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L’argent public n’existe donc pas … ! 

REGARD

L’argent public n’existe donc pas … ! 

«N’oublions pas cette vérité fondamentale : L’Etat n’a aucune autre source d’argent que l’argent que les gens gagnent eux-mêmes. Si l’Etat souhaite dépenser plus, il ne peut le faire qu’en empruntant votre épargne ou en vous taxant davantage. Il n’y a rien de normal à ce que quelqu’un d’autre paie, cette autre personne ce sera vous …  il n’y a pas d’argent public, il n’y a que l’argent des contribuables» Margareth Thatcher

Le plus grand crime que peut commettre une  entreprise envers ses salariés, ses actionnaires, des pouvoirs publics, c’est une entreprise qui ne réalise pas de profits. Une entreprise marchande publique ou privée qui réalise des profits confère aux produits qu’elle vend une valeur plus élevée qu’aux ressources qu’elle a dû sacrifier pour les livrer aux consommateurs puisque le prix de vente dépasse le coût moyen de production.

En revanche, une entreprise qui est en pertes, soustrait à la collectivité des ressources dont la valeur excède celle qu’elle lui restitue sous forme de produits finis. Dans ce cas, la perte signale un gaspillage auquel la faillite mettra fin. Par conséquent, si l’Etat, par le biais de son budget, peut combler par des subventions, le déficit d’exploitation des entreprises publiques il appartiendra à l’Etat d’équilibrer les  pertes d’utilité économiques encourues par un gain d’utilité politique équivalent dans l’hypothèse évidente de l’équilibre budgétaire de la nation, ce qui n’est malheureusement pas le cas de l’Algérie d’aujourd’hui. L

es désordres monétaires et financiers sur le plan macro-économique et les déséquilibres financiers chroniques sur le plan micro-économique ont mis en relief l’incapacité de l’Etat et de l’économie à s’adapter rapidement aux changements dans l’environnement national et international. Les réformes engagées depuis 1988 par les pouvoirs publics visaient à supprimer progressivement les causes structurelles des contre-performances de l’économie planifiée et mettre en place de nouvelles conditions de fonctionnement de l’économie qui restaureraient les incitations et les sanctions des mécanismes de marchés.

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La mise en veilleuse de la planification s’explique en partie par le fait que l’allocation des ressources est fonction des équilibres financiers externes. Les réformes économiques se proposent de réaliser un ajustement structurel où l’ensemble des agents économiques opèrent selon les normes et les valeurs universellement admises.

Elles devraient en principe nous éloigner de plus en plus de la gestion étatique centralisée pour nous rapprocher d’une gestion complètement décentralisée où le marché décide et oriente les décisions de gestion.

De la transparence

Toutes les décisions stratégiques et opérationnelles de l’entreprise devraient recevoir l’aval de l’administration centrale selon des procédures rigides et bureaucratiques qui puisaient leur légitimité dans la gestion du pouvoir aussi bien économique que politique.

Ces prises de décisions étaient confortées par un système centralisé d’allocation des ressources, par une opacité dans le système centralisé des ressources et un contrôle étatique laxiste qui ne permet pas d’identifier les centres de prise de décision aussi bien au niveau central qu’au niveau de l’entreprise. Tant que le processus décisionnel n’est pas transparent, il nous semble que toutes les réformes entreprises auront une portée limitée.

D’un point de vue historique et sociologique « le Trésor est une institution qui reflète de très près l’état du pouvoir politique et la situation économique d’un pays ». À un pouvoir stable et incontesté correspond en général une situation saine et un système financier solide.

Au contraire, à un pouvoir instable et contesté correspond en général une situation économique de crise, le système financier s’effrite et en même temps il se trouve entre les mains de chaque détenteur d’une parcelle du pouvoir.

Dans leur conquête du pouvoir politique, les dirigeants se sont la plupart du temps efforcés à recueillir l’adhésion des masses populaires pour justifier, voire légitimer, la place qu’ils occupent. Ils ont très vite compris que le pouvoir politique ne signifiait rien sans le pouvoir financier et ce n’est que par la conquête de ce dernier qu’ils ont pu asseoir leur autorité sur une longue période. Pour les étrangers, l’Algérie est « un drapeau planté sur un puits de pétrole »..  Ce sont les pétrodollars qui dirigent le pays et lui donnent sa substance et sa stabilité. La gestion des hydrocarbures échappe aux acteurs locaux tant en amont qu’en aval.

La rente est une donnée exogène qui échappe à la compétence des acteurs locaux. Elle n’est pas un élément constitutif du prix de revient. Le pétrole n’est pas cher parce qu’une rente es t payée, mais une rente est payée parce que le pétrole est cher. La rente dont bénéficient les pays producteurs masque les défaillances de production et les perversions de gestion. Parler de rentabilité et de productivité en Algérie nous semble être une gageure.

Tout échappe au calcul économique. L’économie locale est livré « pieds et poings liés au marché mondial qui décide de la survie de la population locale. Ce qu’elle doit produire, à quels coûts, pour quelle période.

Cette intégration suicidaire à l’économie mondiale sans analyse préalable et sans objectif clairement défini a poussé l’ensemble de l’économie nationale à l’importation et l’agriculture en particulier à être incapable de reproduire la force de travail de l’homme en Algérie. C’est pourquoi, le pétrole est un levier stratégique dans la pérennité du système.

« Si vous contrôlez le pétrole, vous contrôlez le pays, mais si vous contrôlez les semences vous contrôlez l’alimentation. Celui qui contrôle l’alimentation tient la population en son pouvoir » Henry Kissinger. Avec la pandémie du covid-19, le tarissement de la rente énergétique, et la fermeture des frontières, l’Algérie apparait dans toute sa nudité et l’élite dans toute sa nullité.

Comment est-on arrivé là ?

Il est admis que le prix du brut est un baromètre de la santé de l’économie mondiale et un facteur de stabilisation des régimes politiques menacés. L’objectif de l’occident, c’est la sécurité des approvisionnements en énergie. Il y va de la survie de la civilisation du monde moderne. «  El manchar, habet yakoul, talaa yakoul »

Le prix est une arme redoutable de domestication des peuples et d’asservissement des élites. Le prix élevé du pétrole a structurellement pour effet pervers de perpétuer à l’infini le système mondial dominant mis en place. C’est dans la pérennité des régimes autocratiques que l’occident trouve sa prospérité et sa sécurité. C’est pourquoi, la liberté des peuples est inversement proportionnelle au prix du baril. La pandémie du Covid-19 est l’arbre qui cache la forêt.

D’ailleurs, à quoi bon se réformer, puisque nous avons pris l’habitude de percevoir un salaire sans travailler, de consommer sans produire, de dépenser sans compter, de gérer sans rendre compte.

Auteur
Dr A. Boumezrag

 




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