26 avril 2024
spot_img
Accueil360°La misère d'Aoulef et le mépris des autorités

La misère d’Aoulef et le mépris des autorités

COUP DE GUEULE

La misère d’Aoulef et le mépris des autorités

Le comble du mépris est atteint par la visite de ces officiels, comme Sellal partis louer les mérites de fakhamatouhou, à Adrar, la capitale du Touat.

A quelques encablures de la, à Aoulef, dans la daïra de Reggane, des femmes, algériennes bien sûr, quittent leurs foyers à l’aube. Elle prennent, à pied, la piste en direction d’In Belbel. Elles marchent quelques trois à quatre kilomètres pour rejoindre, leur lieu de travail.

Une grande superficie semée de sable et de pierraille. Elles tamisent ce mélange, sous un soleil de plomb. Chacune d’elles se réserve une parcelle de terre, mais elles resteront ensemble, visibles les unes aux autres, pour se regrouper et faire face à d’éventuels dangers. Elles tamisent le sable, de l’aube jusqu’à ce que le soleil atteigne le zénith (elgayla), à l’aide de réguliers tamis ronds, ceux que nos mamans utilisent pour rouler le couscous.

Aidées par le vent, qui ferait le bonheur de l’Algérie si on y installait des éoliennes, elles en extraient la pierraille qu’elles déposent en tas, devant elles. Une fois que le tas de pierraille atteint la dimension d’un chargement de camion, un Toyota Dyna, elles le vendront aux entrepreneurs de la région.

- Advertisement -

Elles font ceci pour aider leurs maris à subvenir aux besoins de leurs familles respectives. Des maris qui, des fois, restent à Aoulef, jouer aux dames entre amis.

Ces officiels en alpaga, ces riches personnages venus du Tell, ont-ils connaissance du drame de ces femmes ? Savent-ils, eux qui sont partis à Adrar, recueillir les applaudissement de ces Algériens oubliés, que dans toutes les contrées et villages de cette partie de l’Algérie, des hommes, des jeunes et moins jeunes, n’ont que le sable pour tracer leur jeu de dames, rien d’autre.

Savent-ils que dans ce désert oublié, un désert qu’ils ne connaissent que par ses richesses en gaz et pétrole, de Aqbli, Aoulef, Tawrirt, Sali, Azoua, Zaouiet Kounta, El Djedid, Tamentit, et même a Adrar, Aougrout, Timimoun, Zaouiet Debagh et plus loin encore, les jeunes, ces jeunes sahraouis, ces Algériens, n’ont rien d’autre que le chômage et la désolation.

Allez-y vous faire applaudir, de toute façon, vos visages sont épais et durs, vos visages sont capables d’affronter les regards de ces oubliés, auxquels vous avez terni l’avenir.

Auteur
Saïd Guellid

 




LAISSEZ UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

ARTICLES SIMILAIRES

Les plus lus

Les derniers articles

Commentaires récents