Jeudi 11 janvier 2018
« L’académie amazighe va filtrer les travaux sur la langue »
L’Académie algérienne de la langue amazighe aura pour tâche de « filtrer » tous les travaux réalisés autour de cette langue en les « réorientant », a indiqué jeudi Abderrezak Dourari, professeur des sciences du langage et de traductologie et directeur du Centre national pédagogique et linguistique de l’enseignement de Tamazight (CNPLET).
Ecoutez ici l’intervention d’Abderrazak Dourari : http://podcast.radioalgerie.dz/sources/Chaine3/mp3/a94c04c2-2cf0-4e2d-87d9-fa467e8ea731.mp3
Intervenant sur les ondes de la chaine III de la radio algérienne, l’universitaire a estimé que l’Académie algérienne de la langue amazighe « aura pour tâche de filtrer tous les travaux accomplis jusque-là et de réorienter cet acquis dans le sens où Tamazight est passée au rang langue officielle ».
Sur le caractère de l’enseignement de la langue amazighe, M. Dourari a soutenu à partir du postulat attestant une diversité culturelle et linguistique des différentes régions du pays, qu’on « ne peut pas forcer des gens à une graphie bien déterminée », estimant que l’Académie de la langue amazighe « est sensée normaliser dans les trois graphies (latin, arabe, tifinagh) ».
Pour M. Dourari, cette Académie « doit fonctionner sur les principes de la linguistique qui reconnait et décrit la différence avant de passer à la normalisation de chacune des variétés et de savoir, par la suite, s’il y a un besoin d’une langue unifiée », estimant qu’il était « nécessaire » de constituer un corpus général de la langue amazighe par variétés et de constituer une base lexicale spécialisée pour chacune des variétés ».
Sur un autre registre, il a indiqué qu’avec l’institutionnalisation de Yennayer journée chômée et payée, c’est « un symbole très fort qu’on envoie à la société pour son unité et sa survie », estimant qu’à travers cette décision, « l’Etat algérien a revêtu le costume de l’Algérianité de son histoire et de sa véritable identité ».