20 avril 2024
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L’Algérien n’est pas improductif mais rendu amorphe

Fête du travail 

L’Algérien n’est pas improductif mais rendu amorphe

Il faut souligner que même si la réputation de l’Algérie comme étant le «le grenier de Rome» est contestée par certains spécialistes algériens qui la considèrent comme une blague de mauvais goût de la France, les intentions ou les invasions ont toujours eu pour origine un intérêt agricole de la plateforme algérienne bien avant le tracé des frontières nord africaines.

En plus le coup de l’éventail porté le  29 avril 1827 par le dey d’Alger (le gouverneur ottoman de la région), Hussein ben Hassan au consul français, Pierre Deval avait pour origine un contentieux agricole à l’avantage des algériens qui n’avaient pas perçu le paiement de la dette qu’ils avaient sur les français. En effet, ils fournissaient du blé et des céréales pour l’armée française lors de la campagne de Napoléon contre l’Egypte. D’ailleurs le gouvernement français exploita cet évènement pour aller à la conquête de l’ensemble de l’Algérie au cours des trois années qui suivirent, et il resta pendant près de 130 ans.

Propriétaire ou khammès, l’Algérien se débrouillait pour fournir du blé et des céréales de qualité pour toute la rive de la méditerranée. Les exemples ci-après vont non seulement étayer ses performances paysannes mais démontrer l’avantage comparatif que lui donnait ce statut.

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En 1928, lorsque le blé et les céréales se comptaient en quintaux et non en tonne comme c’est le cas aujourd’hui, l’Algérie fournissait à la métropole et ailleurs tout en mangeant à sa faim plus de 3 millions de quintaux. Elle en consacre fin 2014 près de 10 milliards de dollars pour la facture alimentaire. Jusqu’à quelques années après l’indépendance, le blé dur de la plaine de Magra près de Sétif se troquait avec les Italiens à 1 quintal contre 5 de blé italien tendre.

Ce même paysan a réussi d’entretenir des orangers de grande qualité notamment à Boufarik. Les régions côtières ont fourni avec son aide de meilleures vignes qui ont donné le vin de « Sidi Brahim » qui s’offrait dans les grandes occasions en Europe. Les dattes de « Deglet Nour » ont été primées pendant plusieurs décennies en France. Bien après l’indépendance, début des années 80, la Sonatrach a envoyé des équipe et son appareil SH 183 pour forer en kiswahili Chole Shamba qui est une île dite de la mafia située dans l’océan Indien et faisant partie de l’archipel de Zanzibar de la Tanzanie. Les conditions y sont extrêmement dures (présence d’animaux très dangereux, pluie toute l’année, malaria etc.) et pourtant, ces équipes ont donné des performances meilleures que celles des américaines.

Les jeunes Algériens réussissent leur start up à Silicone valley et en Europe mais échouent dans leur propre pays. Pourtant les dispositifs d’aide aux jeunes porteurs d’idées n’en manquent pas selon le discours officiels bien entendu. Pourquoi l’Algérien se sent mieux et devient plus dynamique dès qu’il quitte l’environnement natal ?

Les psychologues industriels ont montré que l’homme pour produire et créer d’une manière rentable, il faut qu’il soit heureux. Alors, l’algérien pour arriver à une aussi médiocre productivité  serait-il frustré voire pas bien dans sa peau et pourquoi ? Si tel est le cas, on serait amené à dire que les objectifs de l’indépendance qui visaient de le libérer du joug colonial pour l’épanouir ne seraient malheureusement pas atteints. Que s’est-il passé ? Il y a eu une série de frustrations qui l’ont sonné, dérouté puis complètement écarté de ses références ancestrales l’Algérien moyen. Il ne partage pratiquement plus de valeurs communes à part celles religieuses avec la société et donc rien ne le motive pour travailler. Il est devenu narcissique et désintéressé du corps social.

Le chamboulement de l’échelle de valeur lui a fait perdre le sens de la mesure. Il ne voit aucun lien entre le travail et la rémunération. Il veut gagner vite et beaucoup en peu de temps et donc plus il reçoit plus il en demande et rompt ainsi le dialogue social.

Alors ! Comment espérer le voir productif avec un tel comportement de toute évidence acquis ? L’artifice tag ala men Tag ou celui de la débrouille a cimenté encore plus l’ordre établi par le processus d’encanaillement qui consiste à faire d’un responsable un atome social autour duquel gravitent des bouches ouvertes qui peuvent tuer pour faire durer le système. Donc ceux qui prônent un changement par le bas, peuvent attendre longtemps car  même ce bas est pourri par cet entortillage.

                                                                                                          

Auteur
Rabah Reghis

 




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