Lundi 10 mai 2021
Le chemin de l’enfer est pavé de bonnes intentions !
« Le criminel ne vit pas, il s’agite ; sa vie n’est que trouble, convulsion et remords, ses jours sont pleins d’inquiétudes, ses nuits pleines de fantômes ; la terreur le suit partout et le tourmente ; tout lui est bourreaux et supplices, le ciel, la terre, les hommes. La voix d’un enfant l’accuse, la feuille que frôle le vent le fait frissonner, le regard de l’homme le poignarde, le ciel le menace, rentre-t-il en lui-même, il y trouve l’enfer. » Alfred Auguste Pilavoine « Les pensées, mélanges et poésies » (1845)
Les massacres de Sétif, Guelma et Kherrata sont des répressions sanglantes qui suivirent les manifestations nationalistes, indépendantistes et anticolonialistes du 08 mai 1945 ont débouché dix ans plus tard sur la révolution armée du 1er novembre 1954 libérant le territoire de l’occupation étrangère. Trente ans après l’indépendance une guerre civile éclate faisant des milliers de morts et de disparus.
Les années 90 resteront dans l’histoire du pays comme une période de chaos, de confusions et de troubles. C’est une décennie d’agitation sociale, économique et politique. Les mêmes causes produisant les mêmes effets. L’histoire est un éternel recommencement.
Les émeutes, les pillages, la famine et les désastres de l’environnement feront partie du paysage quotidien. Il faut donc se préparer mentalement et spirituellement. Les troubles sont inévitables parce que les dirigeants ultra égoïstes ont déjà préparé le terrain. Ils sont engendrés et de telles inégalités ont creusé davantage le fossé qui sépare les nantis des démunis que les catastrophes qui s’annoncent ne peuvent être évitées. L’extrême concentration du pouvoir politique dans le bloc socialiste a suscité le déclin du communisme.
L’extrême concentration des richesses à l’intérieur de l’occident va provoquer la chute du capitalisme. L’autorité des dirigeants des ex-pays socialistes reposait sur le mensonge idéologique, l’endoctrinement politique et l’embrigadement militaire. Ces dirigeants constituaient une minorité dominatrice laquelle ne s’intéresse qu’à sa propre survie et à ses gains personnels aux dépens de larges couches de la population. Quant aux dirigeants du monde occidental, ils n’inspirent aujourd’hui aucune confiance, aucun respect.
Tout ce qu’ils peuvent susciter c’est la jalousie de leur vie d’opulence, jalousie de l’aisance avec laquelle ils dupent les dirigeants des pays du tiers monde.
En Algérie, la couche sociale au pouvoir connaît un enrichissement facile et rapide et sans entraîner en aucune façon un développement économique, social et culturel de la société, mène un standard de vie extrêmement élevé et une surconsommation d’une impressionnante masse de produits de la société occidentale. Cette couche de privilégiés algériens s’est avérée incapable de procéder à des investissements productifs, à long terme et d’entraîner l’économie dans un processus dynamique de développement.
L’histoire nous apprend que lorsque les dirigeants prennent une mentalité ultra-acquisitive, se font insensibles au fardeau des pauvres et imperméables aux doléances des opprimés, la situation se dégrade au point qu’une révolution en est la résultante inévitable. Pourquoi les dirigeants politiques sont-ils aveugles face à leur conscience, à la colère des populations devant leurs actes égoïstes ?
Ils sont tout simplement les maîtres du double langage, de l’hypocrisie et de la supercherie. Il y a un fossé énorme entre les mots et les actes des politiciens : « alors que leurs cœurs saignent pour les pauvres, leurs poches sont débordantes de monnaie ».