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La loi de la discorde face à l’énergie du rafistolage  

REGARD

La loi de la discorde face à l’énergie du rafistolage  

C’est sans grande surprise ni effarement que la loi des finances de 2020 a été adoptée avec dans son sillage la nouvelle loi régissant la politique énergétique du pays. En vérité, jamais un cheval de Troie n’a été aussi prévisible en politique que cette fois-ci.

La loi dite des hydrocarbures est passée comme une lettre à la poste au sein d’un parlement d’enregistrement sans résistance ni argumentaires pour défendre le dernier gagne-pain de tout un peuple dont la faim de démocratie et la soif de vérité n’ont jamais pu être rassasiés à nos jours. Bien au contraire, elles ne font qu’empirer.

Les députés culottés bien vautrés dans l’illégitimité « constitutionnelle » démontrent un culot irritant, même sans cela, ils ne peuvent rien pour l’Algérie non pas par manque de volonté ou par conspirationnisme quel qu’il soit.

Non, loin s’en faut, ils sont inactifs tout simplement par manque de moyens intellectuels et d’absence de vision allant au-delà de leurs salaires, de la peur de perdre leurs indu statuts au sein d’une société algérienne qui ne les considère même plus.   

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Le problème en Algérie, aujourd’hui, est éminemment politique, plus que tout, il ne s’agit plus de légiférer au nom d’une légitimité bancale qui, au demeurant, est décriée chaque semaine par des marcheurs qui ne voient rien se profiler à l’horizon.

Des manifestants qui ne font que marcher pour le moment, pousser le bouchon plus loin fera accélérer la cadence vers un destin incertain en cette fin d’année, sachez qu’en en deux mille dix-neuf c’est de cela qu’il s’agit, d’incertitude rien que ça, une incertitude qui ronge l’esprit collectif des algériens à en devenir obsessionnelle voire traumatisante, à dire vrai, c’est mon cas, je ne sais pas pour vous.

La fracture sociale dans le pays est béante et outrageante, y’a pas photo à ce sujet, vous en conviendrez, ce n’est pas une étude ou mon écrit qui changera quelque chose, c’est un fait.

En y ajoutant une autre fracture géologique   bien plus sale qui touchera irrémédiablement la nappe phréatique juste pour du gaz de schiste dont les revenus seront injectés pour maintenir une paix sociale de tout temps fragile, nous pourrons dire que, finalement, le système, ce fameux inamovible système n’a rien laissé aux générations futures, rien ne mise à part le chaos qui régnera en maitre.

Penser qu’un pays comme le nôtre est entre les mains de personnes qui ne savent pas où se situer l’intérêt de la nation est une désolation en ce qui me concerne, je ne sais plus quoi penser ni dire, j’en arrive même à croire en une malédiction qui s’abat sur nous.

Cette malédiction serait le prix que nous devons payer pour avoir accepté le fait accompli depuis 1962, les âmes de nos valeureux martyrs ne nous laisseront pas en paix, eux qui ont péris dans la dignité pour une autre Algérie que celle d’aujourd’hui, quelle que soit l’histoire, ils sont morts pour que nous vivions mieux.

Je suis conscient des enjeux économiques auquel le pays doit faire face, vraiment, je ne suis pas né de la dernière pluie ou de l’averse d’hier soir, non, je sais que la géopolitique requiert une vision claire et dénuée de tout « affect ».

En revanche nous aurions pu mieux faire pour l’Algérie, nous tous car nous avons beau faire mine de s’indigner face à ce qui se passe, nous sommes tous complices, chacun à sa façon de la décadence actuelle, tous les vendredis du monde ne suffiront pas à nous débarrasser de ce lourd fardeau qu’est la responsabilité citoyenne sacrifiée sur l’autel du chacun pour soi.

A chaque fois que je me mets derrière ce clavier que j’exècre plus que tout au monde tant il produit des mots qui se cristallisent en phrases pour, in fine, ne rien produire. Rien, mise à part une stérilité littéraire qui n’intéresse personne, franchement je me sens inutile, sans contre-poids devant une politique adoptée par le pays qui a négocié un virage dangereux.

Le pays vient de mettre les deux pieds dans un nouveau monde avec cette loi des hydrocarbures, un monde qui nous fera miroiter une certaine sécurité qui ne l’est pas vraiment, Sonatrach, le mastodonte national qui est le poumon de l’Algérie ne pourra plus respirer comme avant, non, il sera dyspnéique devant l’athlétisme des multinationales étrangères.

Pour justifier cette nouvelle mouture de la loi régissant les hydrocarbures, le Ministre de l’Energie et des mines, M. Arkab, déclare  : « Pour développer ce domaine (des hydrocarbures) nous avons besoin de l’accompagnement de partenaires étrangers pour poursuivre, voire promouvoir notre production », il rajoute : « L’activité des hydrocarbures connait une importante évolution de par le monde, et l’Algérie ne saurait demeurer en reste ».

Donc, pour simplifier, l’Algérie quarante-huit années après avoir nationalisé ses hydrocarbures a toujours besoin de déambulateur pour pouvoir asseoir sa politique en la matière, c’est incroyable mais malheureusement vrai, nous avons besoin d’assistance pour ne pas rester en reste.

Si certains Algériens, dont M. Arkab fait partie, croient que cette loi va permettre au pays de se prémunir face aux défis mondiaux ils se trompent lourdement, car le rafistolage ne fait que donner l’illusion du neuf sans pour autant l’être.

Avec ses potentialités en matière d’énergies renouvelables, le pays devrait être le pionnier de la transition en la matière, à défaut de modernité dans la vision politique, nous voilà en deux mille dix-neuf en plein débat sur la souveraineté du sous-sol algérien.

Auteur
Nazim Maïza

 




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