2 mai 2024
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AccueilA la uneLa Terre, une pudeur de la rondeur (1re partie)

La Terre, une pudeur de la rondeur (1re partie)

Contrairement à une idée très répandue à la Renaissance puis au siècle des Lumières, la découverte de la rondeur de la Terre n’est pas le fait des grandes avancées scientifiques du XVème siècle et des suivants. Les Grecs antiques en avaient déjà apporté la preuve depuis 2500 ans.

Depuis les Grecs antiques, il ne faisait plus aucun doute que la terre fut une sphère et non un monde plat. Il est vrai que les premiers savants grecs avaient été les théoriciens de la terre plate, idée très répandue auprès des populations.

Une histoire incroyable que cette occultation par la Renaissance alors qu’elle fut justement le réveil de l’humanité vers un monde plus ouvert aux libertés et aux sciences.

Oui, mais un seul point ne suit pas le mouvement, c’est justement la question de la forme de la terre. Une vérité que l’Eglise n’avait jamais renié. Le malentendu est qu’elle a farouchement combattu une autre affirmation de la science à propos de la terre, soit l’héliocentrisme sur lequel nous reviendrons plus tard.

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Avant de revenir sur cet étonnant fait historique, reprenons l’affaire depuis le début.

Les premières intuitions

Tout d’abord, il faut immédiatement écarter la croyance la plus relevée. Non, ce ne sont ni Copernic, ni Galilée, ni Magellan qui ont été les premiers à découvrir que la terre est sphérique. Voilà l’une des premières conséquences de l’occultation par la Renaissance qu’il fallait préciser d’emblée.

C’est dans le monde antique grec que les premiers savants avaient émis cette hypothèse de la rondeur dont les plus connus sont Thales de Millet, Pline l’ancien, Strabon, Platon, Pythagore et Aristote.

L’une des observations (donc pas la seule) qui suscita cette intuition est celle de l’énigme de la disparition progressive à l’horizon d’un voilier, de la coque aux voiles, lorsqu’il est observé d’un phare qui est en hauteur pour le suivre de loin. Ils avaient compris que c’était vraisemblablement la rondeur de la terre qui permettait une telle image car la terre plate aurait fait disparaitre entièrement, d’un seul bloc, les bateaux s’ils arrivaient à ses extrémités.

En sens inverse, si la terre avait été plate et qu’ils ne s’aventuraient pas à ses limites, il n’y avait aucune raison que le bateau disparaisse progressivement dans sa hauteur. Il devait tout simplement devenir de moins en moins visible vu la distance.

Mais pour autant tous ces hommes estimables de la science ne peuvent être titulaires de la découverte. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’une idée n’est pas constitutive d’une découverte. Ces savants n’ont apporté aucune preuve même s’ils ont été essentiels à l’émergence d’une vérité scientifique.

Si la science devait attribuer la paternité d’une découverte à la seule affirmation de l’auteur nous donnerions alors crédit à toutes les dérives de la pensée, des plus inconsistantes jusqu’aux plus farfelues.

Le cas le plus significatif de l’inconsistance scientifique est celui de l’évocation dans la Bible du prophète Esaïe qui parlait du « cercle de la Terre ». Une déclaration sans preuves, mal interprétée par les disciples, et donc irrecevable pour la science. D’autant que l’affirmation est suivie de paroles ambiguës comme « les extrémités de la Terre », ce qui exclut sa forme sphérique.

Il faut cependant rendre hommage à ces immenses savants grecs qui avaient fait preuve d’une remarquable attitude scientifique en affirmant ce nous savons être correct dans les conclusions.

Aristote, un candidat plus crédible

Avec Aristote, nous sommes dans une démarche plus crédible. Avec lui, nous découvrons un magnifique exemple de ce qu’est, en même temps, le génie et la méthode scientifique alors qu’il ne disposait d’aucun instrument ni des connaissances disponibles aujourd’hui.

La seule connaissance antérieure dans laquelle il avait puisé sont les éclipses formant une ombre de la Terre sur la Lune, bien décrites par les Egyptiens. Et c’est bien cette ombre qu’Aristote a, le premier, interprété comme étant la suspicion (c’est mon mot pour éviter celui de preuve) de la forme sphérique de la Terre. Aristote a constaté que cette ombre n’était ni un carré, ni un rectangle comme cela devrait être si la terre avait été plate.

Le génie qui bouleverse la science et les connaissances de l’humanité est souvent le fait d’une simplicité de raisonnement dans ce qui est pourtant la définition même de la complexité. Einstein avait raison de dire que les grands problèmes scientifiques se résolvent lorsqu’on peut se poser des questions que les enfants se posent.

Étrangement, l’affirmation d’Aristote n’a provoqué pourtant aucune réaction d’hostilité. Il faut rappeler que la présomption d’une terre ronde n’est absolument pas nouvelle au moment de sa publication.

Cependant, à titre personnel, je rejoins plutôt la position de ceux qui affirment qu’Aristote a été le premier à apporter des « preuves observationnelles » sans cependant prouver d’une manière rigoureuse les conclusions des observations.

Malgré cette réserve, il ne fait aucun doute qu’Aristote est considéré dans la mémoire collective comme celui qui prouva le premier que la terre est ronde. Il a apporté une présomption plus solide et convaincante que les autres cités. (À suivre)

Boumédiene Sid Lakhdar, enseignant

1 COMMENTAIRE

  1. Une autre preuve que les religions et leurs bible sont des creations des etres humains. La Bible Chretienne dit que la terre est vieille de 6000 annees alors que la science a prouve que elle est vielle de 14 milliards d’annees. Vous pouvez faire la connection avec les autres Bibles, quelque soit la religion.

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