16 avril 2024
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« La nouvelle Algérie » : entre «hogra » et « harga » !

Un pays ne peut accéder au monde universel sans que l’évolution de la société ne s’inscrive dans une dynamique démocratique sous forme de cadence à deux mesures, intimement liées, voire symbiotiques, puisque se nourrissant l’une de l’autre : la démocratie politique, qui consiste en un partage du pouvoir, et la démocratie didactique qui consiste en un partage du savoir.

Qu’on le veuille ou non, le monde et la pensée modernes sont façonnés par le savoir ! Ne pas y souscrire ou l’ignorer, c’est se condamner à rester à la traîne d’un Occident qui avance à vive allure, et finir, tôt ou tard, par périr. Est-ce l’unique destin du Maghreb et du Moyen-Orient ?

N’est-il pas temps d’exploiter aussi les avancées de l’Occident en termes de gestion de la cité et ne plus se contenter de consommer du confort sous forme de gadgets électroniques et mécaniques produits par une intelligence non bâillonnée par quelque croyance de masse tyrannique ?

À cet égard, l’exemple de l’Algérie est édifiant, tant il est évident que notre pays est pris en tenailles entre la dictature du système, lequel refuse tout partage du pouvoir politique, et l’absolutisme islamique, lequel empêche tout discours non-conforme à celui qui s’écarte de, et remet en question, certaines « vérités divines ».

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La connaissance universelle est souvent, pour ne pas dire toujours, perçue par les gardiens des temples mystico-politiques, pour être en opposition de phase, et donc en contradiction totale, avec le texte religieux et les codes d’interactions civils qui en découlent. Cette connaissance et la création qu’elle véhicule sont, de ce fait, combattues, et leurs porteurs souvent assassinés ; assassinat moral par harcèlement judiciaire, suivi de prison ou via l’exil forcé quand ce n’est pas par élimination physique pure et simple au nom de préceptes politico-religieux plus que douteux.

Ces deux dictatures sont tellement fortes et si bien ancrées dans les sphères politique et religieuse que leurs suppôts n’hésiteraient pas à avoir recours à la violence, quitte à sacrifier, comme ils l’ont fait à maintes reprises par le passé, sans le moindre état d’âme, d’innombrables vies humaines, pour défendre ces citadelles de l’ignorance qui abritent nos dirigeants.

Dans cette folie du meurtre, il n’est donné d’autre choix aux hommes du terroir que celui de « partir et mourir un peu » ou de « rester et mourir beaucoup », pour reprendre la légende d’une caricature d’Ali Dilem qui remonte au début des années de terrorisme aveugle.

Ce terrorisme – il est utile de le rappeler – est à l’origine de la fuite de dizaines de milliers de compatriotes, pour la plupart cadres de haut niveau, obligés de partir pour se démarquer de la bêtise humaine installée par un pouvoir inculte. Bêtise amplifiée par un islamisme nuisible et destructeur que ce même pouvoir a engendré et continue de générer par la bénédiction d’un homme et d’un clan avides de pouvoir.

De jeunes Algériens, lesquels ne souscrivent pas à cette vie d’aliénés, ne se jettent-ils pas à la mer, en désespoir de cause ? Préférant recourir à une « harga » suicidaire et remettre leur destin à une éventuelle bonne étoile plutôt que d’accepter une « hogra » (mépris du pouvoir à l’endroit du citoyen) et une vie de soumission à une gouvernance aussi inepte qu’inapte, et qui ne sait que verser dans l’art d’une primitive impertinence.

Au vu de ces quelques éléments incontournables :

Y a-t-il quelque indicateur, quelque jauge fiable, à même de rendre caduque, ou tout au moins d’apaiser ces questionnements angoissants et permettre ainsi aux universalistes désabusés que nous sommes, de croire aux chances de réussite du wagon Algérie afin qu’il puisse, un jour, s’atteler à la locomotive d’un monde qui avance à une allure vertigineuse ?

Y a-t-il quelconque indice qui nous permettrait de croire qu’il est encore possible de faire avancer ce wagon, rendu immuable par la grâce d’une inertie politico-militaro-religieuse, aussi colossale que monstrueuse, âprement entretenue par le pouvoir et ses multiples entremetteuses ?

Les réponses à ces questions passent inévitablement par trois conditions nécessaires et certainement suffisantes : 1) FLN au musée ; 2) ANP à la caserne ; 3) « Alif-Lla-oua-El-mim » à la mosquée ! En théorie, les choses sont simples ! Quant à la pratique, elle exige une deuxième république !

Tout le reste n’est que tripotage, verbiage, jérémiade et infox, à la sauce islamo-militaro-FLiN-tox.

Kacem Madani

6 Commentaires

  1. @ madani, Pour sortir de cette tenaille « dictature-Islamisme », le peuple, réceptacle des deux idéologies, doit cesser d’être bigot, point!
    Cela lui ouvrira le chemin du spirituel, de la réflexion objective et de la critique existentialiste nécessaires à l’édification d’une société moderne. Le régime tout comme la nébuleuse islamiste, émanation du peuple, ne sont pas éternels.

  2. Seule la Kabylie est en mesure de gérer les affaires publiques scientifiquement car le peule/société Kabyle n’est pas imprégnée par l’islamisme malgré quelle soit déjà bien infiltrée, le régime n’en parlant pas, c’est viscéral depuis 62 il est rejeté et même combattu, le reste de l’Algérie la majorité est bien islamisée qui quand elle ne collabore pas avec le régime elle reste passive. Je suis certain que si demain il y a des élections libres, le peuple va remplacer la dictature militaire par une dictature islamique. Dans le projet de constitution du MAK la seule voix de développement préconisée c’est le savoir , la science et la société Kabyle est avide de savoir en plus dans un cadre laïque ….C’est vrai, c’est un rêve mais le monde appartient bien aux rêveurs qui réalisent leurs rêves car ils y croient….Il est évident qu’un homme/femme libre sera bcp plus créatif et productif que celui qui se soumet aux autres. Dans l’Algérie comme elle est aujourd’hui, le régime va perdurer éternellement et il le sait que très bien surtout qu’il a les moyens de sombrer d’avantage le peuple dans l’ignorance, le sous développement ….Je pense qu’il faut être réaliste concernant le peuple Algérien, à vrai dire seul le peuple Kabyle est capable de  » s’atteler à la locomotive d’un monde qui avance à une allure vertigineuse « , c’est pour cela que l’indépendance de la Kabylie est indispensable car le temps presse, les Kabyles commencent de plus en plus à comprendre que c’est la seule solution en s’occupant de leur sort et surtout celui de leurs enfants pour échapper au bateau Algérie qui ne cessent de couler.

    • @Atroune Chafik,je ne sais où veulent nous mener ceux qui instrumentalisent la religion sachant que la politique et la religion sont des ingrédients à ne pas mettre ensemble.La Kabylie n’y échappe pas car le mal vient de l’école dont les programmes sont faits pour former des militants islamistes au lieu de former des citoyens comme dans tous les pays normaux.Bravo Ahmed Taleb!!!ministre de l’éducation de Boumediène en son époque et conseiller écouté semble-t-il.La Kabylie est vue comme une région hostile par les tenants de l’arabo-islamisme sectaire et totalitaire.Résultat malgré quelques bonnes volontés vite marginalisées,l’Algérie tourne en rond ou pire,recule vers le moyen-âge.

      • C’est vrai ce que tu dis mais la population Kabyle résiste à ce fléau de l’islamisme contrairement au reste qui est en majorité déjà soumis. La résistance de la Kabylie finira par triompher.

  3. on ne peut pas résoudre un problème quand une hypothèse de l’énoncé est fausse. ça vient d’un professeur agrégé de mathématiques bien connu sur la place d’Alger dans les années d’espoir.
    Suivez mon regard!

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