

Et pour cause, la liberté de penser, la philosophie, l’émancipation culturelle et spirituelle des masses effraient ces tristes sires, qui ne peuvent exister sans leurs hâbleries et esbroufes érigés en doctrines religieuses.

Et surtout d’exploiter vergogneusement cette misère intellectuelle, conséquence de cet enseignement dispensé intentionnellement par cette  école de l’échec et de la sinistrose.

La soumission de ces pauvres hères par le chantage de toutes sortes de châtiments divins à ces messagers du cataclysme est sans limite. Ils allaient jusqu’à leur ouvrir les portes du pouvoir.

Aujourd’hui, grâce à la vigilance citoyenne et sa mobilisation pour sa réappropriation des rênes du pays, un pas énorme vient d’être franchi, et le vent de toutes les libertés porté par l’ensemble du peuple souffle de nouveau sur tout le territoire.

Mais reste ces terribles certitudes de beaucoup de nos concitoyens sur le diabolisme de la démocratie et ses alter egos que sont la liberté, la justice et surtout la laïcité.

C’est ainsi qu’il est devenu impératif de faire œuvre de sensibilisation et de beaucoup de pédagogie, afin de persuader ceux qui ont été leurré par ces messager de l’apocalypse que contrairement à ce qu’ils leurs avaient enseigné. N’en déplaise à tous ses détracteurs, la laïcité est une valeur essentielle, avec le souci de la liberté de conscience et de l’égalité de tous les hommes et femmes. Contrairement à ce qui est soutenu par certaines, elle n’est surtout pas un ressentiment contre la religion, bien au contraire, mais un idéal de liberté de conscience.

Elle contribue à l’instauration des lois républicaines pour l’égalité entre tous et la neutralité de la sphère publique dans la pratique quotidienne de la religion, comme c’est le cas jusqu’à présent.

Cette conjuration entre la dictature et l’intégrisme contre ces valeurs démocratiques, la liberté, l’intelligence et le savoir avait pour des raisons tactiques et pour but final la soumission inconditionnelle du peuple. Et s’il ne le fait pas sous la menace du recours à des baïonnettes, ce sera sur celle de  sa damnation de se retrouver en enfer dans l’au-delà et de la vindicte de tous ici bas.

Ces spectacles de liesse et de danses ont démontré qu’il suffit de peu pour revoir dans nos rues et campagnes la vie et sa joie de vivre reprendre leurs droits.

Redonner à nos villes et lieux de villégiatures leurs éclats d’antan, ces moments qui sans outrances ou dévergondages, comme qualifiés par ces ennemis du beau, quand nos femmes ressemblaient à de beaux bouquets de fleurs, sans cet accoutrement endeuillé, importé on ne sait d’où.

Et bien quoi ?

Ce sont tout de même les dires d’exégètes et autres glossateurs, auto-missionnés pour dispenser la divine parole, qui jusqu’à maintenant a maintenu plus de la moitié de la population sous une loi inique qui les prive de ce droit élémentaire qu’est l’égalité entre l’homme et la femme, réduite scandaleusement  pour cette dernière par la charia à une sous-espèce.

Ce mouvement révolutionnaire, inédit, prometteur, nous offre cette opportunité inespérée pour l’instauration de la démocratie avec toutes ces valeurs, et je me répète, qui l’accompagnent  que sont la liberté, la justice et la laïcité, et c’est aussi l’une des conditions sine qua none pour asseoir une véritable république fraternelle et durable.

Pendant plus d’un mois le peuple algérien, loin des idées reçues, a été capable de réussir ce prodigieux et inédit mouvement populaire pacifique, gai et fraternel, alors attelons-nous maintenant, et nous le pouvons, à asseoir une véritable démocratie, la première du genre en Afrique s’il le faut.

Auteur
Mohamed Aouli

 




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