5 novembre 2024
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L’Algérie officielle carbure au pétrole !

La Méditerranée constitue le point de départ de plusieurs grandes civilisations dont s’est nourrie la civilisation occidentale. Dès que l’homme a su construire des barques, des navires, la Méditerranée s’est transformée en un lien entre continents.

Après avoir été un « lac romain », divisée par des invasions et des rivalités religieuses devint un enjeu central dans l’affrontement géostratégique des pouvoirs qui la bordèrent jusqu’à que son intérêt soit supplanté par les océans révélés par les grandes découvertes. Dans le bassin méditerranéen, la guerre connait une permanence tout au long de l’histoire. C’est une zone de grandes tensions Elle a connu de nombreux conflits fratricides, cruels et barbares. L’histoire est un éternel recommencement et la géographie une source intarissable de conflits.

Avec la colonisation, l’Algérie s’est trouvée défigurée urbanisée au nord sans industrie créatrice d’emplois, concentrée sur la bande côtière sans agriculture vivrière, centralisée dans la décision, ignorant la population autochtone, et tournée vers la métropole par l’exportation des hydrocarbures et ouverte à l’importation de produits de subsistance.

Prise en étau entre les forces de l’est (Russie) et les forces de l’ouest (Etats-Unis), tiraillée entre le nord (l’Europe) et le sud de l’Afrique (le sahel), partagée entre la culture arabe d’inspiration musulmane et la culture française d’inspiration judéo-chrétienne, l’Algérie est dans une salle d’attente.

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Aujourd’hui, les hommes ne se battent plus aussi souvent avec des armes. Ils sont devenus  civilisés, ils ont inventé le sport. « Le sport, c’est la guerre, les fusils en moins » dira George Orwell. Les gouvernants ont bien compris que pour avoir la paix, il fallait donner au peuple du pain et des jeux. « Donne au peuple du pain et des jeux, il ne se révoltera pas. Donne lui la peur et l’inconfort, il se baissera pour prendre un pavé au sol », rappelle Jean Dufaud.

La problématique se résume dans ces deux hypothèses : le maintien en vie artificiellement d’un régime politique atteint d’un cancer généralisé au pronostic sombre et le suicide collectif d’un peuple jeune, pacifique, civilisé traversant la Méditerranée à la nage dans l’indifférence totale.

Avec une densité de cinq habitants au kilomètre carré au sud et deux cents habitants au kilomètre carré au nord, l’Algérie est un bateau qui chavire. Elle délire, son système immunitaire ne répond plus, le respirateur artificiel est en panne de courant.

En l’absence d’un respirateur artificiel, le patient dépérit et s’éteint. L’Algérie respire avec ses deux poumons : le pétrole et le gaz. Les recettes pétrolières et gazières, représentent 98 % des revenus en devises du pays et couvrant plus de 75 % des besoins des ménages et des entreprises.

L’Algérie est sur un nuage. Un nuage qui ne tardera pas à se dissiper. Une baisse brutale et durable du prix des hydrocarbures, des débouchés ou des réserves serait-elle fatale ou salvatrice pour le pays ? Ce que l’on peut tirer comme leçon de l’expérience de soixante ans de souveraineté d’un pays qui se construit dans la dépendance et dans la corruption, la chose suivante : « Le poumon d’un pays c’est son peuple, le cœur est sa terre et la jeunesse son cerveau, ses pieds son authenticité, ses mains ses propres œuvres ».

Dr A. Boumezrag

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