Pris dans une tempête, en pleine navigation vers un horizon incertain et dans une mer en furie, le bateau Algérie est malmené. Il vacille sous l’effet des vents, mais continue néanmoins à défier les intempéries au mépris du bon sens qui recommande en la circonstance l’accostage en un lieu sécurisé en attendant le passage de la tempête.  

L’eau qui s’est infiltré à travers certaines parois supposées impénétrables, ne cesse  malheureusement de monter chaque jour un peu plus jusqu’à submerger le haut de l’édifice sous le regard hagard des membres de l’équipage trop occupés, pour ne pas s’en rendre compte de l’étendue du désastre. 

Cette situation est inquiétante à plus d’un titre, résume on ne peut mieux l’état de délabrement qui prévaut dans le pays. Un front intérieur qui est loin d’être maitrisé.  Une opacité caractérisée au niveau de certains secteurs qui brillent par l’incompétence et  l’inconsistance des décisions prises hâtivement sans rapport aucun avec la réalité du moment, nous font craindre le pire.

L’ENIEM, un cas d’école

En effet, dans ce bouillonnement d’un magma social, les responsables en charge du secteur de l’industrie notamment viennent de jeter de l’huile sur le feu, en ordonnant purement et simplement la fermeture de l’usine ENIEM à compter du 01 décembre 2020 faisant renvoyer chez-eux quelques 1200 travailleurs au motif farfelu d’épuisement des stocks de matières premières.

Pour le commun des mortels, ce licenciement collectif des travailleurs de l’ENIEM, qui jadis constituait un des fleurons de l’industrie algérienne, se retrouve malencontreusement au jour d’aujourd’hui à connaitre une fin sine die sans aucune autre forme de procès.

Cette goutte qui fait déborder le vase déjà trop plein, vient ainsi narguer une société meurtrie par un confinement prolongé aux effets néfastes sur tous les plans, induit par cette pandémie du corona virus, qui n’est pas de nature à apaiser les esprits en surchauffe.   

Quant au front extérieur, il est confronté actuellement en une succession de développements de plus en plus à même de mettre les détenteurs du pouvoir dans une position inquiétante, tant les enjeux sont trop importants permettant d’appréhender les conséquences susceptibles d’entraver les contours d’une réelle stabilité dans la région.

Aussi, il est dans l’intérêt des pouvoirs publics de prendre conscience de la tournure grave des évènements actuels qui se déroulent à nos frontières, en saisissant l’opportunité devant permettre au peuple en marche depuis le 22 mars 2019, d’accéder à ses revendications qui consistent en une transition pacifique et inconditionnelle à l’édification d’un État de droit.

Ainsi donc, et avec ce geste hautement symbolique de remettre le pouvoir entre les mains du peuple, le pouvoir manifestera sa solidarité indéfectible à la sécurité et au bien-être de l’Algérie entière.